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Mère

Commentaires sur Le Dhammapada

Tape records

 

La colère

Qu’on écarte la colère, qu’on rejette l’orgueil, qu’on brise toutes les entraves. Celui qui ne s’attache ni au nom, ni à la forme, qui ne possède rien, est exempt de souffrance.

Quiconque maîtrise la colère montante, comme le charretier maintient en échec un char en marche, celui-là, en vérité, mérite le nom de bon conducteur. Les autres ne font que tenir les rênes.

Oppose à la colère la sérénité; au mal, le bien; conquiers l’avare par la générosité, et le menteur par la vérité.

Dis la vérité; ne t’abandonne pas à la colère; donne le peu que tu possèdes à celui qui te sollicite; par ces trois attitudes, les hommes peuvent se rapprocher des dieux.

Les sages qui sont dépourvus de toute violence, qui sont toujours maîtres de leurs sens, atteignent cet état impérissable où ils ne connaîtront plus la douleur.

Ceux qui sont toujours vigilants et qui se maîtrisent jour et nuit, et dont le mental est toujours tendu vers le Nirvâna, verront leurs souillures disparaître à jamais.

Ce n’est pas seulement d’aujourd’hui mais depuis toujours que sont critiqués ceux qui demeurent silencieux, ceux qui parlent beaucoup, et ceux qui parlent peu. Nul ici-bas n’échappe à la critique.

Il n’y a jamais eu et n’y aura jamais, ni n’existe-t-il un individu exposé rien qu’aux blâmes, ou rien qu’aux louanges.

Si un homme est loué par les sages, qui l’ont observé jour après jour, comme étant intelligent, irréprochable, comme doué d’intuition et de pureté, qui donc oserait le blâmer, lui qui est aussi pur que l’or? Les dieux euxmêmes le louent ainsi que Brahmâ lui-même.

Soyez sur vos gardes contre l’insubordination de votre corps. Contrôlez bien vos actes, et ayant abandonné les mauvaises façons d’agir, pratiquez en actes une conduite parfaite.

Soyez sur vos gardes contre l’insubordination du langage. Contrôlez vos paroles. Abandonnant les mauvaises façons de parler, pratiquez en paroles une bonne conduite.

Soyez sur vos gardes contre l’insubordination du mental. Contrôlez vos pensées. Abandonnant les mauvaises façons de penser, pratiquez la bonne conduite en pensées justes.

Les sages dont les actions sont bien maîtrisées, dont les paroles sont bien contrôlées et qui sont maîtres de leurs pensées, en vérité, ils se contrôlent bien.

Je propose que chacun de vous essaye — oh! pas pendant longtemps, pendant une heure par jour — de ne dire que les mots absolument indispensables. Pas un de plus, pas un de moins.

Vous prenez une heure dans votre vie, celle qui vous est la plus commode, et pendant ce temps-là, vous vous observez attentivement, et vous ne dites que les mots absolument indispensables.

D’abord, la première difficulté sera de savoir ce qui est absolument indispensable et ce qui ne l’est pas. Ce sera déjà une étude; et tous les jours vous ferez mieux.

Ensuite, vous verrez que tant qu’on ne dit rien, ce n’est pas très difficile de rester absolument silencieux, mais dès que l’on commence à parler, toujours ou presque toujours, on dit deux ou trois, ou dix, ou vingt mots inutiles, qu’il n’était pas nécessaire de dire.

Je vous donne cela comme exercice jusqu’à vendredi prochain. Nous verrons comment vous réussirez. Vous pourrez, à la fin de la semaine, le vendredi, me donner une petite note pour me dire jusqu’à quel point vous avez réussi — ceux qui ont essayé. Voilà.

6 juin 1958