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Commentaires sur Le Dhammapada

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Mélanges

S’il suffit de renoncer à un moindre bonheur pour en apercevoir un plus grand, que l’homme intelligent renonce au premier en vue du second.

S’il recherche son propre bonheur au détriment d’autrui, c’est qu’il n’est pas exempt de haine, et demeure l’esclave de la haine.

Négliger ce qu’on devrait faire, et faire ce qu’on devrait négliger, c’est accroître l’arrogance et la négligence.

Être constamment en garde contre les surprises des sens, ne pas rechercher ce qui est mauvais, poursuivre avec persévérance ce qui est bien, c’est se montrer intelligent, réfléchi, et toute souillure disparaît.

Ayant tué son père [l’orgueil], sa mère [la volupté] et les deux rois [des vues fausses]; après avoir détruit le royaume du plaisir et toute sa dépendance, le brâhmane vit sans vices.

Ayant tué père, mère, les deux rois, et les tigres qui sont les entraves mentales, le brâhmane vit sans vices.

Les disciples de Gautama1 sont alertes et bien éveillés, car, jour et nuit, leur attention est portée sur le Bouddha, le Dhamma2, le Sangha.

Les disciples de Gautama sont alertes et bien éveillés, car leur attention, nuit et jour, reste attachée à la Doctrine.

Les disciples de Gautama sont alertes et bien éveillés, car leur attention, nuit et jour, reste attachée au Sangha.

Les disciples de Gautama sont alertes et bien éveillés, car, nuit et jour, ils se souviennent de la nature éphémère des formes.

Les disciples de Gautama sont alertes et bien éveillés, car leur mental, nuit et jour, se délecte dans la compassion.

Les disciples de Gautama sont alertes et bien éveillés, car leur mental, nuit et jour, se complaît dans la méditation.

Il est dur de renoncer au monde; il est également dur de vivre dans le monde. Âpre est la vie monastique, difficile est la vie de famille. Il est pénible de fréquenter ceux qui ne sont pas nos égaux, et il est pénible de vagabonder dans le cercle des renaissances. Ne soyez donc pas à la poursuite de la douleur, ni un vagabond sans but.

L’homme plein de foi et de vertu et qui possède gloire et richesse, où qu’il aille, il est révéré.

Les hommes de bien resplendissent de loin, comme les cimes neigeuses de l’Himâlaya. Tandis que les hommes fourbes ne sont pas plus visibles que les flèches tirées dans la nuit.

L’homme qui mange seul, qui dort seul, qui chemine seul, inlassable dans la maîtrise de soi-même, se réjouira dans la vie solitaire des forêts.

Il faudrait pourtant ne pas se tromper, et je crois que ce sont plutôt des images que des faits matériels, parce qu’il est tout à fait certain que de manger seul, dormir seul, de marcher seul et de vivre dans la forêt tout seul, ne suffit pas du tout à vous donner la liberté d’esprit.

On a constaté que la majorité de ceux qui vivent solitaires dans la forêt deviennent les amis de toutes les bêtes et de toutes les plantes qui les entourent; et ce n’est pas du tout le fait d’être tout seul qui vous donne le pouvoir d’entrer dans une contemplation intérieure et de vivre en communion avec la Vérité suprême. Peut-être est-ce plus facile, quand, par la force des circonstances, vous n’avez rien à faire, mais je n’en suis pas convaincue. On peut toujours inventer des occupations, et il me semble, d’après mon expérience de la vie, que si l’on arrive à dompter sa nature au sein des difficultés, si l’on fait effort pour être seul intérieurement avec la Présence éternelle, tout en gardant l’entourage tel que la Grâce nous l’a donné, la réalisation qu’on obtient est infiniment plus vraie, plus profonde, plus durable.

S’enfuir des difficultés pour les vaincre, ce n’est pas une solution. C’est très attrayant. Chez ceux qui cherchent la vie spirituelle, il y a quelque chose qui dit: «Oh! s’asseoir sous un arbre, tout seul, rester en méditation, ne plus avoir la tentation de parler, d’agir, comme ça doit être bon!» C’est parce qu’il y a une très forte formation dans ce sens, mais elle est très illusoire.

Les meilleures méditations, ce sont celles que l’on a subitement, parce qu’elles se saisissent de vous comme une nécessité impérieuse — vous ne pouvez pas faire autrement que de vous concentrer, de méditer, de regarder plus loin que les apparences. Et ce n’est pas nécessairement dans la solitude de la forêt que cela vous prend, c’est quand quelque chose au-dedans est prêt, quand le moment est venu, quand le besoin véritable est là, quand la Grâce est avec vous.

Pour moi, l’humanité a fait un progrès et la vraie victoire, c’est dans la vie qu’il faut la remporter.

Il faut savoir être seul avec l’Éternel et l’Infini au sein de toutes les circonstances. Il faut savoir être libre, avec le Suprême pour compagnon, au milieu de toutes les occupations. Cela, c’est la vraie victoire.

14 juillet 1958

 

1 Le Bouddha.

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2 La Loi ou l’Enseignement.

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