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Mère

Entretiens

 

Le 16 novembre 1955

L'enregistrement   

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Cet Entretien est basé sur le chapitre I de La Synthèse des Yogas, «Les Quatre Aides».

(À un enfant) Tu as préparé une question pour ta fête?

Quelle est la signification de 18?

Du chiffre 18? Ça dépend comment on le lit. On peut le lire 10 plus 8; on peut le lire 9 plus 9; on peut le lire 12 plus 6. Et chacune de ces lectures a un sens différent.

Si nous prenons 10 plus 8, cela veut dire quelque chose d’assez immobile. Parce que 10 est une perfection statique, quelque chose qui est arrivé à sa perfection et qui s’arrête là; et 8 est une double clôture, c’est-à-dire quelque chose qui est encadré, entouré, délimité, et qui naturellement s’arrête là. Alors, si nous mettons 10 et 8 ensemble, ça fait vraiment quelque chose qui peut être un accomplissement, mais qui est terminé.

Au contraire si nous prenons 9 plus 9, 9 est le procédé de la création — pas la création elle-même mais son procédé — et 9 plus 9, c’est un procédé de création qui continue et suit un autre procédé de création, c’est-à-dire une création qui est duelle, et qui implique l’idée qu’elle continue indéfiniment. Ce qui fait que les deux sens sont presque contradictoires.

Et si on prend 12 et 6, alors cela devient quelque chose de très bien. 12, vous savez ce que c’est, n’est-ce pas: c’est le nombre de la perfection dans la conception et la création; et 6 c’est le nombre de la création nouvelle. Alors, si vous mettez 12 et 6 à la fois, vous avez vraiment quelque chose de tout à fait remarquable.

Maintenant, on peut en avoir d’autres. Mais ça devient un peu plus compliqué.

18 lui-même, en tant que 18, c’était le chiffre de la conscience dans son effort de réalisation matérielle: la conscience essayant de se réaliser matériellement, de s’exprimer matériellement.

Alors, maintenant tu es pourvue!

Au point de vue social, c’est le premier chiffre de la majorité, la première majorité; c’est-à-dire qu’à partir de dix-huit ans, on a une volonté propre, on a le droit d’avoir une volonté propre au point de vue social. C’est évidemment un point de départ très intéressant.

Douce Mère, le chiffre de chacun, est-ce que ça a une signification différente pour chacun?

Si on veut la donner, oui. Si on n’y pense pas, ça ne signifie rien du tout. C’est l’importance qu’on lui donne qui compte.

Les chiffres sont une façon de parler. C’est un langage, comme toutes les sciences, tous les arts, tout ce que l’homme produit, c’est toujours une façon de parler, c’est un langage. Si on adopte ce langage, ça devient vivant, expressif, utile. Comme nous avons besoin de mots pour nous faire comprendre généralement — malheureusement c’est sujet à toutes sortes de confusions, mais enfin, nous ne sommes pas arrivés encore à l’état où on peut communiquer dans le silence, ce qui serait évidemment un état très supérieur — eh bien, si on veut donner aux chiffres un sens dans sa vie, ils peuvent vous révéler un nombre considérable de choses. Mais c’est comme ça; c’est comme l’astrologie, si on veut étudier la relation entre son existence et le mouvement des astres, on peut aussi trouver toutes sortes de renseignements utiles.

Au fond, c’est une façon de connaître, pas autre chose — un procédé. La connaissance vraie est au-delà des mots, au-delà des systèmes, au-delà des langages; elle est dans une identité silencieuse. C’est au fond la seule qui ne se trompe pas.

Quoi d’autre?

Dans la prière que tu nous as donnée cette fois pour la Kâlî Pûjâ, tu as écrit quelque chose en sanskrit.

C’est Sri Aurobindo qui a écrit un mantra.

Alors pourquoi est-ce qu’il a écrit ça?

Pourquoi il a écrit ça? Pourquoi est-ce que tu ne le lui demandes pas? Peut-être qu’il te le dirait!

C’est une évocation. Tu sais ce que ça veut dire? Tu as trouvé quelqu’un pour te l’expliquer? Non? Ah, c’est la première chose que tu aurais dû faire, demander quel était le sens de ces quatre mots.

La transcription en dessous: il n’y en a que deux. Il avait commencé à transcrire et puis son papier... c’était sur un petit bout de chiffon de papier, et il n’y avait plus de place pour mettre tout; alors il s’est arrêté.

Tu as lu? Tu ne sais pas lire le sanskrit? Alors maintenant il faut que tu trouves quelqu’un pour te montrer comment le lire, et puis pour te donner la signification. Et puis après tu me demanderas pourquoi il l’a écrit. Pas maintenant.

Douce Mère, cette légende chaldéenne que tu as écrite1, est-ce qu’elle a un rapport avec la Kâlî Pûjâ?

Oui, mon enfant, parce qu’à la Kâlî Pûjâ je distribue toujours les fleurs de l’»Amour Divin»; parce que Kâlî est la plus aimante de tous les aspects de la Mahâshakti: c’est l’Amour le plus actif et le plus puissant. Et c’est pour ça que chaque année je distribue ces pétales de l’Amour Divin le jour de Kâlî. Et alors naturellement, cette explication, de pourquoi ces fleurs ont été choisies pour exprimer l’Amour Divin, c’est une explication suffisante.

Mère, qui était cet homme dont tu as parlé?

Qui te dit que c’est un homme? Je n’ai dit ni que c’était un homme ni que c’était une femme. J’ai eu le soin de mettre seulement: un être divin.

Qui?

C’est une histoire préhistorique, alors tu ne peux pas trouver de renseignements là-dessus. Ce n’est écrit nulle part. Il n’y a pas de documents écrits.

Tu n’as pas de questions à poser sur ce que nous avons lu aujourd’hui?

Douce Mère, est-ce que l’effort personnel est toujours égoïste?

N’est-ce pas, voilà: le français n’est pas une langue aussi riche qu’on pourrait l’espérer. En anglais il y a deux mots: il y a selfish, et egoist. Et ça n’a pas le même sens. Vous savez la différence en anglais, n’est-ce pas; eh bien, dans ce cas-là, c’est l’égoïsme dans le sens de egoism en anglais, ce n’est pas dans le sens de selfish.

On peut avoir un effort qui ne soit pas du tout selfish, et qui est pourtant égoïste, parce que du moment que c’est personnel, c’est égoïste — ça veut dire que c’est basé sur l’ego. Mais ça ne veut pas dire que ce n’est ni généreux, ni compatissant, ni désintéressé, ni que c’est pour des fins personnelles étroites. Ce n’est pas comme cela. Ça peut être pour une oeuvre très désintéressée. Mais tant qu’il y a un ego là, c’est égoïste. Et tant qu’il y a le sens de sa personnalité à soi, c’est naturellement une chose égoïste; c’est basé sur la présence de l’ego.

Et ça, ça doit durer assez longtemps, parce que ça doit durer jusqu’à ce que l’individualité soit complètement formée, qu’elle ait atteint un certain état de perfection individuelle; alors la présence de l’ego n’est plus nécessaire. Mais pas avant qu’on soit arrivé au maximum du développement individuel.

Ce n’est pas une toute petite besogne. Cela demande beaucoup de temps et beaucoup d’efforts. Et quand on est arrivé à la perfection de son développement, qu’on est un être individuel qui est vraiment personnel, c’est-à-dire qui a toutes les caractéristiques de quelque chose qui se distingue de tous les autres — parce qu’en principe il n’y a pas deux individualités semblables dans le monde —, alors, quand on est arrivé à exprimer ce que l’individualité que l’on est, est exclusivement, représente exclusivement dans la création universelle, là on est prêt pour que l’ego disparaisse — mais pas avant.

Cela demande un certain temps, pas mal d’efforts, une éducation un peu complète. Mais on peut être très unselfish longtemps avant d’être prêt à ne plus avoir d’ego. Ça, c’est une autre chose.

Depuis des années, depuis que je traduis de l’anglais en français — c’est-à-dire il y a très longtemps, il y a quelque chose comme trente ans de ça, peut-être trente-cinq —, j’ai toujours essayé de trouver deux mots pour dire cela, pour faire une différence. Je n’ai pas trouvé encore, parce qu’en français, on ne peut pas fabriquer des mots, ce n’est pas permis, c’est ça qui est malheureux. En anglais vous faites autant de mots que vous voulez, et s’ils sont jolis et bien faits ils sont acceptés. En français, à moins que ce ne soit reconnu par l’Académie française, dans son dictionnaire, on vous dira: «Ça, ce n’est pas correct.» Alors je n’ai pas encore trouvé.

(Regardant un enfant) Il a de la malice dans l’esprit! (rires)

Douce Mère, un homme riche, il n’est jamais satisfait, il veut avoir plus de richesses; un savant veut avoir plus de connaissance. Est-ce que cela montre qu’ils cherchent le Divin?

Il est à la recherche d’un absolu dans la vie, c’est évident. Peutêtre est-ce contigu, je ne sais pas.

C’est: «Goûter sa présence dans toutes les expériences, passives et actives, dans la paix et dans le pouvoir, dans l’unité et dans la différence, tel est le bonheur que le jîva, l’âme individuelle manifestée dans le monde, cherche obscurément.»

Oui. Mais on ne te parle pas de l’amour des richesses, ou de l’amour du pouvoir, ou de l’amour de la connaissance. On te parle de l’Amour divin; ce n’est pas tout à fait la même chose. On ne parle pas de goûter une ambition, ou un désir, ou une aspiration, même; on te parle de goûter la Présence divine. C’est tout à fait différent; il n’y a aucune analogie.

J’avoue que je ne saisis pas très bien le sens de ta question. Je crois que tu confonds le Divin avec la croissance, et l’augmentation, l’accroissement — non? —, peut-être au mieux le progrès. Mais ce n’est pas la même chose. Le progrès est peutêtre la base sur laquelle le monde actuel a été construit, on peut le prendre comme ça; mais ce n’est pas le Divin.

Qu’est-ce que tu essayais de dire?

Dans chaque être il y a une soif pour quelque chose.

Que la soif pour quelque chose, c’est le Divin? Non, mon petit. Ça peut être tout simplement un désir. Comment est-ce que la soif pour quelque chose peut être le Divin?

Je vois bien ce que tu essayes de dire obscurément, mais vraiment tu ne le dis pas: c’est-à-dire que cette flamme d’aspiration intérieure, c’est ça que tu appelles le Divin; cette flamme d’aspiration intérieure qui ne s’éteint jamais, qui brûle toujours, qui brûle de plus en plus; ce que dans l’Inde on appelle Agni, n’est-ce pas, la volonté de progrès, le pouvoir d’aspiration, c’est ça que tu appelles le Divin. C’est un aspect du Divin, ça c’est vrai, mais ce n’est pas le Divin. C’est seulement un aspect, c’està- dire une manière d’être divine.

Douce Mère, est-ce que dans l’individu ce sont l’évolution passée et la nature présente qui décident toujours l’intervention éventuelle d’un plan supérieur qui produit un changement?

Qu’est-ce que c’est que cette question? Je ne comprends pas très bien. L’évolution passée...

... et la nature présente...

... et la nature présente? Ce n’est pas la même chose, ce sont deux choses différentes.

Non, Mère, parce qu’ici c’est écrit: «La porte mentale par laquelle nous nous approchons de lui, doit nécessairement varier suivant l’évolution passée et la nature présente de chacun.»

Oui, ce sont deux choses tout à fait différentes. C’est-à-dire que l’évolution dans des vies antérieures, et la nature présente, c’est-à-dire la nature du corps actuel, cela détermine l’approche que l’on a du Divin.

On peut prendre un exemple très... comment... simpliste. Si on est né dans une religion quelconque, tout naturellement le premier effort d’approche du Divin sera sous cette religion-là; ou bien si, dans des vies antérieures, on a passé par un certain nombre d’expériences qui déterminaient la nécessité d’un autre genre d’expériences, tout naturellement on suivra le chemin qui vous conduit vers ces expériences-là.

N’est-ce pas, la vie de l’être psychique est faite d’expériences successives, dans des existences physiques successives. Alors, on peut le dire d’une façon un peu enfantine ou romanesque: vous avez un psychique qui, pour une raison quelconque, s’est incarné de façon à pouvoir faire toutes les expériences que donne la royauté, par exemple, le pouvoir suprême. Après ça (il a fait son expérience, il a eu ce qu’il voulait), il peut, avant de quitter le corps, décider que dans la vie suivante il naîtra dans des conditions obscures, parce qu’il a besoin d’avoir des expériences que l’on peut avoir dans une condition modeste, et avec la liberté que l’on éprouve quand on n’a pas de responsabilités, n’est-ce pas, de responsabilités comme celles qu’ont les chefs d’État par exemple. Alors, tout naturellement, dans sa vie suivante, il naîtra dans certaines conditions qui rempliront son besoin. Et c’est selon cette expérience-là qu’il fera son approche du Divin.

Alors, en plus, il est le produit de l’union de deux natures physiques, n’est-ce pas, et quelquefois de deux natures vitales. Le résultat de cela est plus ou moins une sorte de mélange entre ces natures; mais cela produit une tendance, ce que l’on appelle un caractère. Eh bien, ce caractère le rendra propre à un certain champ, à une certaine catégorie d’expériences. Alors avec ce qui a été déterminé, décidé dans les vies (ou dans la vie) antérieures, et puis le milieu dans lequel il est né — c’est-à-dire les conditions dans lesquelles son corps actuel s’est formé —, son approche et sa recherche du Divin seront selon une ligne définie qui lui est propre, et qui, naturellement, n’est pas du tout la même que celle de son voisin ou de n’importe quel autre.

Je disais tout à l’heure: chaque individu est une manifestation spéciale dans l’univers, par conséquent son chemin véritable doit être un chemin absolument unique. Il y a des analogies, il y a des ressemblances, il y a des catégories, il y a des familles, il y a des églises idéales aussi, c’est-à-dire une certaine façon collective d’approcher le Divin, qui produit une sorte d’église non pas matérialisée mais dans un monde plus subtil — il y a toutes ces choses-là, mais pour le détail du chemin, le détail du yoga, ça sera différent suivant chaque individu, nécessairement, et conditionné physiquement par sa construction corporelle présente et, vitalement, mentalement et psychiquement, certainement, par les existences antérieures.

La construction présente, Mère, est-ce que c’est cela qui décide l’intervention des plans supérieurs, pour faire des miracles?

C’est-à-dire si c’est prédéterminé que ces plans supérieurs...?

L’autre jour vous avez dit que cela peut changer complètement.

Oui.

Alors, si le présent reste comme cela...

Mais tenez encore, pour prendre un exemple tout à fait ordinaire qui est très partiel et qui est très superficiel. Vous êtes né dans l’Inde. Étant né dans l’Inde, vous êtes né dans une certaine attitude religieuse et philosophique. Mais si, pour une raison quelconque vous voulez vous libérer de cet atavisme et de cette influence, si vous vous mettez à suivre, à étudier, à pratiquer la religion ou la philosophie d’un autre pays, vous pouvez changer les conditions de votre développement intérieur. C’est un petit peu plus difficile, c’est-à-dire que cela demande un plus grand effort de libération, mais c’est très loin d’être impossible. Il y a en fait beaucoup de gens qui le font, qui aiment à se libérer de ce qui leur provient de leur naissance présente; par un goût spécial quelconque, ils aiment à chercher ailleurs ce qu’ils ne pensent pas pouvoir trouver chez eux. Et de cette façon-là, vous changez complètement les conséquences de votre naissance.

Maintenant, vous pouvez me dire que ce goût du nouveau ou de l’inconnu peut vous venir d’une vie antérieure, ça c’est probable. Mais ça dépend de ce qui domine dans votre être: si c’est le résultat des vies psychiques antérieures et des résolutions psychiques, ou si c’est la conséquence immédiate de votre construction actuelle.

Mais quelquefois ces constructions actuelles sont contradictoires avec ce qui était.

Contradictoires? Comment contradictoires? Avec les influences précédentes? Ce n’est jamais contradictoire. Ça ne peut être que complémentaire.

Quand les choses vous paraissent contradictoires, c’est toujours parce que vous êtes resté à un plan trop bas. Si vous savez monter quelques échelons de l’échelle, toutes les contradictions disparaissent, tout devient complémentaire.

Mais ce qui me gêne pour passer, c’est la nature, n’est-ce pas?

Ce qui vous gêne?... Ça gêne beaucoup de gens. Ce n’est pas très facile.

Ça, ça fait partie de la libération. La libération s’obtient par les austérités, nous savons ça. Mais il y a certaines austérités que les gens se refusent à pratiquer, par exemple ça (Mère met le doigt sur sa langue). On parle, on parle, on parle — beaucoup trop. (Bruit du vent dans le micro) Nous allons jouer les orages sur la scène! C’est comme ça qu’on fait le tonnerre sur la scène!

Voilà, mes enfants. C’est tout? Qui a une question très intéressante à poser? Pour poser une question intéressante, il faut commencer par penser d’une façon intéressante.

Mère, qu’est-ce que tu appelles une question intéressante?

Ah! Une question à laquelle il mérite d’être répondu! (rires) Quelque chose qui suscite la possibilité d’une réponse nouvelle et d’une ouverture sur un champ de connaissance nouveau. Par exemple, quand vous me demandez l’explication d’un mot, je trouve que ce n’est pas une question intéressante, parce que vous n’avez qu’à ouvrir un dictionnaire. Quand vous me demandez la réponse à une question qui a été posée par Sri Aurobindo, ou par quelqu’un d’autre, dans des livres qui sont publiés, cela ne me paraît pas une question intéressante, parce que vous n’avez qu’à ouvrir le livre et lire. Mais quand, par exemple, vous avez une expérience personnelle que vous ne comprenez pas très bien, et pour laquelle vous avez besoin d’éclaircissements, alors votre question peut devenir intéressante.

(silence)

Pas de question intéressante?

Alors personne n’a une question intéressante suivant la définition qui vient d’être donnée?...

APPENDICE

Ancienne légende chaldéenne Il y a longtemps, fort longtemps, au pays aride qui est maintenant l’Arabie, un être divin s’était incarné sur terre pour y éveiller l’amour suprême. Comme de juste il fut persécuté par les hommes, incompris, soupçonné, pourchassé. Blessé mortellement par ses agresseurs, il voulut mourir solitaire et tranquille pour pouvoir accomplir son oeuvre, et poursuivi, il courut; soudain, dans la grande plaine dénudée, un petit buisson de grenadier se présenta. Le sauveur se faufila sous les branches basses, pour quitter son corps en paix; et aussitôt le buisson se développa miraculeusement, grandit, s’élargit, devint profond et touffu, de sorte que lorsque les poursuivants passèrent, ils ne se doutèrent même pas que Celui qu’ils poursuivaient était caché là, et ils continuèrent leur route.

Tandis que goutte à goutte le sang sacré tombait, fertilisant le sol, le buisson se couvrit de fleurs merveilleuses, écarlates, énormes, fouillis de pétales, innombrables gouttes de sang...

Ce sont ces fleurs qui, pour nous, expriment et contiennent l’Amour Divin.

 

1 Voir l’Appendice, à la fin de cet Entretien.

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