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Sri Aurobindo

Le Secret du Véda
Suivi de hymnes choisis du Rig-Véda

Avec commentaires

Avant-Propos

En août 1914, Sri Aurobindo entreprit la publication du Secret du Véda dans la revue philosophique Arya. Cette série d’articles voisinait avec une autre du même genre, les Hymnes Choisis, eux-mêmes suivis un an plus tard par les Hymnes aux Atris. Leur rédaction mensuelle s’échelonna de 1914 à 1917.

Outre les Hymnes Choisis, et les Hymnes aux Troisième, d’autres traductions de textes védiques parurent périodiquement dans l’Arya entre 1913 et 1920, venant conclure un numéro de 64 pages lorsqu’il lui manquait une page ou deux.

Des essais, des traductions et des notes sur le Véda, rédigés entre 1912 et 1914, annonçaient déjà ce qui parut plus tard dans l’Arya, mais rien de cette étude préliminaire ne fut directement incorporé dans les travaux publiés par la revue. Les textes manuscrits où Sri Aurobindo traite du Véda figurent dans Védic Studies with Writings on Philology, volume 14 des œuvres complètes de Sri Aurobindo. Ses traductions des hymnes à Agni sont publiées dans le volume 16, Hymns to the Mystic Fire.

Le Secret du Véda

Cette série de vingt-quatre articles consécutifs (le second chapitre ayant été divisé en deux parties), le plus important des exposés consacrés au Véda par Sri Aurobindo, parut dans l’Arya entre août 1914 et juillet 1916. Sri Aurobindo n’y apporta aucune modification, hormis quelques légères retouches au chapitre 17. La dernière tranche de ce travail se terminait par la note suivante:

Nous proposons d’interrompre pour le moment le Secret du Véda pour faire place, alors que l’Arya entame sa troisième année, à d’autres sujets, avec l’intention toutefois de reprendre et conclure cette série ultérieurement.

Sri Aurobindo n’en eut jamais le loisir, et Le Secret du Véda demeura inachevé.

Hymnes Choisis

Ces treize traductions et les commentaires qui les accompagnent parurent dans les douze premiers numéros de l’Arya, d’août 1912 à juillet 1913 (le premier numéro en comportait deux). Une note ouvrant la série en expliquait la teneur, elle est reproduite à la page 292 de la présente édition. Pour conclure son dernier article, Sri Aurobindo indiquait qu’il avait choisi “un nombre limité d’hymnes courts et faciles” dans le but d’“expliquer à l’aide d’exemples concrets le secret du Véda”, “d’autres traductions d’un caractère plus général” étant nécessaires pour faire valoir que ceci constituait bien “le sens et l’enseignement inhérents à tout le Rig-Véda”. C’est visiblement ce qui le détermina à commencer la publication des Hymnes aux Atris dans le numéro suivant de l’Arya.

Éditions originales - bref historique

Après leur parution dans l’Arya, les textes présentés ici ne furent jamais réimprimés du vivant de Sri Aurobindo. Leur forme actuelle ne le satisfaisant pas pleinement, il souhaitait pouvoir les réviser complètement avant d’en permettre la publication sous forme de livre. Dès 1920 il écrivait à quelqu’un désireux de traduire Le Secret du Véda en gujerati:

Le “Secret du Véda” est inachevé, il comporte du reste bien des lacunes et un certain nombre d’inexactitudes que j’aurais préféré corriger avant que ne paraisse le livre ou l’une de ses traductions.

Dans la préface de la première édition des Hymnes au Feu Mystique (1946), Sri Aurobindo expliquait pourquoi Le Secret du Véda et les traductions qui l’accompagnaient n’avaient pas été réimprimés:

L’interprétation que je propose a été formulée en détail dans une série d’articles intitulée “Le Secret du Véda” parue dans la revue philosophique mensuelle “Arya” il y a de cela trente ans environ. Écrit par tranches successives alors que je continuais de mettre au point la théorie, d’une portée plutôt limitée, n’étant pas composé selon un plan préétabli et clairement construit, l’ouvrage n’a pas été publié sous forme de livre et n’est donc pas disponible en librairie. Il s’accompagnait de plusieurs “restitutions” des hymnes du Rig-Véda qui tenaient plutôt de l’interprétation que de la traduction pure...

Finalement, quand il fut proposé en 1949 de faire un livre du Secret du Véda Sri Aurobindo dicta la réponse suivante:

Je n’ai pas l’intention de faire paraître Le Secret du Véda tel qu’il est. Ce texte a été publié précipitamment, à une époque où je n’avais pas étudié le Rig-Véda dans son ensemble aussi bien que je l’ai fait depuis. Il faudrait réécrire ou recomposer des chapitres entiers, ce qui représente une tâche immense; il n’a d’ailleurs jamais été terminé, et il est indispensable de considérablement l’étoffer pour en faire un ouvrage complet.

Sri Aurobindo n’eut jamais le temps de procéder à cette révision qu’il estimait nécessaire. Après son départ cependant, reconnaissant la valeur exceptionnelle de cette étude parue dans l’Arya, le Centre Universitaire International Sri Aurobindo publia en 1956 Le Secret du Véda, les Hymnes Choisis, les Hymnes aux Atris, et sept des “Autres Hymnes” dans un ouvrage intitulé A propos du Véda, que ce même Centre, rebaptisé Centre International d’Éducation Sri Aurobindo, devait rééditer en 1964. Ces deux éditions comportaient en appendice un essai tiré des manuscrits de Sri Aurobindo, “Les origines de la langue aryenne”.

En 1971, la plupart de ces textes furent rassemblés dans The Secret of the Véda, volume 10 de l’édition du Centenaire des œuvres complètes de Sri Aurobindo, édition qui a fait l’objet de plusieurs réimpressions.

Éditions françaises

Une première édition du Secret du Véda, suivie des Hymnes Choisis du Rig-Véda avec commentaires, parue en 1975, puis réimprimée en 1989, s’appuyant sur une étude approfondie du Rig-Véda, et un travail de comparaison avec d’autres textes et traductions de Sri Aurobindo rédigés après 1917, se proposait de corriger dans la restitution en anglais des citations sanskrites certaines des “lacunes” et “inexactitudes” mentionnées plus haut. Pour notre part, nous sommes revenus, dans la présente édition, au manuscrit original, si imparfait soit-il de l’avis même de son auteur. La traduction présentée ici n’est donc pas à proprement parler une réédition ni une révision de l’ancienne, mais un remaniement complet dû à un autre traducteur. Nous avons toutefois conservé certaines variantes ou certains ajouts proposés par l’édition précédente, notamment dans la traduction des hymnes, chaque fois que ceux-ci nous semblaient légitimes ou intéressants. Ils sont mis entre crochets, pour mieux les distinguer des variantes figurant dans le texte original, que nous avons laissées, elles, entre parenthèses.

Nous avons également retenu la méthode d’indexation par chapitre et paragraphe qui selon nous s’avère très commode. Cette numérotation des paragraphes, empruntée à l’édition française de 1975, n’existe, précisons-le, ni dans le manuscrit ni dans les éditions anglaises.

Nous reproduisons ci-dessous la note sur la traduction des riks rédigée par notre prédécesseur, où il expliquait et justifiait sa démarche. Sa note sur la prononciation et la translittération du sanskrit, elle aussi conservée, figure à la page 465.

Sébastien Alward-Pitoëff, Pondichéry, août 2004

Note sur la traduction des riks

“Le Secret du Véda” a été publié pour la première fois en anglais dans la revue mensuelle Arya, à Pondichéry, d’août 1914 à juillet 1916. Sri Aurobindo n’a jamais eu la possibilité de le réviser, comme il en avait exprimé l’intention à plusieurs reprises, au même titre qu’il avait révisé, vingt ans après, “La Vie Divine” et “La Synthèse du Yoga”, tous deux initialement parus aussi dans l’Arya de 1914 à 1920.

Cependant, au cours des années 1940, en traduisant tous les Hymnes à Agni du Rig-Véda, qui ont été plus tard publiés sous le titre “Hymnes au Feu mystique”, Sri Aurobindo a été amené à reprendre certains Suktas antérieurement traduits, en tout ou en partie, dans le “Secret du Véda” et notamment: III-l à 3, IV-1 à 3, V-l à 23 (les Suktas 24 à 28 n’ont pas pu être révisés), ainsi que certains Riks des Suktas 1-68 à 72 entre autres, pour ne citer que les plus importants. Sa révision a principalement consisté à serrer le texte védique de plus près, en rendant l’interprétation plus littérale. La même chose s’est produite pour quelques-uns des Riks du Rig-Véda, cités dans le “Secret du Véda”, qui ont été retraduits ailleurs à différentes époques par Sri Aurobindo, comme par exemple les Riks cités en épigraphe à de nombreux chapitres de “La Vie Divine”, ces nouvelles variantes étant également postérieures à celles parues à l’origine dans l’Arya.

Pour tous les Suktas et les Riks visés ci-dessus, il était difficile au traducteur français, venant après, de se limiter à la version anglaise de 1914 de Sri Aurobindo, en fermant les yeux sur la ou les versions ultérieures. Il lui a donc fallu, tout en se référant constamment au texte védique lui-même, tenir compte de l’interprétation la plus récente adoptée par Sri Aurobindo, quitte à employer parfois la parenthèse (de préférence à la note), pour faire figurer à côté de la version retenue une nuance de sens – figurant dans l’autre version – plus explicite ou plus complète, plus fidèle ou plus concise, selon les cas, d’ailleurs peu fréquents. Ceci pour expliquer qu’il peut y avoir certaines divergences, rares et mineures, entre la traduction anglaise de quelques Riks, donnés par Sri Aurobindo dans le “Secret du Véda”, et la traduction française adoptée ici, qui est basée sur les différentes versions à des époques différentes de ces mêmes Riks par Sri Aurobindo.

G., Pondichéry, 1975