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Mère

Commentaires sur Le Dhammapada

Tape records

 

Le monde

Ne suis pas la voie du mal. Ne cultive pas la paresse de l’esprit. Ne choisis pas les vues erronées. Ne sois pas de ceux qui s’attardent dans le monde.

Lève-toi. Ne sois pas négligent. Suis l’enseignement de la sagesse. Le sage connaît la félicité dans ce monde et dans les autres.

Suis l’enseignement de la sagesse, et non pas celui du mal; la sage connaît la félicité dans ce monde et dans les autres.

Celui qui considère le monde comme une bulle de savon ou comme un mirage, Yama, le roi de la mort, ne peut le trouver.

Viens, considère ce monde comme le char multicolore d’un rajah, qui attire les insensés, mais où, en vérité, il n’y a rien qui vaille la peine de t’attirer.

Celui qui, après avoir été négligent, devient vigilant, éclaire la terre comme la lune émergeant des nuées.

Celui dont les bonnes actions effacent le mal qu’il a fait, éclaire la terre comme la lune émergeant des nuées.

Le monde est enveloppé de ténèbres, et rares sont ceux qui trouvent leur chemin et qui, tel un oiseau s’échappant du filet, s’en vont vers le céleste séjour.

Les cygnes s’envolent dans le sentier du soleil. Ceux qui possèdent des pouvoirs psychiques volent à travers les airs. Les sages quittent ce monde après avoir vaincu Mâra et son armée du mal.

Il est capable de commettre tout le mal possible, l’homme qui transgresse un seul article de la Doctrine, qui profère de mauvaises paroles et qui méprise le monde supérieur.

En vérité, les avares ne parviennent point jusqu’au monde divin; et les insensés ne connaissent point le bonheur de donner. Mais le sage se réjouit en donnant, et dans l’autre monde en éprouve du bonheur.

Plutôt que de dominer la terre, plutôt que d’atteindre le ciel, plutôt que de régner sur les univers, mieux vaut entrer dans le courant du méritant.

Il y a ici quatre conseils que je veux retenir pour notre méditation. «Ne cultive pas la paresse d’esprit», «Ne choisis pas les vues erronées» (malheureusement, c’est une chose que l’on fait tout le temps), et «Lève-toi. Ne sois pas négligent.»

Le monde est ainsi fait, du moins jusqu’à présent — il ne le sera plus pendant très longtemps, espérons-le —, que spontanément, un homme qui n’est pas cultivé, quand il est mis en contact avec des idées, choisit toujours les idées fausses.

Et un enfant qui n’est pas éduqué choisit toujours la mauvaise compagnie. C’est une chose dont j’ai l’expérience concrète constante. Si vous gardez un enfant dans une atmosphère spéciale et que, dès sa tendre jeunesse, vous lui infusiez une atmosphère spéciale, une pureté spéciale, il a une chance de ne pas mal choisir; mais un enfant qui est pris dans le monde tel qu’il est, et qui est mis dans une société où il y a de bons et de mauvais éléments, ira tout droit vers ceux qui peuvent le gâter et lui enseigner des choses fausses, enfin vers la plus mauvaise compagnie.

Et un homme qui n’a pas de culture intellectuelle, si vous lui donnez un certain nombre d’idées mélangées, comme cela, à choisir, il choisira toujours les bêtises, parce que, comme Sri Aurobindo nous l’a dit, c’est un monde de mensonge et un monde d’ignorance, et il faut un effort, il faut une aspiration, il faut entrer en contact avec son être profond — un contact conscient et éclairé — pour pouvoir discerner le vrai du faux et la bonne influence de la mauvaise. Si on se laisse aller, on coule dans le trou.

Les choses sont ainsi faites parce que, ce qui gouverne le monde (oh! mettons les choses au passé pour que cela devienne vrai), ce qui gouvernait le monde, c’était le Mensonge et l’Ignorance.

En fait, pour le moment c’est encore comme cela, il ne faut pas se faire d’illusions; mais peut-être que, avec un gros effort et une grande vigilance, on arrivera à ce qu’il en soit autrement... bientôt — le peut-être est pour bientôt.

Sûrement cela arrivera un jour, mais nous voulons que ce soit bientôt, et c’est pourquoi ces deux dernières recommandations me plaisent: «Lève-toi et sois vigilant.»

9 mai 1958