Mère
l'Agenda
Volume 3
Je ne sais plus si c'est cette nuit ou la nuit d'avant, je t'ai vu avec lui et vous vous occupiez du livre. Et Sri Aurobindo était content. Quand je le voyais (j'étais là, je vous voyais), je pensais: «Tiens, s'il [Satprem] voyait ça au moins, ça lui ferait plaisir!»
Ah! oui!
Dans un endroit plein de lumière.
Ah! maintenant lis-moi la suite.
Je ne sais pas pourquoi, mais je suis de plus en plus inconscient!
Inconscient?
Ah! oui, de plus en plus. Avant, je me souvenais un peu – maintenant rien! Rien. C'est drôle.
C'est parce que tu ne vas pas au même endroit [qu'avant]. Tu comprends, tu vas dans des endroits (riant) où tu n'es pas encore très habitué. Le lien n'est pas très bien établi.
Mais enfin je t'ai vu, tu étais très concret, ce n'était pas une image!
Et même, je t'ai dit, j'ai fait la réflexion, je me suis dit: «Tiens, s'il était conscient de ça, ça lui ferait plaisir!»
Eh bien, oui!
(Mère rit) Tu avais l'air d'ailleurs tout à fait à ton aise, tout à fait chez toi! Et Sri Aurobindo était... il était satisfait.
C'est quelque chose.
Il est content – il est content, de toi, de ton travail.
Ça viendra tout d'un coup, comme est venue la musique, mon petit! Un beau jour, poff! tu te trouveras avec lui en train de parler – tu seras content.1
C'est vrai!
(Mère rit)
*
* *
Peu après
Tu es venu à la méditation2 le 24? Qu'est-ce que tu as senti?... Rien de particulier?
La grosse différence avec mes méditations chez moi, c'est qu'immédiatement, c'est l'immobilité complète, et sans difficulté. C'est vraiment immobile.
Moi, j'ai eu une expérience qui a duré pendant la demi-heure de la méditation.
Il n'y avait plus qu'une immensité, sans commencement sans fin, ni dans l'espace ni dans le temps – hors du temps. Hors du temps, hors de l'espace: une immensité de lumière. C'était quelque chose de la nature de la lumière, mais ce n'était pas de la lumière: c'était beaucoup plus brillant, beaucoup plus... pas brillant: beaucoup plus intense que la lumière. C'était blanc mais ce n'était pas notre blanc physique; c'était un blanc... sur le moment je ne pouvais pas le définir; après, quand je l'ai revu dans ma conscience, j'avais l'impression que c'était une lumière d'un or qui serait devenu blanc, tu comprends? Comme quand on chauffe quelque chose à blanc, comme cela; eh bien, c'était de l'or qui serait devenu blanc par son intensité. C'était tout à fait immobile, c'est-à-dire que j'avais l'impression qu'on a quand on est dans le Sat.3 Mais cette immobilité contenait (comment dire?) oui, contenait activement – quoique l'action ne soit pas perceptible – une sorte de Pouvoir infini, qui serait le Pouvoir créateur. Et qui était dirigé par une Conscience pas manifestée – si tu peux comprendre quelque chose, tant mieux pour toi!
Tout était comme ça, et pas pensé –je suis en train de chercher à mettre des mots dessus. Mais alors, il y avait au centre de cette immensité, une concentration de lumière blanche comme nous connaissons la lumière blanche (beaucoup plus intense) mais qui avait un caractère plus dense. Et c'était une sorte de cube, qui était relativement très petit dans cette immensité, mais qui était très perceptible quand même. C'était vibrant, fluide, condensé, concentré, et formidablement actif. Et toute cette immensité entrait là-dedans (comment?) sans bouger. Et de là, ça se dirigeait partout, sans sortir.
Ce cube, pour être discernable, était enveloppé de quelque chose que l'on pourrait décrire comme une sorte de tulle – de tulle de substance gris pâle –, qui exprimait la non-existence individuelle, l'humilité parfaite qui abolit complètement l'ego: il n'y avait aucune possibilité d'ego à cause de ça – si tu me demandes pourquoi c'était comme ça, je ne peux pas le dire, mais c'était ça. Et tout le temps, je voyais ce tulle, qui était d'une grande délicatesse, à peine perceptible, mais qui maintenait le cube en forme, et qui était l'humilité parfaite (dans son sens divin) et l'absence totale d'ego – il n'y avait même pas le souvenir, l'idée ou quoi que ce soit: c'était l'abolition de l'ego. Et c'était ça qui servait à recevoir cette immensité immobile qui se manifestait par une action de Pouvoir. Et alors, l'action du Pouvoir... J'étais consciente («j'étais» consciente – où j'étais? je ne sais pas; ce cube représentait mon être physique: ça m'avait été dit, c'était mon être physique) et je regardais ça sans être située – moi-même, je n'avais pas de place, mais je voyais ça et je comprenais. Et à travers ce cube, je voyais toute l'action qui se faisait: ça pour ça, ça pour ça, ça pour ça... toute la terre (geste exprimant un rayonnement de forces, chacune dans un but spécial), des choses du passé et loin dans l'avenir.
Et c'était si impératif!
Il m'a fallu très longtemps pour pouvoir formuler. Ce que je te dis maintenant, c'est venu graduellement, lentement, par une sorte de révélation silencieuse. Sur le moment, c'était tout seulement Sat, une Existence immobile.
Je n'avais pas cherché cette expérience, rien. Simplement je m'étais assise. La fois d'avant,4 il y avait eu cette présence massive de Sri Aurobindo (j'avais été prévenue que ce ne serait pas la même chose; d'ailleurs, je n'ai jamais eu deux fois la même expérience), mais ça, c'était tout à fait inattendu, parce que ça ne répondait pas à une volonté de savoir ni de rien du tout. C'était comme si on me mettait en présence d'un fait, qui m'était montré. J'étais un témoin de ma propre expérience, c'est tout. Et je savais ce que ça voulait dire d'une façon certaine, comme quand on sait et ça ne se discute pas, ça ne s'élabore pas, ça ne s'explique pas: c'est comme ça. Et quand c'est parti, c'est parti tout d'un coup; et il n'est resté qu'une tranquillité béatifique. Une sorte de certitude absolue que les choses sont comme ça. Que les apparences peuvent être tout à fait dif férentes mais que les choses sont comme ça.
(silence)
Et ie charme! le charme de l'enveloppe de ce cube, c'est quelque chose d'inexprimable. C'était quelque chose... je ne peux pas dire. Il n'y avait pas de contrastes, il n'y avait pas de... c'était une harmonie totale de toute la Chose. Naturellement, la comparaison est grossière quand je dis que ça ressemblait à un tulle – un tulle très-très fin, et d'une couleur grise... Tu connais ces petites herbes auxquelles j'ai donné le nom d'«humilité»?5
Oui, c'est argenté, gris argenté.
Est-ce argenté, est-ce...? C'est indéfinissable. Justement ces herbes sont exquises à cause de ça. Eh bien, le tulle avait cette couleur-là. Après, longtemps après quand j'ai commencé à regarder et à... pas positivement «penser» mais à essayer de formuler, j'ai remarqué que c'était identique. Je me suis dit: «Tiens! c'est pour ça que j'ai dit que c'était l'humilité.» Tu comprends, c'est comme si on était dans un domaine où les choses sont sues tout naturellement – on ne cherche pas.
C'était si joli! C'est ce sens de beauté délicate qu'il y a dans les choses.
Et alors la sensation du corps pendant tout ce temps-là... Il n'a plus... c'est réduit au minimum le sens de sa forme séparée (Mère touche ses mains comme pour chercher les limites), et alors là, ça avait complètement disparu. Il n'y avait même pas le sens de l'identité avec ce cube parce que c'était évident en soi – tout était évident en soi. Je ne peux même pas dire que «je» regardais parce qu'il n'y avait rien qui regardait, tout était évident en soi.6
Et c'était ça la Manifestation.
Mais c'était ça À CE MOMENT-LÀ – ce moment, peut être pendant très longtemps, je n'en sais rien –, mais c'était un moment de la Manifestation. Et c'était ça la Manifestation: tout ce que nous voyons, nous pensons, nous comprenons, tout ça, ce n'était rien, ça n'avait pas de consistance. Mais ça!... Et avec une espèce de... N'est-ce pas, la béatitude dans laquelle on se trouve n'est pas une chose qui se sent elle-même (on ne sent pas qu'on est dans la béatitude, ce n'est pas comme cela; on ne se sent pas, on ne se sait pas, il n'y a pas de «on» là-dedans): la chose existe en soi, voilà.
L'expérience a duré une demi-heure, sans bouger, comme ça.
Après, j'ai commencé à me souvenir, et en commençant à me souvenir, j'ai commencé à expliquer, alors naturellement la vérité totale est ailleurs!
Mais le corps sent très bien que c'est toujours comme ça. C'est toujours comme ça. Et que tout... oh! la sensation à quel point toutes les complications et les difficultés de la vie sont artificielles! comme ça pourrait être autrement! Ça, c'est toujours à l'arrière-plan; n'est-ce pas, quand le corps se sent mal à l'aise ou qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas bien, il y a toujours là, derrière, cette espèce de sentiment profond que tout ça, c'est tout simplement des mauvaises habitudes – qui restent, qui s'estompent, qui perdent de leur force et qui deviennent de plus en plus irréelles. Mais c'est... c'est comme la machine qui prend du temps pour s'arrêter.
Quand on est dans l'autre conscience (la conscience humaine), on a la joie de l'expérience, on a l'excitation de l'expérience – c'est complètement parti, absolument parti. Il n'y a plus de joie de l'expérience ni d'émerveillement ni de... Toutes les choses sont si évidentes! Si évidentes: c'est ça. Et puis ce n'est pas quelque chose qu'on regarde: c'est comme ça. Voilà, c'est comme ça.
Il y a quelque part dans la conscience active quelque chose qui sait d'une façon constante que toutes les complications, toutes les misères, tous les malheurs (c'est-à-dire tout ce que nous appelons les «malheurs» de la vie), c'est... une mauvaise habitude, pas autre chose. Et nous avons de la difficulté à changer d'habitude. Mais c'est le moment de changer d'habitude.
C'est une mauvaise habitude.
Je vois bien, je suis encore (et Dieu sait combien de temps ça prendra?) dans cette période de transition que Sri Aurobindo décrit dans le Yoga of Self-perfection. Une période de transition où là chose vraie s'installe et il y a la queue de l'autre qui traîne, et qui se mélange et qui colore. Eh bien, c'est une vieille habitude, et ça prend si longtemps à s'en aller!
L'habitude de ne comprendre une chose que quand on peut l'expliquer mentalement – ça, c'est désastreux. Cette impression que l'on a qu'on ne comprend que quand on peut expliquer, c'est ça qui est désastreux! N'est-ce pas, cette demi-heure d'expérience, c'était un absolu, pas une seconde il n'y avait le souci de savoir ce qui se passait (naturellement!), c'était un absolu. Et c'est seulement quand j'en suis sortie parce que le temps était fini, que j'ai commencé à me demander: «Qu'est-ce qui s'est passé? Qu'est-ce que ça veut dire?» Même pas si fort que cela. Simplement une vieille habitude, ce que nous appelons «comprendre».
Mauvaise habitude.
Vivre spontanément ÇA, tout le temps, quelle merveille ce serait!
(silence)
Et le pouvoir! Le pouvoir, c'était formidable! Et je voyais en détail tout ce qu'il faisait, mais d'une autre façon. Je peux dire que c'était une certitude (je savais que c'était comme ça), mais je n'aurais pas pu le décrire comme nous le décrivons.
(silence)
Quand je suis sortie, la seule conclusion que j'ai tirée: «Pourquoi ne suis-je pas plus souvent dans des états comme cela? Je perds mon temps à un tas de choses extérieures: lire des lettres, écrire des lettres, voir des gens, faire des choses, mettre de l'ordre dans la Matière (une très forte tendance à mettre de l'ordre, apporter un ordre – un ordre d'une logique supérieure – dans les petites choses matérielles), pourquoi?» Alors il m'a été répondu, pas avec des mots mais très clairement: «Ne te fais pas de soucis (Mère rit). Ce doit être comme ça et c'est un temps de transition.»
Il y aura un moment où ça se fera automatiquement. Mais pour le moment, ce serait impossible; déjà, comme c'est, à la façon dont la Force agit, les gens sont un tout petit peu... désorientés – c'est juste à la bordure de l'incompréhension. C'est-à-dire que ça commence à obéir à une autre loi. Par exemple, savoir juste à la minute ce qu'il faut faire, ce qu'il faut dire, ce qui va arriver – s'il y a la moindre attention ou concentration pour le savoir, ça ne se produit pas. Si on est comme ça, simplement dans cette sorte d'immobilité intérieure, alors pour tous les petits détails de la vie, juste à la minute nécessaire, on sait. Ce qu'il faut dire, vient: ça. Et pas comme un ordre venu du dehors: ça vient, c'est là. Ce qu'il faut dire est là, ce qu'il faut répondre est là; la personne qui entre, elle entre, on ne vous prévient pas. C'est une sorte de chose automatique qu'on fait. Dans le monde mental, on pense la chose avant de la faire (c'est peut-être très vite, mais il y a les deux mouvements), là, ce n'est pas comme ça.
Ça commence à s'installer d'une façon assez constante. C'est déjà très déroutant pour tous les gens qui vivent avec moi; si j'étais comme on doit être, je pense que ce serait assez intolérable.
Il faut, il faut avoir l'endurance de la transition. Il faut une transition.
(silence)
Voilà, mon petit.
Tout ça est inécrivable!
Si! Mais si!
Je sens de plus en plus la pauvreté des mots. Les mots, les images, tout ce que l'on dit, dès qu'on le dit... la puissance et la vérité de la chose échappent.
Et pourtant la parole existe, le mot existe parce qu'il a sa place, mais comment le rendre efficace?... Probablement, ça viendra plus tard.
Oui, le mantra.
Il faudrait un autre langage.
Mais oui! Le mantra. Des mots ou des vibrations qui aient un pouvoir.
(long silence)
Tout un monde...
Un jour comme ça, j'ai vu (je ne sais pour quelle raison, je ne me souviens plus), j'ai vu le mobile de ces «ancêtres» qui ont écrit les Védas: c'était le besoin d'immortalité, ils étaient à la recherche de l'immortalité.7 Puis, de là, je suis passée au Bouddha et j'ai vu ce qui avait mis en route le Bouddha: cette espèce de besoin de permanence, c'était simplement ça; c'était la vision de l'imperma-nence des choses qui l'avait profondément troublé, et le besoin de la Permanence. Toute sa recherche, c'était pour trouver le Permanent (pourquoi était-il si anxieux d'avoir le Permanent?)... Il y a plusieurs choses comme ça, dans la nature, dans le besoin profond humain. Et alors j'ai vu, il y a un autre de ces besoins: celui de la Certitude qui est sécurité. Je ne sais pas comment expliquer... Parce que j'avais l'expérience de la chose, j'ai vu que c'était un des besoins humains; et je l'ai compris très fort parce que c'était ça qui m'avait donné, quand j'ai rencontré Sri Aurobindo, le sentiment d'avoir trouvé la Vérité nécessaire. Et je ne me suis aperçue du fond de la chose que quand il a quitté son corps: juste à ce moment-là, au moment du passage. Alors toute la conscience physique a eu l'impression de l'écroulement de sa certitude et de sa sécurité. J'ai vu à ce moment-là (nous en avons parlé un an après avec Nolini, il a eu exactement la même impression), que c'était une expérience analogue à celle du Bouddha quand il a trouvé que tout était impermanent et qu'alors toute la vie s'écroulait... n'est-ce pas, et qu'IL fallait trouver autre chose. Eh bien, à ce moment-là... Moi, j'avais déjà toutes mes expériences, mais avec Sri Aurobindo, les trente ans que j'ai vécus avec lui (un peu plus de trente ans), je vivais dans un absolu, et cet absolu était un absolu de sécurité – un sentiment de sécurité totale, même physique, même la plus matérielle. Un sentiment de sécurité absolue parce que Sri Aurobindo était là. Et ça me tenait, n'est-ce pas, comme ça (Mère fait le geste d'être portée): pas une minute ça ne m'a quittée pendant ces trente ans. Et je m'en suis aperçue (et c'était pour ça que je faisais mon travail avec une Base, n'est-ce pas, une Base d'absolu – d'éternité, d'absolu) quand il a quitté: tout d'un coup ça, ça s'est effondré.
Alors j'ai compris à ce moment-là que c'était l'une des nécessités de la vie (et il y en a plusieurs comme cela), et que c'est ça qui pousse l'être humain à sortir de l'état actuel pour en trouver un autre. Ces besoins sont... (comment dire?) les graines, les germes de l'évolution. Ils font qu'on est obligé d'avancer. Pendant tout le temps que Sri Aurobindo était là, je te l'ai dit, le progrès individuel se faisait automatiquement: tous les progrès que Sri Aurobindo faisait, je les faisais; mais moi, j'étais dans un état d'absolu – un état d'éternité, d'absolu, avec le sentiment d'une sécurité! pour tout. Rien-rien ne pouvait arriver de fâcheux, parce qu'il était là. Et alors tout d'un coup, quand il est parti – tombée dans un trou. Et c'est ça qui m'a projetée tout entière... (Mère fait un geste vers l'avant).
C'est-à-dire que j'ai compris pourquoi il est parti. Parce que toute l'évolution terrestre était immobilisée (on progressait, mais on peut progresser, ça ce n'est rien), mais au point de vue évolution terrestre, c'était tout arrêté. S'il y avait une permanence dans la vie, rien ne bougerait. Et ces besoins sont les graines de l'évolution. Alors j'ai vu ça: dans le passé, dans l'avenir, universellement. C'était très intéressant.
Et sans effort, sans tension, sans... comme des choses toutes naturelles. Tout le temps, il se passe des choses comme cela.
J'ai compris quand j'ai vu ça, je me suis dit: «Tiens! si j'étais philosophe, on écrirait un gros livre là-dessus!» Ça m'a fait rire.
Parce que ce n'est pas UNE chose: il y en a des tas, tout le temps. Tout le temps, tout le temps il se passe des choses comme ça. Le Seigneur s'amuse!
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1 L'enregistrement du début de cette conversation n'a pas été conservé.
2 Darshan du 24 novembre.
3 Sat: l'Être ou l'Existence pure.
4 Darshan du 15 août.
5 Humilité: strobilanthes kunthianus.
6 La fois suivante, Mère a ajouté ceci: «Il n'y avait pas «quelqu'un» qui avait l'expérience, il n'y avait de «je» nulle part, même pas de sentiment de la Mère universelle voyant l'expérience, ce n'était pas ça. C'était l'expérience. Si tu veux, pour être plus claire, je pourrais dire: «J'étais l'expérience, il n'y avait plus que l'expérience.» Je n'avais pas l'expérience: j'étais l'expérience.»
7 Ce début de paragraphe a été rajouté plus tard par Mère: «J'avais oublié une partie de l'expérience!»