Mère
l'Agenda
Volume 4
Je voudrais bien un éclaircissement sur un passage d'une ancienne conversation (du 3 mai), où tu disais ceci: «Il y a quelque chose qui essaye d'attirer de moins en moins l'attention et la concentration des autres...» Et tu ajoutes ceci: «C'est-à-dire de diminuer le SENS D'INTERMÉDIAIRE nécessaire pour que les forces et les pensées se répandent...» Qu'est-ce que c'est que ce «sens d'intermédiaire»? Tu veux dire: ton «rôle d'intermédiaire» pour la diffusion des forces? Tu veux diminuer ce rôle – tu te retires?
Ce n'est pas «rôle»! Le rôle, c'est un fait, une sorte de fait inéluctable, tout à fait indépendant de la volonté et de la conscience individuelles – j'en suis de plus en plus convaincue, à un point fantastique. L'Œuvre est accomplie à travers un ensemble d'éléments – qu'ils le sachent, qu'ils ne le sachent pas, qu'ils aident, qu'ils n'aident pas, ça fait des différences minimes. Ça a été décidé comme cela, ça a été choisi comme cela et c'est fait comme cela; qu'on le veuille, qu'on ne le veuille pas, qu'on le sache, qu'on ne le sache pas, qu'on aide, qu'on n'aide pas – toute petite différence. C'est surtout une question de satisfaction personnelle!
Et alors, à mesure que même les cellules du corps ne sentent plus leur séparation (ça n'existe presque plus, même dans la sensation), alors c'est quelque chose qui est fait (ou qui se fait) et qui ne se regarde pas faire. Quelque chose quelque part (geste en haut), sait, veut, agit; autre part, il y a un ensemble de choses qui est dans un état de réceptivité heureuse et tout à fait, extraordinairement passif, n'intervenant pas. Et moins cela regarde, mieux ça vaut. Ça reste dans une contemplation intérieure, ou plutôt tourné vers le Haut (un Haut qui est partout, n'est-ce pas, qui n'est pas juste au-dessus), un Haut qui est parfaitement lumineux, parfaitement conscient, parfaitement efficace. Et c'est tout ce qui est nécessaire.
Et moins la conscience est tournée vers le dehors, moins elle perçoit les obstacles, les résistances – tout cela paraît de plus en plus irréel, éphémère, d'une relativité extrême.
Dans le contact journalier inévitable et obligatoire avec les gens, de plus en plus vient cette perception que la chose quelle qu'elle soit, qui en elle-même est d'une sim-pli-ci-té plus qu'enfantine, n'est-ce pas – c'est d'une simplicité parfaite –, dès que ça entre en contact avec l'atmosphère humaine terrestre, ça devient compliqué! Et tout à fait inutilement. Il semble que l'occupation humaine ordinaire, c'est de compliquer ce qui pourrait être extrêmement simple. Et je vois ça jour par jour, pour tous les petits événements de chaque jour et de chaque-chaque minute. Et alors, dans certaines consciences – dès que ça touche certaines consciences –, ça se tord, ça fait même des nœuds terribles. Alors il faut un labeur formidable pour défaire – tout cela, par-fai-te-ment inutile!
Justement ces jours derniers, je regardais et je me demandais: «Pourquoi est-ce comme cela?...» Ça a dû être le moyen – le moyen probablement le plus efficace, je ne sais pas – de sortir de l'inertie, du tamas. Si tout était avec cette Simplicité, cette Tranquillité parfaite, eh bien, la conscience humaine était dans un tel état qu'elle se serait simplement endormie. Elle serait rentrée dans l'état... même pas d'un animal, peut-être d'une plante somnolente!
Ce doit être la raison.
Mais quand on le voit de l'autre côté, c'est tellement absurde – c'est fantastiquement absurde! Au point qu'il n'y a pas un mot que l'on dise et dont le sens ne soit immédiatement tordu – on ne sait pas pourquoi, automatiquement. Et une chose qui est claire, évidente, qui devrait se dérouler sans heurts et sans obstacles, immédiatement on entre dans un tourbillon de complications.
N'est-ce pas, tout-tout-toutes les activités, toute-toute la vie est comme cela.
Alors il y a des petits degrés, des petites différences, et ces différences prennent des proportions naturellement considérables dans ces consciences déformées; alors on dit: «Oh! maintenant tout va bien», et puis: «Oh! maintenant tout va mal», mais ce n'est pas comme cela! C'est toujours la même chose, mais il y a des petits degrés.
Mais le vrai «tout va bien», la vraie chose telle qu'elle est, est tellement simple! Tellement simple, tellement tranquille, tellement immédiate, tellement directe que c'est presque impensable pour la pensée humaine, et encore moins pour sa sensation. Voilà.
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