SITE DE SRI AUROBINDO ET LA MÈRE
      
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Mère

l'Agenda

Volume 10

3 septembre 1969

Depuis deux jours, j'ai une sorte de vision rétrospective des horreurs de la vie... comme si c'était vu avec la nouvelle Conscience, et ce qui est curieux, c'est que l'on se demande comment il a été possible de passer par toutes ces horreurs...

Ça a commencé par une sorte de perception tout à fait repoussante de la condition des gens au point de vue conscience – de l'obscurité et de cette espèce de vision égocentrique tellement étroite. C'était le commencement, et puis c'était comme si la Conscience voulait me dire: «Oh! mais ne t'en fais pas, c'est beaucoup mieux que ce n'était avant!» (Mère rit) Et elle m'a fait voir tout comme cela (geste comme un film) oh!... C'était tellement effrayant que je me suis demandé comment c'était possible.

L'état d'esprit des gens qui ont brûlé Jeanne d'Arc, par exemple.

C'est charmant...

(long silence)

Il semble que ce mois-ci, il va y avoir une véritable invasion de l'Ashram... Il y a ces gens qui viennent (le guérisseur, le druide, etc.), et puis il y a Indira qui veut venir, et puis il y a le ministre de l'Éducation qui s'est mis de travers et qui a exprimé une horreur de l'Ashram – elle lui demande de venir!... Alors, nous allons avoir une invasion au mois de septembre.1

(long silence)

(Mère rit)... J'ai eu aujourd'hui, à propos de quelqu'un, une expérience bien amusante... N'est-ce pas, il y a eu d'abord sur la terre ces énormes bêtes hideuses (je ne connais pas leurs noms, mais enfin de véritables monstres, ceux qui avaient des peaux de pachyderme). Et alors, j'ai eu la vision (comme si j'étais là) d'un premier ours, mais beaucoup plus gros qu'un ours (beaucoup plus gros que les ours de maintenant), mais avec une BELLE fourrure soyeuse (Mère caresse cette fourrure), qui était assis – il était assis près d'un lac, dans une sorte de... presque de contemplation comme cela, très paisible, avec l'impression d'une grande force, mais d'une force très paisible, pas batailleuse. Et ces grosses bêtes, comme des...?

Dinosaures?

Oui, toutes ces bêtes venaient de tous les côtés et regardaient ça (Mère écarquille les yeux) avec presque du respect et de l'admiration; c'était très curieux, comme quelque chose de merveilleux qu'ils n'avaient jamais vu... Tu sais, c'était extraordinaire, et tellement-tellement vivant, réel! Et Dieu sait que je n'y ai pas pensé – j'ai vu. Et je regardais ça, et l'espèce d'admiration de ces bêtes pour cet animal extraordinaire... Une fourrure soyeuse (Mère palpe), c'était très soyeux, une grosse fourrure – une grosse fourrure épaisse d'un brun doré. Et c'était une femelle. Elle était comme cela, paisible, comme consciente de sa supériorité!

Très amusant.

Et alors, je me suis aperçue que déjà il y avait un atome de conscience – de conscience qui devait devenir l'être psychique –, dans ça. Et que c'était ça qui la rendait si paisible et si... sûre. Et que ça, ça devait évoluer et devenir la conscience de l'homme. C'était cela qui était vraiment intéressant.

C'était beaucoup plus gros, beaucoup plus gros qu'un ours tel que nous les connaissons, mais à cause de cela (cet air paisible), tous les autres étaient comme cela autour, venaient de tous les côtés, regardaient avec de grands yeux admiratif s! C'était vraiment amusant.

Je viens de voir ça ce matin à propos de quelqu'un dont c'était la première incarnation (!) Et toutes ces histoires... Tu sais, les histoires théosophiques, j'ai toujours pensé que c'étaient des histoires à dormir debout, mais ça, c'était... pas une pensée, rien-rien: la personne était là, assise à côté de moi, et alors elle est entrée en méditation très profonde, et je regardais (elle avait sa tête ici, près des genoux de Mère), je regardais, et tout d'un coup j'ai perdu tout contact avec la vie présente, et puis je me trouvais là et j'ai vu ça. Et j'ai vu ça longtemps, pas comme un éclair: longtemps, pendant plusieurs minutes. Et j'ai vu bouger: c'était vivant, ce n'était pas un tableau – je les ai vus bouger, venir, arriver de tous les côtés du lac ou à travers le lac!... Et c'était comme une grosse masse, une belle fourrure qui brillait au soleil, c'était joli comme tout!

Et déjà, il y avait un atome de conscience.

Intéressant.

Au fond, c'est tout le chemin du mental qui est affreux et pourri.

Oui-oui!

Oui, c'est surtout cette cruauté inconsciente, oh!...

(Mère entre dans une longue méditation, puis ouvre les yeux et parle en anglais)

The day when you corne is the only day when I can sit quietly here – the other days it's a constant-constant-constant... [Le jour où tu viens est le seul jour où je peux rester assise tranquille ici – les autres jours, c'est un constant-constant-constant...]

I have nothing to say.2 [Je n'ai rien à dire.]

L'enregistrement du son fait par Satprem    

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