Mère
l'Agenda
Volume 13
14 mars 1973
(Extrait d’une entrevue avec les professeurs de l’École. Il est question des disputes à l’École et rivalités entre groupes de professeurs.)
Moi, je ne comprends rien à toutes ces choses... Je ne peux plus aider, n’est-ce pas, parce que toutes ces combinaisons mentales, je n’y comprends plus rien.
J’ai l’impression qu’un esprit de confusion est entré à l’École.
Ils veulent dire la même chose et ils emploient des termes différents, et alors les termes... s’entrechoquent. Moi, je sais qu’ils ont une aspiration très semblable, mais chacun parle son langage et alors les langages ne s’accordent pas et ils se disputent pour rien. Voilà!
Je crois que ce qu’il y aurait de mieux, c’est que chacun se taise pendant un temps.
Moi aussi, avec les gens qui sont avec moi, il n’y avait jamais aucune difficulté, et maintenant c’est comme si l’on parlait un langage différent.
(silence)
Mais pour moi, ça a un curieux effet: ça me donne l’impression que je suis malade – je n’ai rien, je me porte bien, et ça me donne l’impression tout le temps que je suis malade.
La vérité, c’est le passage de la conscience mentale ordinaire à la conscience supramentale. La conscience mentale est affolée en présence de la conscience supramentale. J’ai l’impression qu’à chaque minute, on peut mourir tellement la vibration est différente. Et alors c’est seulement quand je suis très tranquille...
La conscience ancienne (qui n’est pas une conscience mentale du tout, mais enfin...), l’ancienne conscience va répétant son mantra – il y a un mantra –, elle va répétant son mantra, et alors ça, c’est comme un arrière-plan, ou comme un lieu de contact. C’est curieux. Et alors au-delà, il y a quelque chose qui est plein de lumière et de force, mais qui est tellement nouveau... que ça produit presque un affolement. Alors, moi, j’ai une vieille expérience, et si ça me produit ça à moi... si quelque chose comme cela se produit dans les autres, j’ai l’impression qu’on va tous devenir des fous! Voilà.
Je crois qu’il faut que nous nous tenions bien tranquilles pour ne pas perdre le fil!
(suit encore de longs arguments des professeurs)
Mais notre langage... c’est comme une cloche qui est sur lui, une cloche mentale dont il ne veut pas se débarrasser.
Vraiment, c’est un moment difficile. Je crois qu’il faudrait être TRÈS TRANQUILLE, très tranquille – très tranquille.
(puis Mère s’adresse à l’un des professeurs et à tous les professeurs)
Je vais te dire mon ancien mantra. Celui-là tient l’être extérieur très tranquille: OM, Namo, Bhagavaté... Ces trois mots.
Pour moi, ils voulaient dire:
OM: j’implore le Seigneur Suprême.
Namo: obéissance à Lui.
Bhagavaté: rends-moi divin.
(silence)
Ça, pour moi, ça a le pouvoir de calmer tout.