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Mère

Entretiens

 

Le 12 septembre 1956

L'enregistrement   

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Douce Mère, est-ce qu’on a le droit de poser des questions si on ne pratique pas ce que tu dis?

On a toujours le droit de tout faire! (rires) On peut poser toutes les questions que l’on veut. Pratiquer? Au fond, c’est à chacun de choisir, n’est-ce pas, s’il veut pratiquer ou s’il ne veut pas pratiquer, s’il considère que c’est utile ou non. C’est une chose que l’on ne peut pas imposer; il faut qu’elle soit faite librement.

Mais on peut toujours poser des questions. Moi, je vais poser une question: «Pourquoi ne pratique-t-on pas?» Tu le sais, toi, pourquoi on ne pratique pas? (Mère demande à la ronde) Et toi? Et toi?... Bah! Tu sais, toi?

Peut-être parce qu’on est paresseux!

Ça, c’est l’une des principales raisons. Et alors, on couvre sa paresse de bonnes raisons, dont la première consiste à dire: «Je ne peux pas, je ne sais pas» ou bien: «J’ai essayé et je n’ai pas réussi» ou bien: «Je ne sais pas par quel bout commencer!» N’importe quelle raison, n’est-ce pas, la première qui se présente à vous. Ou bien alors, on ne pratique pas parce qu’on ne trouve pas que cela vaut la peine de faire l’effort — cela fait partie de la paresse aussi, cela demande trop d’effort! Mais on ne peut pas vivre sans effort! Si l’on se refusait à tout effort, on ne pourrait même pas se tenir sur ses jambes, ni marcher, ni même manger.

Moi, je crois que l’on ne pratique pas, d’abord parce que cela n’a pas une réalité assez concrète pour dominer les autres choses de la vie; parce que l’effort paraît disproportionné au résultat. Mais ce genre d’effort est seulement un commencement: une fois que l’on est dedans, ce n’est plus le même.

(S’adressant à l’enfant) Et alors, pose ta question, même si tu ne pratiques pas!

Non, je n’ai pas de question, Douce Mère.

Oh! c’était seulement cela ta question! Tu voulais dire: «Est-il honnête de poser des questions et puis de ne rien faire de ce que l’on vous dit?» C’est cela?

Oui, Mère.

Oui.

(Un disciple) Nous avons encore cet atavisme d’avoir besoin d’être forcés pour faire quelque chose. Dès notre enfance nous avons été forcés de faire les choses. Ici, c’est juste le contraire.

Forcés? Oh! alors on ne fait pas quand on n’est pas forcé! Mais une chose que l’on fait par force n’a pas de valeur.

C’est tout? Tu n’as pas de question, toi?... J’en ai beaucoup, mais elles sont ou trop spéciales ou trop générales! Ou alors, justement, elles ne sont intéressantes que pour les gens qui sont anxieux de pratiquer.

Qu’est-ce que vous avez envie d’entendre?... (silence) Rien, vous voyez, vous ne dites rien. Alors c’est très bon, je ne dis rien!

(Un enfant) quelque chose pour éveiller en nous une volonté de progresser.

(méditation)