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Mère

Entretiens

 

Le 21 novembre 1956

L'enregistrement   

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Mère distribue Aperçus et Pensées, puis feuillette l’une des brochures:

Cinq paragraphes, qui se réfèrent à cinq modes d’être ou cinq états d’être, et c’est le même phénomène qui se reproduit dans les différents domaines:

Le But

«Quand nous avons dépassé les savoirs, alors nous avons la Connaissance. La raison fut une aide; la raison est l’entrave.» (Sri Aurobindo, Aperçus et Pensées)

Ici, il est question de l’être mental dans l’homme, c’est-à-dire de ses activités mentales, et Sri Aurobindo oppose les savoirs à la Connaissance.

Au fond, c’est moi qui devrais vous demander si vous savez ce que Sri Aurobindo veut dire par «les savoirs», et pourquoi il les oppose à la Connaissance? Parce que, si je vous explique tout cela sans que vous ayez fait d’effort, c’est (riant) vous servir le repas tout cuit sans que vous vous soyez donné la peine de le cuire! Et le résultat sera que dans plus ou moins longtemps, dans une demi-heure ou dans un jour, vous aurez totalement oublié ce que je vous aurai dit et cela ne vous aura fait aucun effet. Je voudrais que quelqu’un me dise ce qu’il comprend par «les savoirs»? (À un enfant) Dis-moi cela, toi.

C’est la connaissance que l’on acquiert par l’étude extérieure.

C’est évidemment cela. C’est tout ce que l’on peut apprendre par l’étude des phénomènes extérieurs et dans tous les champs d’activité mentale; tout ce que l’on peut apprendre par l’observation matérielle et par les études techniques dans les différents domaines, scientifique, artistique, philosophique, littéraire; au fond tout ce que la mentalité humaine a produit par son étude extérieure de la vie et des choses: tout ce que l’on peut trouver dans les livres, tout ce que l’on peut trouver par l’étude directe de la Nature et tout ce que l’on peut trouver par le raisonnement, la déduction, l’analyse et toutes les activités spéculatives du mental humain.

Et Sri Aurobindo met la raison au sommet de la mentalité humaine; il nous dit que, dans le développement du mental, la raison est le guide le plus sûr, le maître pour ainsi dire, qui vous empêche de dévier, de vous tromper de chemin, de vous égarer et de perdre le bon sens. Il met la raison comme l’arbitre de l’activité mentale humaine, qui guide et qui contrôle; et tant que vous avez affaire aux activités mentales, même les plus spéculatives, c’est la raison qui doit vous guider et vous empêcher de dévier du droit chemin pour entrer dans des imaginations plus ou moins fantastiques et malsaines.

Mais si vous voulez atteindre à la connaissance véritable, c’est-à-dire à la connaissance spirituelle, que l’on ne peut obtenir que par identification, alors il faut aller au-delà de cette raison et entrer dans un domaine supérieur au mental où l’on est en rapport direct avec la Lumière, ou du Surmental, ou du Supramental. Et Sri Aurobindo dit ceci, que tant que vous êtes dans la région mentale la raison vous aide, c’est votre aide, votre guide; mais si vous voulez avoir la connaissance véritable par identité, la raison devient une limitation et une entrave. Ce n’est pas pour dire qu’il faille la perdre! mais il faut qu’elle se subordonne à votre mouvement d’ascension. Sri Aurobindo ne vous dit pas de devenir déraisonnable, il dit qu’il faut passer audelà de la raison, vers une Vérité et une Lumière plus hautes.

Et ce qui est intéressant dans la construction de ce chapitre, c’est que la réflexion que Sri Aurobindo a faite pour l’être mental, l’activité intellectuelle humaine, il la fait aussi pour l’activité vitale, le pouvoir d’action et de réalisation. Il prend l’activité mentale comme base de la vie humaine, parce que c’est l’activité qui appartient en propre à l’homme, exclusivement, et que dans le processus de la vie, c’est-à-dire de l’existence humaine, de la réalisation humaine, la pensée vient d’abord, normalement. L’homme, étant un être pensant, a d’abord une idée, puis il revêt cette idée d’une force, d’une puissance vitale, d’une puissance d’action, et il la change, la transforme en volonté. Cette volonté se concentre alors sur l’objet à réaliser, et avec la force vitale et l’effort qui s’ajoutent à la pensée, à la conception, cela devient le levier de l’action.

Mais ici, Sri Aurobindo se sert d’un mot qui n’est pas

«volonté», il dit «velléités»:

«Quand nous avons dépassé les velléités, alors nous avons le Pouvoir. L’effort fut une aide; l’effort est l’entrave.» (Aperçus et Pensées, «Le But»)

Et il oppose ces velléités — c’est-à-dire toutes les volontés superficielles souvent opposées et contradictoires, et sans base durable parce qu’elles se fondent sur ce qu’il appelle un «savoir» et non sur la Connaissance — à la volonté vraie. Ces velléités sont nécessairement fragmentaires, passagères et souvent en opposition les unes avec les autres, et c’est cela qui donne à la vie individuelle et même collective son caractère d’incohérence, d’illogisme et de confusion... Généralement, on réserve le mot «volonté» pour exprimer ce qui vient de l’être profond ou de la réalité supérieure et qui est l’expression, dans l’action, de la connaissance véritable, que Sri Aurobindo a opposée aux savoirs. Ainsi, lorsque cette volonté qui exprime la connaissance vraie se manifeste dans l’action, elle se manifeste par l’intervention d’une puissance profonde et directe qui ne nécessite plus l’effort. Et c’est pour cela que Sri Aurobindo dit ici que le vrai pouvoir de l’action ne peut exister que quand on a dépassé le stade des velléités, c’est-à-dire quand le mobile de l’action n’est plus simplement le résultat d’une activité mentale, mais le résultat de la connaissance vraie.

La connaissance vraie agissant dans l’être extérieur donne le vrai pouvoir.

Cela paraît être une explication, l’explication réelle, de ce dire très familier et que l’on ne comprend pas dans son essence, mais qui exprime une vérité: «Vouloir, c’est pouvoir.» Il est de toute évidence qu’il ne s’agit pas là des velléités, c’est-à-dire de l’expression plus ou moins incohérente des désirs, mais de la volonté vraie exprimant une connaissance vraie; parce que cette volonté vraie contient en elle-même la puissance de la vérité, qui donne le pouvoir — un pouvoir invincible. Et alors, quand on exprime des velléités, pour pouvoir les appliquer à la vie et les rendre efficaces, il faut que l’effort intervienne — c’est avec l’effort personnel que l’on progresse, et c’est avec l’effort que l’on impose ses velléités à la vie pour qu’elle se plie à leurs exigences —, mais lorsque ce ne sont plus des velléités, lorsque c’est la volonté véritable qui exprime la connaissance vraie, l’effort n’est plus nécessaire, parce que le pouvoir est tout-puissant.

Maintenant, j’aimerais mieux que vous me posiez des questions sur ce que je viens de vous dire.

Alors? Rien?

Mère, quel est le premier pas que l’on doit faire pour avoir la connaissance?

Premier pas?... Perdre l’illusion de l’absolue valeur des savoirs, c’est-à-dire du savoir humain et de l’activité mentale. D’abord, sortir de l’illusion qu’ils ont vraiment une valeur concrète et absolue.

Et vous remarquerez que c’est la chose peut-être la plus difficile; c’est le pas le plus difficile parce que, quand vous étudiez des questions générales, comme les sciences, les différentes branches de la science, ou la philosophie et toutes les activités similaires, quand vous les étudiez un peu sérieusement et à fond, vous arrivez assez facilement au sens de la relativité de cette connaissance. Mais quand vous redescendez d’un degré, juste au degré suivant de l’activité mentale, et que vous regardez les différents problèmes de la vie — par exemple, ce qu’il faut faire dans un cas ou un autre, les conditions pour réaliser une chose, un métier que l’on veut apprendre, ou même les différentes nécessités de la vie, les conditions de la vie, de la santé —, vous vous apercevez que, généralement, un être raisonnable, ou en voie d’être raisonnable, se forme un ensemble d’idées, qui sont vraiment des savoirs: telle chose produira tel effet, ou pour obtenir telle chose il faut faire telle autre, etc., et vous avez toute une construction en vous, mentale, faite d’observations, d’études, d’expériences; et plus vous avancez en âge, plus ce nombre d’expériences et de résultats d’études et d’observations augmente. Vous vous faites une sorte de construction mentale dans laquelle vous vivez. Et à moins que vous ne soyez puissamment intelligent avec une ouverture vers des mondes supérieurs, vous avez une conviction innée, spontanée, inébranlable, de la valeur absolue de vos observations, et sans même que vous ayez besoin de réfléchir, cela agit automatiquement dans votre être: par une sorte d’habitude, telle chose amène forcément tel résultat. Alors pour vous, quand le phénomène s’est reproduit assez souvent, naturellement l’habitude d’association des deux mouvements crée en vous le sentiment de la valeur absolue de vos idées ou de vos savoirs sur vous-même et votre vie. Et là, c’est in-fi-ni-ment plus difficile d’arriver à comprendre la relativité — l’incertitude qui va jusqu’à l’illusion — de cette connaissance-là. Vous ne

vous en apercevez que si, avec une volonté de discipline et de progrès spirituels, vous regardez ces choses avec un sens critique profond et que vous vous apercevez de l’espèce d’esclavage dans lequel vous vous êtes mis, et qui agit sans que vous ayez besoin d’intervenir, automatiquement, avec le support du subconscient et cette sorte d’automatisme des réflexes qui fait que les causes et les effets se suivent selon l’ordre habituel sans que vous en soyez le moins du monde conscient.

Eh bien, si vous voulez atteindre à la connaissance, la première chose, le premier pas indispensable, c’est de ne plus croire à la validité de ces choses-là. Et si vous vous observez, vous vous rendrez compte que cette croyance en la validité de ces observations et de ces déductions est en vous presque absolue. Cela se traduit par toutes sortes de notions qui raisonnablement vous paraissent évidentes, et qui sont justement les limitations qui vous empêchent d’atteindre à la connaissance par identité. Par exemple que, si un homme se jette dans l’eau sans savoir nager, il se noiera; que, s’il y a un vent assez puissant, il renverse les choses; que, quand il pleut, cela vous mouille, etc. — n’est-ce pas, il y en a, à chaque seconde c’est comme cela. Et cela vous paraît tellement évident que quand on vous dit: «Eh bien, non, c’est une connaissance relative, c’est comme cela, mais ça peut être autrement», celui qui vous dit cela vous paraît à priori un demi-fou. Et vous dites: «Mais enfin ces choses-là sont concrètes! Ce sont les choses que nous pouvons voir, que nous pouvons toucher, que nous pouvons sentir, ce sont les preuves que nous donnent nos sens à chaque minute, et si nous ne nous basons pas là-dessus, nous sommes sûrs de dévier et d’entrer dans le déraisonnable.»

Alors, si vous vous rappelez ce que Sri Aurobindo a dit, vous comprendrez que la première condition pour avoir la connaissance, c’est de dépasser la raison. C’est pour cela qu’il dit: la raison fut une aide — oui, pendant toute la période d’enfance de l’humanité et pendant toute la période de développement de l’être individuel —, mais si vous voulez dépasser l’être humain, la condition humaine ordinaire, eh bien, il faut que vous dépassiez la raison; et ces choses qui vous paraissent si évidentes qu’elles sont indiscutables, que vous puissiez comprendre, sentir du dedans de vous-même qu’elles sont ab-so-lu-ment relatives et que ce qui paraît complètement semblable, identique dans les expériences de tous, ces mêmes choses, si on les regarde du haut d’une conscience supérieure, deviennent absolument subjectives et relatives et ne sont que des formations individuelles adaptées au besoin et à la conscience individuels, et qu’au lieu d’avoir une réalité absolue, elles n’ont qu’une réalité tout à fait relative, qui disparaît totalement dès que l’on s’élève à une hauteur supérieure.

Alors maintenant, si vous regardez votre condition de pensée sous ce jour-là, vous verrez que ce n’est pas si facile de faire même ce premier pas.

On peut donner des exemples, mais ce sont des exemples superficiels, qui eux-mêmes sont très fragmentaires et n’ont qu’une valeur tout à fait relative, comme ceci, par exemple, que je vous ai dit maintes fois au point de vue de la connaissance médicale dans le monde: si vous avez suffisamment étudié ou suffisamment vécu, c’est-à-dire un nombre d’années suffisant, vous vous apercevrez qu’avec la même autorité, la même certitude, la même conviction, à une époque certaines choses sont considérées non seulement comme mauvaises, mais en se basant sur une connaissance absolue, une observation indiscutable, elles sont censées avoir un certain effet, et à une autre époque, ces mêmes observations indiscutables mènent à des résultats diamétralement opposés. Très souvent je donne un exemple qu’il m’a été donné d’observer, surtout à propos de la valeur des aliments et de leurs effets sur le corps, comme certains fruits ou certains légumes: à un moment donné de l’histoire médicale (il n’y a pas si longtemps, cinquante ans ou soixante ans), quand vous aviez une certaine maladie, il y avait une liste de choses que le docteur vous donnait en vous recommandant avec une gravité absolue de ne pas y toucher parce que vous seriez encore plus malade (je pourrais vous donner la liste, mais ce n’est pas intéressant), eh bien, ces mêmes choses, cinquante ans ou soixante ans après, peut-être pas le même docteur, mais enfin un autre docteur vous dira avec le même sérieux, la même certitude, la même autorité indiscutables que ce sont ces choses-là que vous devez manger si vous voulez guérir! Alors si vous avez observé suffisamment et que vous ayez l’esprit un petit peu critique, vous pouvez vous dire: «Oh! ça doit dépendre des gens, ou peut-être des époques.» Et je dirai comme un docteur ami que je connaissais en France il y a quarante ou cinquante ans, qui disait à tous ses clients: «Prenez un remède tandis qu’il est à la mode, parce que, à ce moment-là, il vous guérira.» Voilà.

Eh bien, il y a un état, un petit peu subtil, où l’on comprend cette extraordinaire relativité des choses, un état où cela devient tellement aigu, qu’affirmer une chose, dire «ça, c’est comme cela» ou «telle chose a ce résultat-là» vous paraît spontanément une ânerie... mais avant d’en arriver là, on peut réfléchir et se dire: après tout, nous croirons à telle chose tant qu’elle est à la mode.

C’est tout?

Mère, cette question se pose, parce que, pendant nos études à l’école, on a parfois un grand dégoût en se disant: à quoi ça sert! Alors, avec quelle attitude doiton faire ses études?

J’ai toujours dit que les études avaient pour le cerveau le même résultat que la gymnastique pour les muscles. Par exemple, une gymnastique mentale est tout à fait nécessaire pour assouplir, fortifier, enrichir l’activité mentale et lui donner une subtilité de compréhension qu’elle n’aura pas si vous ne faites pas cette gymnastique. Ces temps derniers (enfin il y a longtemps déjà), je me suis aperçue, par exemple, que, si j’ai le malheur de vous lire quelque chose avec des termes philosophiques ou de vous parler d’un point de vue un peu philosophique, vous ne pouvez pas suivre. Et c’est simplement parce que vous n’avez pas fait de gymnastique philosophique. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas intelligents, ce n’est pas parce que vous n’avez pas la capacité de comprendre: c’est parce que vous n’avez pas fait la gymnastique appropriée. Je pourrais vous le dire d’une autre manière: vous n’avez pas appris la langue. Mais ce sont les mêmes mots que l’on emploie, seulement avec des relations un peu différentes entre les mots, avec des tournures de phrases différentes, avec une attitude mentale différente vis-à-vis des choses. Eh bien, cette différence d’attitude, vous ne pouvez l’avoir que si vous avez fait la gymnastique correspondante. Et l’exemple pour vous est très facile à comprendre, parce que vous savez tous très bien que vous ne pourriez jamais faire vos exercices d’athlétisme si vous ne vous étiez pas entraînés. Même si vous avez des capacités spéciales, même si vous avez des dons, si vous ne pratiquez pas et si vous ne vous entraînez pas, vous ne pouvez pas les faire. N’est-ce pas, tous vos exercices d’agilité, si l’on vous demandait le premier jour de les faire, vous ne pourriez pas, ce serait tout à fait impossible, et vous le savez très bien. Si quelqu’un vous disait spontanément: «Ah! maintenant faites ça» — un saut d’un certain genre, ce que l’on appelait dans le temps le saut périlleux —, vous diriez: «Cette personne est vraiment déraisonnable, c’est impossible!» Eh bien, c’est la même chose; si je prends certains livres et que je vous les lis, vous ne pouvez pas suivre parce que la gymnastique mentale philosophique est tout à fait négligée chez vous. C’est exactement la même chose si l’on demande à quelqu’un qui n’a pas fait de mathématiques de suivre un raisonnement mathématique — il ne pourra pas. Et alors, cela veut dire que, si vous voulez exprimer pleinement, totalement, la réalité profonde de votre être, vous l’exprimerez d’une façon beaucoup plus riche, beaucoup plus intégrale, beaucoup plus variée, beaucoup plus productive, si toutes les parties de votre être sont pleinement développées comme cela, par des gymnastiques appropriées.

Je crois que je vous ai expliqué cela déjà une fois. S’il s’agissait de mener ce que l’on considérait jusqu’à ce jour comme la vraie vie spirituelle, c’est-à-dire d’abandonner toutes les activités physiques intégrales pour s’unir à la Réalité divine suprême et rester dans cette union, laisser la vie et toute l’expression extérieure, et s’en aller dans un Nirvâna, dans une identité qui non seulement ne s’exprimera plus dans le monde, mais qui vous sort du monde totalement, alors il est évident que toutes ces gymnastiques, qu’elles soient physiques, vitales, sensorielles ou mentales, sont absolument inutiles, et que ces gens-là considéraient que c’était tout simplement une perte de temps et une futilité. Mais pour nous qui voulons réaliser presque l’opposé, c’est-à-dire qui voulons, après nous être identifiés avec la Réalité suprême, la faire descendre dans la vie et transformer le monde, si nous offrons à cette Réalité des instruments raffinés, riches, développés, pleinement conscients, le travail de transformation sera plus efficace.

Et c’est pour cela qu’au lieu de vous dire, quand vous êtes hauts comme une botte, de faire (riant) comme ces petits enfants-là, de vous asseoir et d’entrer, ou faire semblant d’entrer, en méditation; au lieu de vous dire qu’il faut que vous soyez dans une contemplation constante et que toutes les choses du monde vous soient totalement indifférentes, et que vous n’ayez qu’une pensée, vous préparer à recevoir la Grâce divine; au lieu de cela, on vous dit: «Non, tâchez de devenir des êtres développés et conscients qui sachent les choses et qui aient des corps en bonne santé, forts, agiles, capables de faire des choses exceptionnelles, une volonté adéquate et une mentalité riche, souple et agile; cela, ce seront des conditions utiles pour la réalisation future.»

C’est pour cela, d’ailleurs, que les gens qui ont l’habitude de juger d’après les apparences et sans savoir de quoi ils parlent disent qu’à l’Ashram on n’a pas de vie spirituelle, on a une vie tout à fait matérielle. C’est comme cela. Mais cela, c’est tant pis pour eux, ce n’est pas tant pis pour nous; nous, cela nous est égal.

Voilà. Plus de questions? Personne ne dit mot?