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Mère

Entretiens

 

Le 26 février 1958

L'enregistrement   

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Douce Mère, tu as parlé bien des fois des pouvoirs du soleil, mais tu n’as jamais rien dit de la lune ou des étoiles?

À quel point de vue? Point de vue symbolique?

Oui, Mère.

Cela dépend des écoles, cela dépend des époques, cela dépend des pays... D’une façon un peu générale, la lune est associée à la force spirituelle, au progrès spirituel, à l’aspiration spirituelle.

La lune en croissance était considérée comme le symbole de l’aspiration spirituelle à la transformation, et la plénitude spirituelle était symbolisée par la pleine lune. La lumière de la lune a toujours été considérée comme très favorable aux visions, à l’inspiration poétique et à toute activité extraterrestre. Il y a eu toutes sortes d’histoires et de légendes à propos des étoiles — des étoiles qui apparaissaient le jour de la naissance d’un être divin... Mais tout cela, c’est du symbolisme assez littéraire.

Il y a une croyance assez répandue que les étoiles ont une influence particulière sur la destinée des gens, au point qu’il y a toute une connaissance qui est fondée là-dessus et qui, d’après les différentes positions des astres dans le ciel, vous donne des prédictions assez complètes sur ce qui se passera pendant votre vie.

Quand on est à un stade primaire de pensée, on traduit cela en disant que les astres ont une influence sur notre vie... Il paraît plus logique et plus vrai de penser que c’est une sorte de notation ou d’enregistrement du destin d’un individu, parce que, dans l’unité universelle, tout se tient, et si l’on sait lire les relations entre l’individu et l’universel, on peut trouver dans les positions astrales universelles comme une sorte de graphique représentant symboliquement l’existence d’un individu ou d’un autre.

L’expérience prouve que cette notation, que l’on appelle en astrologie l’horoscope, n’est pas une chose absolue et que ce destin n’est pas inéluctable, puisque, du fait que l’on entreprend le yoga et que l’on se développe spirituellement, on échappe à la loi absolue de ces horoscopes. Ce serait une sorte de notation, sur le plan matériel, des relations entre la vie universelle et la vie individuelle, et ces relations peuvent être altérées par l’introduction d’un plan de conscience supérieur dans le plan de conscience matériel.

Tout cela, c’est ce que l’on pourrait appeler des demiconnaissances, qui sont des espèces de tentatives très primitives pour saisir les liens d’interdépendance entre l’existence universelle et l’existence individuelle. Et toutes ces choses sont beaucoup plus des langages permettant de fixer certaines connaissances à demi élaborées, que des règles absolues ou la notation de faits indiscutables. Ce sont des essais, des tentatives pour comprendre les choses telles qu’elles sont, mais des tentatives assez incomplètes — qui ont un certain attrait pour certains cerveaux, mais qui ne sont, après tout, que des approches très approximatives de la vérité des choses.

Si l’on va assez profondément dans les connaissances humaines mentales, on s’aperçoit que toutes ces connaissances, telles que nous les avons extérieurement dans la conscience mentale, ne sont guère que des langages (assez compliqués) pour permettre de se comprendre les uns les autres, mais qui ne correspondent que d’assez loin à la vérité des choses.

Il y a une approche directe, par identité, qui est beaucoup plus efficace et qui vous fait toucher du doigt, pour ainsi dire, la clef du rouage des choses, une clef directe qui n’a pas besoin d’une science compliquée pour s’exprimer; quelque chose qui correspond à des mouvements de conscience et de volonté qui n’auraient pas besoin de toutes les complications mentales pour s’exprimer. Alors, la réalité universelle dans sa totalité devient un symbole et peut être perçue directement dans son essence.