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Mère

Entretiens

 

Le 2 avril 1958

L'enregistrement   

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Mère, vous avez dit que, quand on faisait consciemment quelque erreur, c’était beaucoup plus grave que si on la faisait inconsciemment.

Quand vous faites une faute parce que vous ne savez pas que c’est une faute, par ignorance, il est évident que lorsque vous apprenez que c’est une faute, que l’ignorance est partie et que vous êtes de bonne volonté, vous ne faites plus la faute, et par conséquent vous sortez de la condition dans laquelle vous pouvez la faire. Mais si vous savez que c’est une faute et que vous la faites, cela veut dire qu’il y a quelque chose de perverti en vous qui a choisi volontairement d’être du côté du désordre ou de la mauvaise volonté ou même des forces antidivines.

Et il est de toute évidence que, si l’on choisit d’être du côté des forces antidivines ou que l’on est tellement faible et inconsistant que l’on ne peut pas résister à la tentation d’être avec elles, c’est infiniment plus grave au point de vue psychologique. Cela veut dire qu’il y a quelque chose qui est vicié quelque part: ou qu’il y a une force adverse déjà établie en vous, ou bien que vous avez une sympathie innée pour ces forces. Et c’est beaucoup plus difficile de corriger cela que de corriger une ignorance.

Corriger une ignorance, c’est comme de supprimer une obscurité: vous allumez une lumière, l’obscurité disparaît. Mais refaire une faute que l’on sait être une faute, c’est comme si l’on mettait une lumière et que vous l’éteigniez volontairement... Cela correspond tout à fait à refaire l’obscurité volontairement. Parce que l’argument de faiblesse ne tient pas. Il y a toujours la Grâce divine pour aider ceux qui ont décidé de se corriger, et ils ne peuvent pas dire: «Je suis trop faible pour me corriger.» Ils peuvent dire qu’ils n’ont pas encore pris la résolution de se corriger, qu’il y a quelque part dans l’être quelque chose qui n’a pas décidé de le faire, et c’est cela qui est grave.

L’argument de faiblesse, c’est une excuse. La Grâce est là pour donner la force suprême à quiconque prend la résolution.

Cela veut dire une insincérité, cela ne veut pas dire une faiblesse. Et l’insincérité, c’est toujours la porte ouverte à l’adversaire. Cela veut dire qu’il y a quelque sympathie secrète avec ce qui est perverti. C’est cela qui est grave.

Dans le cas de l’ignorance à éclairer, il suffit, comme je l’ai dit, que la lumière s’allume. Dans le cas de la récidive consciente, c’est le thermocautère qui est nécessaire.