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Volume 1

Avril 1954

(Quelques expériences de la conscience corporelle1)

On peut dire, avec la même exactitude, que tout est divin et que rien n’est divin. Tout dépend de l’angle sous lequel on regarde le problème.

On peut dire, de même, que le divin est en perpétuel devenir et, aussi, qu’il est immuable de toute éternité.

Nier et affirmer l’existence de Dieu sont également vrais, mais chacun ne l’est que partiellement, et c’est en montant à la fois au-dessus de l’affirmation et de la négation que l’on peut approcher de la vérité.

On peut dire encore que tout ce qui arrive dans le monde est le résultat de la volonté divine, et aussi que cette volonté doit être exprimée et manifestée dans un monde qui la contredit ou la déforme; ce sont deux attitudes ayant respectivement la conséquence pratique de se soumettre avec paix et joie à tout ce qui arrive, ou au contraire de lutter sans répit pour faire triompher ce qui doit être. Il faut savoir s’élever au-dessus des deux attitudes et les combiner pour vivre la vérité.

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Gardez votre conviction, si elle vous aide à construire votre vie; mais sachez que ce n’est qu’une conviction et que les autres sont aussi bonnes et vraies que la vôtre.

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La tolérance est pleine d’un sens de supériorité; elle doit être remplacée par une compréhension totale.

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Parce que la vérité n’est pas linéaire, mais globale, et qu’elle n’est pas successive, mais simultanée, elle ne peut pas s’exprimer en mots: elle doit se vivre.

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Pour avoir la conscience parfaite et totale du monde tel qu’il est dans tous les détails, il faut d’abord n’avoir plus aucune réaction personnelle à l’égard d’aucun de ces détails, ni même aucune préférence spirituelle concernant ce qu’ils devraient être. En d’autres mots, une acceptation totale dans une neutralité, une indifférence parfaite, est la condition indispensable à une connaissance par identité intégrale. S’il y a un détail, si petit soit-il, qui échappe à la neutralité, ce détail échappe aussi à l’identification. L’absence de réactions personnelles, dans quelque but qu’elles soient, même le plus élevé, est donc une nécessité primordiale pour une connaissance totale.

On pourrait donc dire, de façon paradoxale, que nous ne pouvons savoir que ce qui ne nous intéresse pas, ou plutôt, plus exactement, ce qui ne nous concerne pas personnellement.

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Chaque fois qu’un dieu s’est revêtu d’un corps, cela a toujours été avec l’intention de transformer la terre et de créer un monde nouveau. Mais jusqu’à ce jour, il a toujours dû abandonner son corps sans avoir pu terminer son œuvre; et toujours il a été dit que la terre n’était pas prête, que les hommes ne remplissaient pas les conditions requises pour que l’œuvre puisse être achevée.

Mais c’est l’imperfection même du dieu incarné qui rend indispensable la perfection de ceux qui l’entourent. Si le dieu incarné réalisait la perfection nécessaire pour le progrès à faire, ce progrès serait inconditionné par l’état de la matière environnante. Cependant, dans ce monde d’objectivation extrême, l’interdépendance est sans doute absolue, et un certain degré de perfection dans l’ensemble de la manifestation est indispensable pour qu’un degré supérieur de perfection puisse être réalisé dans l’être divin incarné. C’est la nécessité d’une certaine perfection dans l’ambiance, qui force les êtres humains à progresser; c’est l’insuffisance de ce progrès, quel qu’il soit, qui incite l’être divin à intensifier son effort de progrès dans son corps. Ainsi les deux mouvements de progrès sont simultanés et se complètent.

 

1 Ces textes ont été entièrement écrits de la main de Mère.

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