Mère
l'Agenda
Volume 6
22 septembre 1965
Quel est le prochain Aphorisme?
C'est sur le silence.
Le silence... Oh! il vaut mieux le pratiquer que d'en parler.
C'est une expérience que j'ai eue ici, il y a longtemps: la différence entre vouloir répandre et utiliser ce que l'on a appris immédiatement, et par opposition, le contact avec les connaissances supérieures où l'on reste aussi tranquille que l'on peut pour que cela ait l'effet transformateur.
Je t'en reparlerai une autre fois.
L'esprit scientifique n'est sûr de sa connaissance que si elle est appliquée, mise en pratique et qu'elle donne des résultats utiles. C'est cela qu'ils appellent «la connaissance» (!)
*
* *
Tu as lu le compte-rendu de la séance des Nations Unies?
Oui, pour le «cessez-le-feu»?1
Je n'ai pas lu: on m'a dit. Mais j'ai été mise en contact par certaines choses2 et ils semblent être l'expression unie du mensonge universel.
Des petites combinaisons et des petites préférences à la base, des idées préconçues et TOUTES PETITES sur l'utilité de la division des pays pour qu'il n'y en ait pas un qui puisse dominer les autres – rien que des choses absolument superficielles, et d'ailleurs complètement fausses. Et sans sincérité, sans honnêteté mentale, sans bonne volonté sincère – rien. Ils ont décidé d'avance que le Pakistan avait raison et que l'Inde avait tort.
Malheureusement, les gens de Delhi semblent trembler devant ces fantômes.
Pas tant que ça. J'ai des nouvelles directes de Delhi (Mère tend un télégramme au disciple): «I am deeply grateful says Shastri.» [je suis profondément reconnaissant dit Shastri.] C'était à la suite de mon message.
Et à la séance du Parlement (je ne sais pas si c'est la séance du Parlement ou la réunion du comité directeur), on leur a dit que le vrai but de l'Inde, c'est de reformer l'unité du pays, et le second but, c'est de donner l'autonomie et l'indépendance au Tibet. Et que ce sont les deux choses que l'Inde veut. Et que, d'une façon ou d'une autre, il faudra que ce soit.
Maintenant, que vont-ils faire? je ne sais pas.
Ça ne se concilie pas très bien avec leur «cessez-le-feu» – ils acceptent le cessez-le-feu.
À condition que... Il y a une condition. Ils acceptent à condition que le Pakistan prenne des engagements très sérieux – que le Pakistan refuse de prendre.
Oui, heureusement!3
Des engagements de concorde, d'unité.
En tout cas, la voix (le message de Mère) a été entendue – entendue et acceptée à Delhi. Maintenant, naturellement, il y a des questions de force: seront-ils assez forts pour... Mais c'est un point établi.
(Le disciple incrédule) C'est entré dans leur tête?
Pas tous. Il suffit qu'il y en ait deux ou trois – il y en a plus que cela.
1 Le Conseil de Sécurité a envoyé un ultimatum à l'Inde et au Pakistan pour qu'ils cessent le feu.
2 En contact intérieur avec cette organisation.
3 Le disciple a voulu dire: heureusement, parce que si le Pakistan était bien sage et ne forçait pas l'Inde à se battre, la partition risquerait de rester longtemps.