SITE DE SRI AUROBINDO ET LA MÈRE
      
Page d’accueil | Les oeuvres | Les oeuvres de Mère | l'Agenda

Mère

l'Agenda

Volume 7

25 mai 1966

(À propos de la conversation du 18 mai où Mère disait que 90% des visions et rêves du vital, ou même des autres plans plus hauts, sont subjectifs.)

Cela a quand même quelque chose d'inquiétant, cette subjectivité presque totale.

Ah! pourquoi?

On se demande ce qui est vrai, qu'est-ce que l'on rencontre vraiment? Est-ce que tout n'est pas un tissu d'imagination?... C'est un peu inquiétant.

Mais quand on a l'expérience positive de l'unique et exclusive existence du Suprême et que tout n'est que le jeu du Suprême à Lui-même, au lieu d'être une chose inquiétante ou déplaisante ou gênante, c'est au contraire une sorte de sécurité totale.

L'unique réalité, c'est le Suprême. Et tout cela, c'est un jeu qu'il se joue à Lui-même. Je trouve cela beaucoup plus consolant que le contraire.

Et d'abord, c'est la seule certitude que cela peut devenir quelque chose de merveilleux, autrement...

Ça aussi, cela dépend absolument de la position que l'on prend. Une identification complète avec le jeu en tant que jeu, comme une chose existante en soi et indépendante, est probablement nécessaire, d'abord pour jouer le jeu comme il convient. Mais il y a un moment où l'on arriverait, justement, à ce détachement, ce dégoût si total de toute la fausseté de l'existence, qu'elle n'est plus tolerable que quand on la voit comme le jeu intérieur du Seigneur en Lui-même, pour Lui-même.

Et alors, on a le sentiment de cette liberté absolue et parfaite qui fait que les possibilités les plus merveilleuses deviennent réalisables, que tout ce que l'on peut imaginer de plus sublime est réalisable.1

(Mère entre en contemplation, puis ouvre «Savitri»:)

And earth [shall] grow unexpectedly divine

[Et la Terre, sans s'y attendre, deviendra divine]

(I.IV.55)

C'est une consolation...

(silence)

Tu verras, il y a un moment où l'on ne peut se tolérer soi-même et la vie que si l'on prend cette attitude où c'est le Seigneur qui est tout. Tu vois, ce Seigneur, combien de choses Il possède: Il joue avec tout ça – Il joue, Il joue à... changer les positions. Et alors, quand on voit ça, ce tout, on a le sentiment de la merveille illimitée, et que tout ce qui est l'objet de l'aspiration la plus merveilleuse, tout cela, c'est tout à fait possible, et ce sera même dépassé. Alors on est consolé. Autrement l'existence... c'est inconsolable. Mais comme cela, ça devient charmant. Je te dirai cela un jour.

Quand on a l'impression de l'irréalité de la vie – l'irréalité de la vie – par rapport à une réalité qui est certainement par-delà, au-delà, mais en même temps À L'intérieur de la vie, alors à ce moment-là... ah! oui, enfin ça, c'est vrai – enfin ça, c'est vrai et mérite d'être vrai. Ça, c'est la réalisation de toutes les splendeurs possibles, de toutes les merveilles possibles, de toutes les, oui, les félicités possibles, de toutes les beautés possibles, ça oui, autrement...

Tu comprends?

J'en suis là.

Et alors, j'ai l'impression d'avoir encore un pied ici, un pied là, ce qui n'est pas une situation très agréable parce que... parce que l'on voudrait qu'il n'y ait plus que Ça.

La manière d'être actuelle, c'est un passé qui vraiment ne devrait plus exister. Tandis que l'autre, ah! enfin! enfin!... c'est pour ça qu'il y a un monde.

Et tout reste tout aussi concret et tout aussi réel – ça ne devient pas fumeux. C'est tout aussi concret, tout aussi réel, mais... mais ça devient divin, parce que... parce que c'est le Divin. C'est le Divin qui joue.

Voilà, mon petit.

L'enregistrement du son fait par Satprem    

This text will be replaced

 

1 Le bref fragment suivant n'a pas été inclus dans l'enregistrement.

En arrière

 

 

 

 

 

 

 

in English

in German