Mère
l'Agenda
Volume 11
Ça continue à être très difficile. Les choses deviennent de plus en plus compliquées et difficiles, et en même temps, le pouvoir devient de plus en plus grand, même étonnant.
Mais pour les gens qui aiment être tranquilles (riant), c'est ennuyeux!
Tu as quelque chose? Tu n'as rien apporté, rien à dire?
Il y a une lettre du Marquis, cet ami à moi. Il demande ton aide...
Pour?
Pour changer de vie et se débarrasser de tous ses problèmes matériels et financiers là-bas.
Je croyais qu'il était très riche?
Mais il veut se débarrasser de tout.
Ah!... qu'il les donne à l'Ashram! (Mère rit)
Il a beaucoup de capitaux engloutis dans des terres, des châteaux, etc., et il dit: je pourrais laisser tout cela entre les mains d'une organisation financière et voir ce qui se passera, ou bien dois-je m'en occuper moi-même, liquider cela, puis venir ici?
(après un silence)
S'il vient, il faut qu'il vienne avec de l'argent, parce que la situation ici est critique. On dépense trois fois plus que l'on a, alors... C'est une sorte de miracle constant. Et les dépenses vont en augmentant. D,1 ce matin, m'a dit qu'il ne pouvait pas continuer. Et c'est comme cela. Et puis le gouvernement augmente les taxes dans une proportion de un à dix – dix fois plus. Alors tout est comme cela. Et on est en face de... un trou. Alors, je ne peux plus prendre de gens, que ceux qui sont capables non seulement de subvenir à leurs besoins, mais aussi d'aider un peu l'Ashram.
C'est très-très-très difficile.
(long silence)
Ce que l'on pourrait appeler le «règne de l'argent» tire à sa fin. Mais la période de transition entre l'arrangement qu'il y avait dans le monde jusqu'à présent et celui qu'il va y avoir (dans une centaine d'années, par exemple), cette période-là va être très difficile. Et elle L'EST.
Les industries avaient été le grand moyen de gagner de l'argent – maintenant, c'est tout à fait fini. Tous les bénéfices, c'est le gouvernement qui les prend. Ou alors, nous avions ici des petites industries et on les avait libérées des taxes à condition qu'ils donnent 75% de leurs bénéfices à l'Ashram – maintenant ils ont changé leurs lois et ce n'est plus 75%: c'est la totalité.
À l'Ashram? – Tu veux dire à l'État?
Non-non! À l'État, ils donnent tout; mais avant, nous avions obtenu que ceux qui étaient à l'Ashram soient libérés des taxes à condition qu'ils donnent 75% à l'Ashram; maintenant, les 75% ont été changés en totalité. C'est-à-dire que toutes les industries d'ici doivent donner tous leurs bénéfices à l'Ashram, ou alors on les taxe.
Eh bien, ce n'est pas mal, ça!
(Mère rit) Oui, mais c'est le signe des temps! Pour eux, ce n'est pas mal parce que, avec moi (riant), on peut toujours s'arranger! Mais il y a d'autres organisations... La plupart des gens ouvrent une industrie pour gagner l'argent de leur vie – ils ne peuvent plus. Ils ne peuvent plus parce que les dépenses personnelles ne sont pas admises.
Mais ça, les dépenses personnelles «pas admises», c'est depuis le commencement. Je me souviens, il y a longtemps de cela, ma mère avait commencé... je ne sais pas si c'était un poulailler ou quelque chose comme cela, parce qu'elle voulait augmenter un peu ses revenus, et alors... (il y a de cela peut-être cinquante ou soixante ans), elle était très simple, pas compliquée; elle avait ouvert son affaire et elle vendait ses poules, ses œufs, etc.; elle dépensait l'argent personnellement et elle faisait toutes ses affaires... Et un beau jour (riant), on lui a demandé des comptes! Et on a failli la punir très sévèrement parce qu'elle avait pris cet argent pour ses dépenses personnelles – elle n'a pas compris!... Ça m'a bien amusée. Il y a au moins cinquante ans.
Tu comprends, moi, ça me paraît un drôle d'état d'esprit. Vous travaillez, pourquoi? Normalement, vous travaillez pour gagner votre vie – ce n'est pas légal. Vous devez travailler, et l'affaire, ce n'est pas du tout personnel! Vous n'avez pas le droit de prendre vos dépenses sur l'industrie que vous avez ouverte vous-même!
Le monde est d'une stupidité qui n'a pas d'égal. Alors, naturellement, il faut que ça finisse, ça ne peut pas durer.
Comment? Qu'est-ce que ça deviendra? Je ne sais pas... Naturellement, leur calcul est tout à fait faux (le calcul du gouvernement): ils ruinent le pays de plus en plus! Et alors, ils sont vraiment dans une situation critique. Mais ça, il y a longtemps que l'on avait commencé à découvrir que toutes ces taxes, ces impôts, tout cela, c'est simplement la ruine du pays, pas autre chose... Presque toutes les industries du Nord [de l'Inde] vont fermer, presque toutes. Alors...
On fait beaucoup de choses tout à fait inutiles. Tout cela disparaîtra, mais...
Je suis en rapport un peu avec tout: on vient me voir; tout le monde vient se plaindre, vient me dire l'état misérable dans lequel sont les choses: les gouvernants, les particuliers et tout le monde. Et je vois ça: ça devient... impossible. Comment faire pour vivre? on ne sait pas. Parce que l'on avait mis comme base l'argent – l'argent –, et naturellement on avait essayé de le gagner. Maintenant, ça ne marche plus. On ne peut plus gagner de l'argent, et on ne peut pas en avoir tout le temps sans en gagner, alors comment faire? – Il faut changer tout.
En Russie, ils avaient essayé que le gouvernement soit responsable, mais ça... (riant) il est arrivé que tous ceux qui étaient dans le gouvernement s'emplissaient les poches et que la misère était partout. Alors, comme ils n'ont pas beaucoup d'imagination, ils veulent retourner à l'ancienne manière de faire. Mais ce n'est pas ça: il faut aller un peu plus loin.
Diviser la terre en un tas de petits morceaux, et chaque morceau dressé contre l'autre, ou bien... Il faut une organisation mondiale. Et par qui? Il faut que ce soient au moins des gens qui aient une conscience mondiale! (Mère rit) autrement ça ne peut pas marcher. Alors... il va y avoir une centaine d'années très difficiles, très difficiles. Peut-être, après, on émergera vers quelque chose...
(silence)
Ce que t'écrit là cet homme (le Marquis), il y en a beaucoup comme cela! Il y en a beaucoup qui l'ont écrit: des gens de tous les pays. Ils sont excédés par la façon dont sont les choses. Ils disent: «Plus de propriété personnelle!», mais ils n'ont pas beaucoup d'imagination, alors ils n'ont pas trouvé encore comment faire.
(silence)
Un système de «coupons d'heures de travail», et une échelle de la qualité ou du degré du travail que l'on fait.
Où est-ce que l'on pratique cela?
Je ne sais pas, dans mon imagination!
Ah! c'est toi. Mais oui, mais c'est très bien!
Quelque chose qui soit basé sur le travail.
Oui.
Des coupons d'heures de travail. Alors on peut dire que le coupon d'un coolie vaut un, et le coupon d'un ingénieur vaut cinq, par exemple, c'est tout.
Ce serait toute une organisation à faire. Il faudra... il faut quelque chose comme cela à Auroville.
Fondé sur le travail.
Oui, une activité. On peut définir ce travail comme une activité qui a une utilité collective, pas égoïste.
(silence)
La difficulté, c'est l'appréciation de la valeur des choses. N'est-ce pas, il faut avoir une vision très large pour cela. L'argent avait eu la facilité qu'il devenait mécanique... Mais cet autre système ne peut pas le devenir tout à fait, et alors... Mais par exemple, l'idée est que ceux qui vivront à Auroville n'auront pas d'argent – il n'y a pas de circulation d'argent –, mais pour manger, par exemple, tout le monde a le droit de manger naturellement, mais... Au point de vue tout à fait pratique, on avait conçu la possibilité de toutes les nourritures possibles suivant les goûts ou les besoins de chacun (par exemple, il y a les cuisines végétariennes, les cuisines non-végétariennes, les cuisines de régime, etc.), et alors, ceux qui veulent recevoir la nourriture de là doivent faire quelque chose en échange. Donc travailler, ou... C'est difficile à organiser pratiquement, tout à fait pratiquement... N'est-ce pas, on avait prévu beaucoup de terres autour de la ville de façon à pouvoir faire de l'agriculture en grand pour la consommation de la ville. Mais pour la culture de ces terres, on a besoin, pour le moment, d'argent, ou bien de matériaux. Alors... J'ai à faire face à tout le problème dans tous les détails maintenant, et ce n'est pas commode!
Il y en a qui comprennent.
N'est-ce pas, l'idée est qu'à Auroville, il n'y aura pas de douanes et pas d'impôts, et que les Auroviliens n'auront pas de propriété personnelle. Comme cela, sur le papier, c'est très bien, mais quand il s'agit de le faire pratiquement...
Et le problème est toujours le même: la responsabilité devrait incomber à ceux qui ont une conscience... universelle, n'est-ce pas, autrement... Partout où il y a la conscience personnelle, c'est un être incapable de gouverner – nous voyons comment sont les gouvernements, c'est effroyable!
(long silence)
Il y a un point de vue psychologique: il y a quelque chose de très intéressant, c'est que les besoins matériels diminuent en proportion de la conscience spirituelle. Non pas (comme le disait Sri Aurobindo), non pas par ascétisme, mais c'est que l'attention, la concentration de l'être change de domaine... L'être purement matériel, on le conçoit très bien, ce ne sont que les choses matérielles qui lui plaisent; et tous ceux qui vivent dans l'être émotif et dans le mental extérieur, l'intérêt de l'être est tourné vers... par exemple, les choses de beauté, comme ceux qui ont besoin de vivre dans un entourage avec de belles choses, qui veulent se servir de jolies choses. Maintenant, cela paraît être le sommet humain, mais c'est tout à fait... ce que l'on pourrait appeler une «région centrale» (geste à peine au-dessus de terre), ce n'est pas du tout une région supérieure. Mais tel que le monde est organisé, les gens qui n'ont pas de besoins esthétiques retournent à une vie très primitive – ce n'est pas bien. Il faudrait un lieu où la vie... que le cadre de vie lui-même ne soit pas une chose individuelle, mais une beauté qui soit comme l'entourage naturel d'un certain degré de développement.
Maintenant, telles que les choses sont arrangées, il faut être riche pour pouvoir être entouré de belles choses, et ça, c'est une source de déséquilibre parce que la richesse va généralement avec un degré de conscience tout à fait moyen, même médiocre quelquefois. Alors, partout, il y a un déséquilibre et un désordre. Il faudrait... un endroit de beauté – un endroit de beauté où l'on ne peut vivre que si l'on est à un certain degré de conscience. Et que ce ne soient pas d'autres gens qui en décident, mais que ce soit décidé tout spontanément, naturellement. Alors comment faire?...
Il commence à y avoir des problèmes comme cela à Auroville, et cela rend la chose très intéressante. Naturellement, les moyens sont très limités, mais cela aussi fait partie du problème à résoudre.
(long silence)
Les conditions pour organiser – pour être un organisateur (ce n'est pas «gouverner»: c'est ORGANISER) –, les conditions pour être un organisateur devraient être celles-ci: plus de désirs, plus de préférences, plus d'attractions, plus de répulsions – une égalité parfaite pour toute chose. Naturellement sincère, mais cela va de soi: partout où entre l'insincérité, le poison entre en même temps. Et alors, il n'y a que ceux qui sont eux-mêmes dans cette condition-là, qui sont capables de discerner si un autre y est ou non.
Et maintenant, toutes les organisations humaines sont basées sur: le fait visible (qui est un mensonge), l'opinion publique (qui est un autre mensonge) et le sens moral qui est un troisième mensonge! (Mère rit) Alors...
(silence)
Ah! tu as lu cette dernière réponse aux «Aphorismes»?
Ton expérience de «Dieu»?
Oui, je ne suis pas sûre que j'aie été très claire... Je ne suis pas convaincue que cela puisse être publié!
Elle demande: «Qu'est-ce que Sri Aurobindo veut dire par "la joie d'être l'ennemi de Dieu"?»2 Alors tu dis:
«Ici aussi, je suis obligée de dire que je ne sais pas exactement parce qu'il ne me l'a jamais dit.
«Mais je peux te parler de ma propre expérience. Jusqu'à l'âge de 25 ans environ, je ne connaissais que le Dieu des religions, le Dieu tel que les hommes l'ont fait, et je n'en voulais à aucun prix. Je niais son existence mais avec la certitude que si un tel Dieu existait, je le détestais.
«Vers 25 ans, j'ai trouvé le Dieu intérieur, et en même temps, j'ai appris que le Dieu décrit par la plupart des religions d'Occident n'est nul autre que le Grand Adversaire.
«Quand je suis venue dans l'Inde...
Ah! c'est là qu'il faudrait dire combien de temps après... J'avais 25 ans, et je suis née en dix-huit cent... 78.
C'était en 1903.
Et je suis venue dans l'Inde en 1914. Il faudrait indiquer cela. C'est vers 1903 que j'ai eu l'expérience du Divin intérieur.
«Quand je suis venue dans l'Inde en 1914 et que j'ai connu l'enseignement de Sri Aurobindo, tout est devenu très clair.»
Je n'aime pas parler de moi. Seulement... (ça, c'est une chose que je ne sais pas: si mon corps, ce corps sera préservé ou pas – je n'en sais rien et ça ne m'intéresse pas), mais il me semble que ça ne pourrait être utile que si ce corps est parti.
Écoute!
(silence)
Pas parti: changé.
Oh! changé... Est-ce que c'est possible?
Eh bien, si ce n'est pas possible dans ton corps, comment sera-ce possible dans d'autres corps?
Non... Je ne sais pas. Pour l'homme, il semble être prouvé que ce soit de naissance en naissance que se fait le progrès, avec des naissances intermédiaires très fugitives, des formes qui ne se perpétuent pas. Alors, il se pourrait que certaines gens, qui auraient maintenant un corps un peu... (comment dire?) développé ou évolué, aient des enfants qui eux-mêmes auraient... comme cela (geste en boule de neige), et puis que ces échelons-là disparaissent.
Je ne sais pas.
N'est-ce pas, il y a ce fait que, pour l'existence même, il y a cette nécessité de dépendre de quelque chose de matériel, qui naturellement chaque fois rapporte une vieille difficulté qui revient. Cette question de nourriture... Tout cela est sous observation en ce moment (une observation très minutieuse, que je pourrais presque qualifier de scientifique), eh bien, les cellules sont conscientes de la Force divine et de la puissance que cette Force donne, mais elles sont conscientes aussi que, pour leur durée telles qu'elles sont, même en état de transformation, elles ont encore besoin de cet appoint de quelque chose qui vient du dehors – avec cela, chaque fois on avale une nouvelle difficulté... Et tout ce que je disais sur le fonctionnement (le changement de fonctionnement) est prouvé de plus en plus, mais il y a ça qui reste (la nourriture), et alors ça veut dire: estomac et tout le reste, et sang et... Et avec cela, est-ce que l'on peut concevoir (je ne sais pas), est-ce que l'on peut concevoir quelque chose qui fonctionne de cette façon et qui ne se détériorerait pas? qui serait capable de progression constante (on ne peut durer que si la progression est constante)? Est-ce que c'est capable de progrès?... Pour le moment, c'est comme ça... (geste en équilibre)
Tout ce qui était automatique a presque disparu – ça a fait une grande diminution au point de vue des capacités; c'est remplacé par une conscience qui a une certaine puissance qui n'existait pas avant: c'est une amélioration. Mais tout compte fait, eh bien, si je me plaçais au point de vue ordinaire, je ne peux plus faire ce que je faisais quand j'avais vingt ans, c'est tout à fait évident. Je sais peut-être cent mille fois plus que je ne savais, mais... Ce corps, le corps lui-même sait – il sent, il est capable de savoir tout ce qu'il ne savait pas à ce moment-là –, mais au point de vue purement matériel... (Mère hoche la tête en montrant l'incapacité de son corps). Est-ce que ça pourrait revenir? Je ne sais pas. Là, il y a un point d'interrogation. Je ne sais pas... Et ça ne pourrait durer que si les capacités revenaient; comme Sri Aurobindo le disait très raisonnablement: qu'est-ce qui voudrait continuer à être dans un corps qui va en perdant toutes ses capacités?3... N'est-ce pas, la vision n'est plus claire, on n'entend plus bien, on ne peut plus parler clairement, on... enfin on ne marche pas librement, on ne peut plus supporter un poids – toutes sortes de choses.
Est-ce que ça, tel que c'est, ça (Mère pince la peau de ses mains), ce serait capable de se transformer par la Force? Est-ce que c'est possible? – On le saura quand ce sera fait et pas avant!
Moi, ça me semble tout à fait possible.
Évidemment, logiquement, tu as raison, parce que la capacité de guérir est là; alors, si on a la capacité de guérir, il y a la capacité de remédier à l'usure. Évidemment.
Mais toutes les possibilités sont là! c'est simplement la question que la Matière doit s'adapter à l'infiltration d'une autre force.
Oui.
Mais le jour où elle sera adaptée vraiment...
Mais oui, mais voilà!.,.
Qu'est-ce qui empêche?...
Est-ce qu'elle peut?
Mais oui, sûrement elle peut! Sûrement elle peut.
C'est ça.
Si l'Esprit veut, il peut. Si l'Esprit voit que c'est le moment, il peut. Il n'y a aucune raison.
Ce serait intéressant de voir! (Mère rit)
Oui!
(Mère entre en contemplation)
Pour la conscience corporelle qui reste consciente quand le corps dort, le monde tel qu'il est, est sombre et boueux – toujours. C'est-à-dire que c'est toujours une pénombre – on voit à peine – et la boue. Et ce n'est pas une opinion, ce n'est pas une sensation: c'est un FAIT matériel. Par conséquent, cette conscience (corporelle) est déjà consciente d'un monde... qui ne serait plus soumis aux mêmes lois.
Les cellules sont tout à fait, absolument convaincues que... (je le mets de la façon la plus simple), le Seigneur est tout-puissant, tu comprends? Seulement, ce dont elles ne sont pas convaincues, c'est s'il VEUT (riant) que ce soit comme ça ou autrement, c'est-à-dire s'il veut que la transformation se fasse dans un corps déjà existant, ou par étapes.
Mais alors, des étapes, ça veut dire des siècles et des siècles...
Oui, naturellement!
Mais il semble que le moment soit venu?
Il y a un refus absolu de répondre.
Oh! mais je sais très bien pourquoi! Parce que (comment dire?... il faut le dire d'une façon tout à fait enfantine), la matière physique est paresseuse, et alors... (riant) si elle était sûre, elle se laisserait aller!
Seulement, la chose qu'il a (je peux dire presque totalement) conquise, c'est: plus de désirs, plus de préférences (geste immuable). C'est remplacé par... «Seulement ce que Tu veux.» Choisit pas, ne dit pas: «Ça est mieux que ça» – ce que Tu veux.
Ça, c'est l'état naturel et spontané.
(silence)
Bien (riant), on verra!
Non, je ne crois pas.
Quoi?
Je ne crois pas. Parce que, autrement, il faudrait vraiment des siècles et des siècles et des siècles.
Oui. Mais les siècles, ce n'est rien pour le Suprême.
Oui, évidemment.
Pour lui, c'est...
Mais tout de même, le monde est arrivé à un tel état aigu de souffrance et de douleur que...
Oui.
C'est le moment qu 'un corps se change suffisamment pour avoir la possibilité de donner un espoir concret à l'humanité.
Oui-oui... Ce serait même seulement, peut-être, comme un exemple.
Oui, peut-être, mais pas seulement, parce que du jour où ce Pouvoir serait tellement entré dans ta matière, tu aurais la possibilité de le passer à d'autres corps qui sont prêts.
Ah! mais ça, la possibilité existe déjà. Ça, j'ai des preuves constantes – extraordinaires... Tu sais, les petits miracles sont tout le temps, tout le temps.
(silence)
Il y a évidemment UN moment où ça aura lieu.4
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1 D. suivait la cantine et les produits
2 418 – Ton âme n'a pas goûté l'entier délice de Dieu si elle n'a jamais eu la joie d'être Son ennemie, de lutter contre Ses desseins et d'être engagée dans un combat mortel contre Lui.»
3 376 –... qui accepterait de porter le même habit pendant cent ans ou d'être enfermé dans un étroit logis sans changement pendant une longue éternité?
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