SITE DE SRI AUROBINDO ET LA MÈRE
      
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Mère

l'Agenda

Volume 3

22 mai 1962

(Au début de cette conversation, que nous n'avons malheureusement pas gardée, il était question de certaines laideurs humaines. En fait, il était question de notre rupture avec X, qui fut notre gourou pendant ces dernières années. Peut-être dirons-nous un jour les raisons de cette rupture, mais soulignons tout de suite que la faute n'en est pas vraiment à X, que nous respectons, mais au groupe d'intrigants qui s'était collé à lui à l'Ashram, dans l'espoir de je ne sais quels «pouvoirs». Les «laideurs» humaines dont il est question ici ont peut-être bien fait de disparaître de nos annales, encore qu'elles soient ressorties aussitôt après le départ de Mère, mais elles ne concernaient que les disciples. Toutes les réflexions de Mère sont donc perdues et les détails, sauf ce dernier fragment:)

Quel monde!

Oh! tu ne peux pas t'imaginer les découvertes que j'ai faites depuis que je suis retirée et que, censément, je n'existe plus extérieurement...

J'avais déjà plus de 80 ans, j'avais déjà vu tous les pays du monde, ou presque, et tous les gens possibles – eh bien, j'ai encore fait des découvertes! et j'en fais toujours.

Oh! il y a une phrase si admirable dans La Synthèse des Yoga (le «Yoga de la Perfection de Soi») où il dit quatre choses – tu te souviens de cela –, les quatre choses dont le disciple a besoin (je viens de le traduire). Naturellement je le savais, mais c'est tombé à pic ces jours-ci, surtout après cette dernière expérience qui est une secousse pour un être physique. Et la quatrième est admirable. Les trois premières, nous les savons: l'égalité, la paix et (une qui est difficile), c'est a spiritual ease in all circumstances [une aise spirituelle en toutes circonstances]. En français, il n'y a que le mot «confort» pour ease, et il avait ajouté «spirituel» pour qu'on ne pense pas à un confort physique – un confort de sentiments, de sensations, de tout. Mais évidemment (riant), quand on a très-très mal, c'est très difficile! Quand on ne peut pas dormir parce qu'on a mal physiquement, qu'on ne peut pas manger parce qu'on a mal physiquement, qu'on est harassé par une douleur physique constante – «une»! une quantité de douleurs physiques –, là, «ease» (ease du corps), c'est difficile. C'est la seule chose qui m'ait parue difficile; mais enfin c'est à l'étude – j'ai pensé que c'était envoyé pour être étudié.

Mais il y en a une, la dernière, qui est une merveille, où il dit The joy and laughter of the soul [la joie et le rire de l'âme], et ça, c'est si vrai! si vrai! Toujours, tout le temps, en toutes circonstances, quoi qu'il arrive, même quand ce corps a affreusement mal, il y a l'âme qui rit joyeusement au-dedans. Ça, toujours-toujours.

Et tout d'un coup, quand je me laisse aller (parce qu'on m'a recommandé – «on», c'est le Seigneur – m'a recommandé de relax-relax-relax: Il ne veut pas que ce soit la tension d'une volonté individuelle qui agit; alors relax – bon, relax), mais quand on «relax» et que tout d'un coup il vous vient une douleur horrible, on fait «ha!», et en même temps je ris! – Les gens qui m'entourent doivent penser... Je crie et je ris! (Mère rit)

Voilà'.

L'enregistrement du son fait par Satprem    

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