Mère
l'Agenda
Volume 10
(Mère écoute la traduction anglaise de la conversation du 15 février– «Ces cellules, d'autres cellules, c'était la vie partout, la conscience partout» – pour les «Notes sur le Chemin», puis remarque:)
It's just like the bark of something!... [c'est tout à fait comme l'écorce de quelque chose!...] Tant pis!
*
* *
Peu après
Oh! tu sais, c'est vraiment amusant! Ça a commencé à me dire... Tout le temps, ça donne des leçons au corps – pas des leçons mentales: comment le corps se met à vivre, voir, comprendre... C'est bizarre.
Et il y avait toujours un point d'interrogation... On conçoit que dans le supramental, il n'y aura pas besoin de procréation parce que la durée de la vie sur terre sera à volonté, par conséquent il n'est pas nécessaire de se remplacer parce que l'on s'en va. Mais l'intermédiaire? Souvent, il y avait la question de l'intermédiaire (entre l'homme et l'être supramental): «Comment ça va-t-il se faire? comment?...» La vieille manière animale... (Mère hoche la tête), quoique Y (riant) soit pour sa continuation! Mais alors, l'autre jour, pendant plusieurs heures, mon petit, il y a eu toute une scène vécue (naturellement vécue en imagination)... Et qui n'est qu'une solution partielle du problème. C'est incomplet. La question avait été posée: «Tout ce travail de transformation des cellules, de conscience dans les cellules, avec la façon ordinaire, tout cela semble être gaspillé puisque ça va se désagréger?...» Et alors, est venu d'une façon tout à fait précise, presque concrète: il y a une manière, c'est, avant de mourir, de préparer au-dedans de soi un corps avec toutes les cellules transformées, illuminées, conscientes, les grouper et en former un corps avec le maximum de cellules conscientes, et puis, quand le travail est fini, la pleine conscience entre dedans, et l'autre peut se dissoudre, ça n'a plus d'importance.
Mais c'était... c'était vraiment amusant! Et alors, les objections d'âge et de possibilité, capacité, ça n'existait plus... Si ce moyen intermédiaire est considéré comme utile (je veux dire pratique), la possibilité est là, et c'était en train de montrer au corps que la possibilité était là. Pendant, oh! c'était pendant des heures et des heures, et ça insistait, ça ne voulait pas s'en aller! Ça a insisté jusqu'à ce que le corps ait bien compris. Et il n'y a pas besoin d'intervention matérielle: ça peut se faire (ça, on le sait, il y a eu des cas tout à fait reconnus), l'intervention physique n'était pas nécessaire, elle était remplacée par une intervention dans le physique subtil, qui était suffisante. Alors tout cela, dans tous les détails, avec toutes les explications, tout-tout... Puis, quand ça a été bien fait, c'était fini, le chapitre était clos. Mais c'était vraiment inattendu, je n'avais jamais pensé à une chose pareille! Et comment c'était présenté! c'était tellement concret et tellement simple – tellement simple, tellement concret –, et toutes les objections étaient résolues.
Alors, le corps a dit: «Bien, on verra.» (Mère rit) On va voir.
Pour éviter le gaspillage, n'est-ce pas, pour que les cellules qui sont tout à fait conscientes restent groupées, ne soient pas dispersées comme cela, et ne risquent pas d'être dissoutes aussi (ça peut arriver).
Alors, quand ça a été bien vu (pas expliqué avec des mots, je ne sais pas comment dire), j'ai dit: «Maintenant, c'est bon, on verra.»
Bien, on verra!
Il est évident qu'il y a des choses qui viennent corroborer; c'est basé sur certaines expériences qui sont faites maintenant, scientifiquement, comme, par exemple, la naissance qui se fait par une opération:1 il n'y a plus besoin d'intervention volontaire. Et alors, cela avait perdu tout ce que ça a, dans la vie, de morbide, de déplaisant – tout cela, parti-parti! c'était tout à fait dans un autre domaine. C'est-à-dire une AUTRE conscience, une AUTRE façon de voir, de sentir, une autre... tout à fait. C'est étrange, n'est-ce pas, toutes les réactions que nous avons d'habitude vis-à-vis des choses, c'est... ça paraît ne pas avoir de sens. Une espèce de vision... l'équivalent d'une vision scientifique, mais ça n'a pas ce caractère mental, ce n'est pas comme cela: ça garde le sourire. Tout-tout était vu... d'une façon très curieuse, très curieuse.
Alors le corps est vraiment d'une grande bonne volonté, il dit: «C'est très bien, quand ce sera décidé, on verra!» Mais le corps, lui, sait (justement comme ce qui avait été dit là2) qu'il n'y a pas d'intervention de l'effort personnel, de la volonté personnelle – ce n'est pas comme cela, c'est... oh! c'est comme de la belle musique, tu sais, qui se déploie (geste comme un rythme immense) indéfiniment. C'est extraordinaire. Et toute-toute cette tension, tout cela parti, tout à fait.
Et alors, pendant que la vision se développait, il y avait la réponse à toutes les objections possibles, basées justement sur la présence de cette nouvelle conscience qui CHANGE les choses – mais les change en les laissant les mêmes! Je ne sais pas comment expliquer.
Toute notre façon de sentir et de réagir vis-à-vis des choses n'existe pas dans cette Conscience, c'est ça qui est nouveau chez elle! C'est toujours un rythme harmonieux (même geste), et n'importe quoi! même ce qui nous paraît, à nous, dégoûtant (même geste).
Alors, on va voir.
(long silence)
Oui, la façon de voir, la façon de sentir, la façon de réagir et la façon de faire: tout à fait nouveau, et basé sur ce... on pourrait dire ce Sourire éternel, comme cela (même geste, vaste, rythmé, comme de grandes ailes). Et ça, c'est tout à fait nouveau. Quand je vois des gens que je n'ai pas vus depuis longtemps (ceux que je vois une fois par an pour leur anniversaire), quand ils viennent maintenant, c'est tout à fait différent; et immédiatement cette Conscience devient active, elle se présente entre moi et les personnes comme cela (geste comme un rempart), et puis elle commence à leur parler, à leur dire... Et moi, j'assiste. Et je ne parle pas, n'est-ce pas, je ne dis rien, je suis comme cela, mais je vois: ça commence à agir, à dire aux gens... ça leur fait des révélations extraordinaires. Des choses que je ne dirais pas, ça le leur dit (en silence naturellement). Mais ça découvre immédiatement, ça sait quelle est la difficulté de la personne et où est le point sensible sur lequel on peut appuyer pour changer. C'est étonnant.
Je vois beaucoup de monde, et je conçois que justement pendant que cette Conscience est si active, vraiment c'est utile.
(silence)
Cette Conscience est devenue – devient de plus en plus active, et ça a commencé quand le corps a perdu le sens de l'individualité séparée, de l'ego. C'est avec cela que ça a commencé. Ça paraît être la base de manifestation nécessaire.
C'est vraiment intéressant.
Cela paraît être comme la division ou la séparation – le sens de la séparation – qui est en train de s'évanouir. Ça paraît être cela. Il y a encore simplement comme une vieille habitude dans l'expression, qui ne sait plus comment dire les choses, qui est obligée de s'en retourner à la vieille manière et sent très bien que ça n'exprime pas du tout, mais ne sait pas comment faire.
Et avec toutes sortes de subtilités, de nuances qui n'étaient jamais perçues avant. Je pourrais donner des exemples, qui en eux-mêmes ne sont rien du tout, mais qui sont spontanés et constants, et sans effort. Je sais... Le «je», je ne sais pas ce que c'est que ce je; c'est ce qui parle, c'est ce qui rassemble les expériences; ce n'est pas le corps, mais c'est ce qui utilise ou travaille dans ce corps; oui, c'est la conscience qui est en train de travailler dans ce corps, mais pas comme quelque chose qui travaille SUR une autre chose: en même temps elle est identifiée au corps, mais pas liée à cette identification dans le sens que ça se sent tout à fait libre et indépendant, et pourtant c'est identique – qu'est-ce que tu peux comprendre là-dedans!... Libre, indépendant ET identique en même temps.
Quelle heure est-il? (Mère regarde la pendule) Oh!...3
On m'a demandé un message pour l'ouverture (j'allais dire l'ouverture des jeux olympiques!) l'ouverture de la «saison des jeux». J'ai écrit cela (Mère montre une note). J'ai pensé que c'était l'occasion de leur dire quelque chose:
(Mère lit son texte à la lampe, avec beaucoup de difficulté)
«Since the beginning of this year a new consciousness is at work upon earth to prepare the men for a new creation, the superman. For this creation to be possible the substance that constitutes man's body must undergo a big change...
J'écris presque dans l'obscurité sans savoir, et une fois que c'est écrit, je ne sais plus du tout ce que j'ai dit!
«It must become more receptive to the consciousness and more plastic to its working...
Ce n'est pas moi qui ai dit cela, parce que je ne me souviens plus du tout!
«These are just the qualities that one can acquire through physical education. So, if we follow this discipline with such a result in view, we are sure to obtain the most interesting result.»4
Je ne me souvenais plus du tout.
Je crois que c'est bien de leur dire cela... Ça devient amusant, tu sais! (Mère rit)
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1 Mère veut peut-être parler d'insémination artificielle.
2 Conversation du 15 février 1969: «Il y a quelque chose qui est tout à fait indépendant de notre aspiration, de notre volonté, de notre effort... tout à fait, et ce quelque chose-là paraît absolument tout-puissant.»
3 Il existe un enregistrement de cette conversation. La fin n'a pas été conservée.
4 «Depuis le début de cette année, une nouvelle conscience est à l'oeuvre sur la terre afin de préparer les hommes à une nouvelle création, la création surhumaine. Pour que cette création soit possible, la substance qui constitue le corps humain doit subir un grand changement. Elle doit devenir plus réceptive à la conscience et plus plastique à son fonctionnement. Ce sont justement les qualités que l'on peut acquérir par l'éducation physique. Par conséquent, si nous suivons cette discipline avec ce dessein en vue, nous sommes certains d'arriver à un très intéressant résultat.»