Sri Aurobindo
Savitri
A Legend and a Symbol
traduction de Satprem
Livre Quatre: Le Livre de la Naissance et de la Quête
Chant Un
La Naissance et l’Enfance de la
Flamme1
Ménade des cycles du désir
Autour d’une Lumière qu’elle n’ose pas toucher,
La Terre suivait sans fin le voyage du Soleil
Se hâtant vers quelque but inconnu, là-bas.
Un mental encore somnolent dans le roulis du vide
Rêvait de la vie sur la poitrine de l’Inconscience
Et portait la finitude de ce monde de pensées et d’actes
À travers la transe immobile des Infinitudes.
Un vaste silence immuable courait avec la terre:
Prisonnière de sa vitesse sur une roue planétaire,
Elle communiait avec le cœur mystique de l’Espace.
Au milieu du silence ambigu des étoiles
Elle allait vers quelque événement irrévélé
Tandis que son rythme mesurait le long tournoiement du Temps.
Dans sa marche sans trêve autour de l’horizon pourpre
Jours après jours roulaient comme des rais colorés
Et par l’enchantement des teintes changeantes de l’azur
Les saisons s’enchaînaient dans leur danse signifiante
Traçant le cortège symbolique des revirements de l’an.
Sur la brûlante langueur de la glèbe
L’Été paradait dans la splendeur de ses midis violents
Jetant la tyrannie de sa lumière torride
Et le sceau bleu d’un grand ciel lisse.
Puis la saison des pluies s’est abattue sur les ailes déchirées de la chaleur
Brisant la masse figée de cet étourdissement de feu
Secouant d’éclairs la somnolence inquiète de l’air
Fouettant la terre torpide de ses torrents féconds
Couvrant de feux et de fracas et de nuit lacérée d’orage
Les portes sombres du sommeil des cieux gardées par les étoiles,
Ou voilait de nuages tassés la face brune de la terre
Cachant l’œil d’or de son amant solaire.
Une révolution en armes sillonnait les champs du Temps,
L’interminable marche des nuages assiégeait le monde,
Les tempêtes insurgées revendiquaient les cieux
Et les tambours tonnants annonçaient la bataille des dieux.
Voyageuse des mers turbulentes à l’entour
La crinière dense de la mousson chevauchait les heures de la terre en hennissant,
Et maintenant les fusées émissaires se mêlaient:
D’énormes éclairs fendaient le cercle de l’horizon
Se ruant comme un branle-bas de combat
Mariant les falaises furieuses des cieux aveugles et nus:
L’assaut et la vague sifflante d’une pluie énorme
La longue dérive verticale et les clameurs blessées de l’ouragan
La rafale des vents contraires, le galop de la tourmente
Dévalaient et balayaient le ventre des plaines prostrées:
Le déluge des cieux tramait sa robe sur les terres noyées.
Ou tout était déferlement et course stridente
Ou tout était tempête, tumulte et cataracte.
Une vague pénombre pendait sur le fond gris du jour
Joignant le matin au soir dans un rampement de brume
Ou se vautrait dans la bourbe jusqu’à nuit faite.
Le jour portait un lourd vêtement de demi-deuil.
La lumière regardait dans le miroir souillé de l’aurore
Et y trouvait sa propre face jumelle du crépuscule:
Les torrents, les clapotements et la bruine suintante ondoyaient partout
Et changeaient l’argile sèche en marécage et miasmes fumants
La terre était une fondrière et les cieux un morne bloc.
Pendant des semaines, trempées et froides, nul ne voyait le soleil dans son donjon.
Même quand la tourmente ne troublait plus le sombre repos de l’air
Ou si quelque pâle rayon luisait à travers les nuages pleureurs
Comme brille un triste sourire entre deux larmes,
Toutes les clartés prometteuses s’évanouissaient, sitôt frustrées,
Ou vite condamnées, s’éteignaient comme un espoir sans lendemain.
Puis un dernier déluge massif a fouetté la fange morte
Et un grondement lointain est retombé dans le silence partout,
Seul restait le glissement furtif des eaux en reflux
Ou le murmure et la houle verte des arbres.
Mais maintenant l’humeur de la terre changeait,
Apaisée, elle reposait et se berçait,
Les heures passaient d’un lent pas satisfait:
Un air tranquille et large se souvenait de la paix,
La terre était la compagne d’un soleil heureux.
Une douceur venait la caresser comme à l’approche de Dieu,
Une lumière songeuse allumait le sol et le ciel.
Puis une identité, une félicité
A rempli le cœur solitaire de sa méditation.
Un rêve musardait dans la pensée muette de l’Espace,
Le Temps ouvrait ses chambres de joie,
Une émotion entrait, un espoir:
Un moi tout au fond cherchait des hauteurs plus célestes,
Une pensée tout au fond réveillait une flamme cachée
Et la vision intérieure adorait un soleil inaperçu.
Trois saisons pensives passèrent d’un pas ensoleillé
Scrutant une à une les heures fécondes
Guettant une flamme enfouie dans les profondeurs lumineuses
Telle une vigile de quelque puissante naissance à venir.
L’Automne, d’abord, et la magnificence de ses lunes
Rêvait dans la splendeur de ses lacs de lotus,
Puis l’Hiver et le temps des rosées posait ses mains fraîches
Sur la poitrine de la Nature encore somnolente
Et rendait plus profondes les teintes douces et voilées
Et la tranquille beauté de l’année déclinante.
Alors le Printemps, l’amant ardent, a bondi par la ramée
Et saisi l’épouse terrestre dans son étreinte passionnée;
Son avènement était un feu irisé
Ses bras, une ronde de la joie arrivée.
Sa voix était un appel à la sphère du Transcendant,
Cette note secrète dans nos vies mortelles
Qui garde à jamais neuve l’ivresse qui fit le monde,
Qui donne des formes nouvelles à une tendresse ancienne
Et garde intacte, inaltérée par la mort et par le Temps
La réponse de nos cœurs au charme de la Nature,
Et rend toujours neuf, et pourtant toujours pareil,
Le battement qui se rappelle à jamais du vieux délice
Et de la beauté et du ravissement et de la joie de vivre.
Sa venue apportait la magie et l’enchantement,
À son toucher, le cœur las de la vie devenait heureux et jeune;
La joie se faisait prisonnière consentante dans les poitrines.
Ses mains étaient comme d’un jeune dieu sur les membres de la terre;
Transformée par la passion de cette invasion divine,
D’un baiser, le corps de la terre s’emplissait de beauté.
Assoiffé de félicité, il venait
Jouant de sa haute flûte avec le cri joyeux du koel,
Traînant sa robe de paon sur la futaie;
Son haleine chaude appelait le délice
Son regard avait l’intensité voluptueuse de l’azur.
Une tendre ardeur céleste surprenait le sang
Énamouré de l’instinct des joies sensuelles de Dieu;
Partout courait un rythme révélateur de la beauté
Impérieux, réclamant le cri de ravissement de la vie:
Des accents immortels touchaient les heures fugitives.
Une intensité divine exultait dans les sens
La respiration même devenait un plaisir passionné;
Toutes les voix et tous les regards tissaient un même sortilège.
La vie de ce globe enchanté
Devenait une tempête d’odeurs et de lumière et de chansons,
Une orgie de couleurs et d’extase,
Un hymne solaire, une litanie de cris:
Un choral de musique sacrée bourdonnait
Et jailli de l’encens des arbres ballottés
Un sacrifice parfumé emplissait les heures.
Les ashokas flamboyaient en grappes écarlates;
Purs comme l’haleine d’un désir immaculé
Les jasmins blancs hantaient l’air amoureux;
Les corolles pâles des manguiers délectaient
Le cri limpide des colibris ivres d’amour
Et l’abeille brune murmurait dans la fragrance des pollens.
Le soleil radieux était le sourire d’or d’un grand dieu.
La Nature entière était un festival de beauté.
À cette heure-là, sur un haut signal des dieux,
Répondant au cri de la terre et à sa soif de joie
Une grandeur est venue de nos autres pays.
Dans le tumulte des créatures terrestres, un silence
A révélé le Mot secret, irrévocable.
Un influx plus puissant a rempli cette argile oublieuse:
Une lampe s’est allumée, une image sacrée a pris forme.
Un rayon médiateur a touché terre.
Un pont fut jeté sur le gouffre
Entre le mental de l’homme et la pensée de Dieu;
Transplantant les cieux dans une forme humaine
Sa splendeur reliait notre vie éphémère à l’Inconnu.
Un esprit conscient de sa source céleste
Descendait dans le moule imparfait de notre terre
Et ne pleurait point de sa chute dans la mortalité
Mais regardait tout avec de grands yeux tranquilles.
Celle-ci, qui avait anciennement lutté contre notre nuit et notre douleur,
Revenait des plans transcendants
Pour porter de nouveau le fardeau du souffle mortel;
Une fois encore, elle reprenait sa tâche divine inachevée:
Survivante de la mort et des âges de l’univers,
Une fois de plus son cœur insondable affrontait le Temps.
De nouveau se renouvelait, de nouveau se révélait
Cette ancienne intimité cachée par la vision terrestre,
Ce contact secret brisé par le Temps,
La consanguinité de la terre et des cieux
De cette parcelle humaine qui peine ici
Et d’une Force sans limites, mais pas encore née.
De nouveau, la hasardeuse tentative mystique commençait,
La gageure audacieuse du jeu cosmique.
Car, depuis la première fois
Sur ce globe aveugle et tournoyant
Où le plasma terrestre a tressailli sous la lumière mentale
Et la vie envahi l’enveloppe matérielle
Affligeant l’Inconscience du besoin de sentir,
Depuis que s’est éveillée une voix dans le silence de l’Infini,
Une Mère de sagesse œuvre dans la poitrine de la Nature
Pour faire couler la joie sur ce cœur de peine et de soif
Et pousser la perfection des pouvoirs chancelants de la vie,
Imposer la sensibilité des cieux à l’abîme obscur
Et rendre cette Matière muette consciente de son Dieu.
Quand bien même notre mental déchu oublie de grimper,
Quand bien même notre substance humaine résiste ou se brise,
Elle garde sa volonté et son espoir de diviniser cette boue;
L’échec ne l’arrête point, la défaite ne peut l’abattre;
Le Temps ne peut pas la lasser ni le Néant la dompter,
Les âges n’ont pas diminué sa passion:
Elle n’admet pas la victoire de la Mort ni du Destin.
Toujours, Elle pousse les âmes à une nouvelle tentative,
Toujours, son infinitude magique
Oblige les éléments inertes et bruts à aspirer;
Comme l’une qui a tout l’infini à perdre
Elle sème la semence de l’énergie de l’Éternel
Dans un moule à demi animé et qui s’émiette,
Plante le délice des cieux dans la bourbe passionnée du cœur,
Lance la poursuite de la divinité dans la carcasse brute de la bête
Cache l’immortalité sous un masque de mort.
Une fois de plus, cette Volonté prenait une forme terrestre.
Un Mental recevait le pouvoir de l’immuable siège de la Vérité
Était bâti pour voir et pour traduire en actes,
Et les instruments étaient souverainement conçus
Pour exprimer la divinité dans les symboles de la terre.
Façonné par la pression de cette descente nouvelle
Un corps était formé, plus gracieux que tout ce qu’avait connu la terre.
Annonciateur seulement et comme une première ébauche,
L’arc radieux d’un invisible tout enchanté
Entrait dans le ciel de la vie mortelle,
Prometteur comme le croissant d’une lune d’or
Qui revient dans un pâle soir illuminé.
Au début, telle une lueur d’idée sans forme
Elle reposait, passive et abritée dans un sommeil sans voix,
Enveloppée et engloutie dans la gigantesque hypnose de la Matière;
Un cœur d’enfant battait dans les caves profondes du plan cosmique,
Bercé et balancé dans le berceau d’une inconscience divine
Roulé par le ravissement des soleils de l’univers.
Quelque Puissance prédestinée dans cette forme à demi éveillée
Nourrissait la glorieuse semence muette d’une naissance transcendante
Pour qui ce gîte vivant fut créé.
Mais bientôt, le lien de l’âme et de la forme est devenu sûr;
Les caves obscures s’inondaient d’une lente lumière consciente,
La semence devenait une pousse délicate et merveilleuse,
La jeune pousse révélait une grande floraison des cieux.
Immédiatement, elle semblait fonder une race plus noble.
Venue sur cet étrange globe équivoque
L’enfant se rappelait intimement un pays lointain
Et vivait seule de son espèce divine parmi les hommes,
Gardée par les cellules lumineuses de son esprit.
Même dans ses mouvements d’enfant se sentait
La proximité d’une lumière encore cachée à la terre,
Des sentiments que seule l’éternité pouvait partager,
Des pensées naturelles à la patrie des dieux.
Elle semblait n’avoir besoin de rien, sauf de son propre vol ravi.
Sa nature demeurait à part dans un air puissant
Tel un oiseau d’ailleurs à la vaste poitrine resplendissante
Posé sur un rameau chargé de fruits secrets
Perdu dans la splendeur d’émeraude des bois
Ou volant haut par des pics divins inaccessibles.
Harmonieusement elle posait l’empreinte des cieux sur la terre.
À l’écoute d’un rythme léger de pur délice
Ses jours passaient comme se chantant à eux-mêmes;
Chaque minute était un battement de cœur de la beauté,
Les heures s’accordaient à une douce tonalité consentante
Qui ne demandait rien mais prenait tout ce que la vie donnait
Souverainement, comme le droit inné de sa nature.
Son esprit était proche de son Soleil natal.
Son Souffle intérieur, proche de la joie éternelle.
La première vie claire qui s’échappe du sommeil de la Nature
Grimpe tout droit avec ivresse vers les cieux,
Absorbée dans sa propre poussée de joie
Suffisante à elle-même, et pourtant tournée vers tout.
Elle ne communie pas visiblement avec son monde,
Ne communique pas ouvertement avec ce qui l’entoure.
Il existe une unité innée et occulte
Qui n’a besoin d’aucun instrument et ne bâtit aucune formule;
Elle grandit à l’unisson de tout ce qui est
Elle assume tous les contacts dans son extase,
Riante et ballottée par les mers, elle consent aux baisers du vent
Et transmue les chocs du soleil et de la brise:
Un cri de joie danse dans ses feuilles
Une passion magique tremble dans ses fleurs
Une silencieuse félicité aspire dans ses rameaux.
Une divinité secrète est la cause de cette beauté,
Elle est l’esprit et l’hôte intime de tout ce charme
La prêtresse de cette douceur et la muse de cette rêverie.
Invisiblement protégée contre nos sens
La Dryade baigne dans une clarté des profondeurs
Et respire un autre air, de calmes et de tempêtes,
Et palpite intérieurement sous une mousson mystique.
Cette unité profonde se révélait en Savitri enfant
Mais à une hauteur plus divine.
Même quand elle se penchait pour répondre aux familiers de la terre
Son esprit gardait la taille des dieux;
Elle s’inclinait, mais ne s’égarait point dans le règne de la Matière.
Son mental rayonnant faisait une traduction du monde,
De lumineuses fantaisies peuplées de merveilles et de muses
Offraient la nourriture spirituelle des rêves
À la déesse de l’idéal dans sa maison d’or.
Sensible à des formes auxquelles nos yeux sont clos,
Consciente de voisinages que nous ne pouvons pas sentir,
La Puissance en elle façonnait ses sens
Et modelait des visages plus profonds que nos types superficiels.
Un invisible rayon de soleil courait dans ses veines
Irradiant son cerveau de brillances et de couleurs célestes
Éveillant des yeux plus vastes que ceux de la terre.
Dessinées dans la simple sincérité de ce Rayon
Ses pensées enfantines jaillissaient et se muaient somptueusement
En images vives de la vérité profonde de son âme;
Même ses yeux jetaient sur tout ce qui l’entourait
Un autre regard que la vue ignorante des hommes.
Tous les objets étaient pour elle des formes vivantes d’elle-même
Et elle percevait un message de parenté
S’éveiller en chacune des choses qu’elle touchait.
Chacune était le symbole d’un pouvoir, une étincelle vivante
Dans la grande ronde des infinitudes inexplorées;
Rien n’était étranger, rien n’était inanimé,
Rien n’était sans sens ni son appel.
Car elle ne faisait qu’un avec une Nature plus haute.
Comme l’humus a fait jaillir la splendeur d’une branche et d’une fleur,
Comme la vie animale a fait pousser l’homme pensant,
En elle, maintenant, apparaissait une nouvelle épiphanie.
Un mental de lumière, une force de vie rythmique,
Un corps pétri de divinité cachée
Préparaient l’image du dieu à venir;
Et quand le lent poème de ses années grandissantes
Et le fertile murmure de l’essaim des jours
Eurent comblé de miel ses sens et rempli son corps
Complétant la pleine lunaison de sa grâce,
Gardée par le seul silence de sa force,
Sa grandeur solitaire n’était pas moindre.
La divinité pressait, plus proche de la surface,
Un soleil prenait la place de l’enfantine nébuleuse
Souverain dans un ciel bleu sans compagnon.
Le soleil montait pour saisir la scène humaine:
Le puissant Habitant se mettait à observer son domaine,
L’esprit sur le front de Savitri s’éclairait d’une lumière plus tendre
Son regard songeur devenait grave et doux;
Des feux couverts et divinement humains, profondément aimants,
S’éveillaient dans la transparence de ses long yeux frangés
Telles des flammes sacrées dans un sanctuaire mystérieux.
Par ce puits de cristal brillait une volonté
Qui apportait à la vie une large dimension.
Derrière l’arc scrutateur des sourcils
Une puissance noble dominait son grand front candide
Et regardait les choses transitoires à la lumière de la sagesse.
Annonciatrice de la victoire dans la tour de veille,
Son aspiration faisait descendre le haut destin;
Une guerrière silencieuse faisait la ronde dans sa place forte
Inviolée, gardant le trône diamantin de la Vérité.
Son cœur passionné, tel le halo d’une lune de nectar2,
Aimait tous les êtres sans prononcer un mot et sans faire un signe,
Mais gardait dans le secret ravi de son sein
Un monde silencieux de félicité ardente et tendre.
Fière, rapide, pleine de joie, l’onde de vie courait en elle,
Comme une rivière du Paradis.
Maints hauts dieux habitaient sa maison de beauté;
Déjà l’orbe de sa nature faisait un tout parfait,
Harmonieux comme une mélodie aux maintes tonalités
Immense et varié comme un univers.
Presque, le corps qui abritait cette grandeur semblait
Une image faite de la lumière transparente des cieux.
Son charme rappelait un tableau des heures de vision:
Une passerelle d’or sur un fleuve de féerie,
Un palmier solitaire près d’un lac semé de lune
Compagnon seul d’une vaste paix moirée,
Un bruissement comme des feuilles du jardin d’Éden
Quand vont et viennent les pas des Immortels,
Une auréole de feu sur des montagnes endormies,
Un étrange visage étoilé, tout seul dans la Nuit.
FIN DU CHANT UN
(Savitri grandissante retrouve sa parenté avec les mondes de beauté et les sources de notre inspiration humaine, mais tout cela ne pouvait pas remplir la Vastitude de son être. Puis elle tente de partager ce quelle est avec un premier cercle de jeunes “disciples”, mais nul n’arrivait à la rejoindre...)
1 Savitri, la Flamme et la Passion, celle qui n’admet pas la victoire de la Mort ni du Destin, la Semence du changement de la terre.
2 Dans la tradition indienne, la lune (Soma) représente le dieu de la joie divine, l’Ananda ou le Nectar qui est à la base de la création – Savitri est le symbole même de la Joie créatrice qui veut la joie pour la terre.