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SRI AUROBINDO

Lettres sur le Yoga

Volume 3. Section 4

4. La transformation du physique

I  II  III  IV  V  VI  VII   VIII   IX X

VIII

3469

Tout le principe de notre yoga est de se donner entièrement au~seul Divin et à personne ni à rien d'autre, et de faire descendre en nous, par l'union avec le Pouvoir de la Mère divine, toute la lumière, la force, l'ampleur, la paix, la pureté, la conscience de vérité et l'Ânanda transcendants du Divin supramental. Par conséquent, il ne peut y avoir dans ce yoga aucune place pour des relations vitales ou des échanges vitaux avec autrui. Toute relation ou tout échange de ce genre enchaîne immédiatement l'âme à la conscience et à la nature inférieures, empêche la vraie et pleine union avec le Divin et entrave non seulement l'ascension vers la Conscience de Vérité supramentale, mais la descente de l'Îshwarî Shakti supramentale. Ce serait encore pire si cet échange prenait la forme d'une relation ou d'une jouissance sexuelles, même si elles étaient exemptes de tout acte extérieur; par conséquent, ces choses sont absolument interdites dans la sâdhanâ. Il va sans dire qu'aucun acte physique de ce genre n'est permis; mais même toutes les formes plus subtiles sont à éliminer. C'est seulement après nous être unis au Divin supramental que nous pouvons trouver notre vraie relation spirituelle avec les autres dans le Divin; en l'unité supérieure, il n'y a pas de place pour ce genre de mouvement vital, inférieur et grossier.

En maîtrisant l'impulsion sexuelle — en devenant le maître du centre sexuel de telle sorte que son énergie soit tirée vers le haut au lieu d'être jetée au-dehors et gaspillée — on peut en effet changer la force de la semence en une énergie physique fondamentale qui sert de support à toutes les autres: on peut changer retas en ojas. Mais nulle erreur ne saurait être plus périlleuse que d'accepter un mélange de désir sexuel et sa satisfaction sous quelque forme subtile, et de considérer que cela fait partie de la sâdhanâ. Ce serait la façon la plus efficace de se diriger tout droit vers la chute spirituelle et de précipiter dans l'atmosphère des forces qui bloqueraient la descente supramentale et feraient descendre à leur place des puissances vitales adverses semant le désordre et le désastre. Au cas où cette déviation tenterait de se produire, il faut absolument la rejeter et l'effacer de la conscience si l'on veut que la Vérité descende et que l'œuvre s'accomplisse.

C'est une erreur également de s'imaginer que s'il faut abandonner l'acte sexuel physique, sa reproduction interne puisse faire partie de la transformation du centre sexuel. L'action de l'énergie sexuelle animale dans la Nature est un artifice pour accomplir certain dessein particulier dans l'économie de la création matérielle dans l'Ignorance. Mais l'excitation vitale qui l'accompagne, crée dans l'atmosphère une opportunité et une vibration des plus favorables à l'irruption des forces et des êtres du vital, dont justement l'occupation principale consiste à empêcher la descente de la Lumière supramentale. Le plaisir attaché à l'acte sexuel est une dégradation et non la vraie forme du divin Ânanda. Le vrai Ânanda divin dans le physique a une qualité, une substance et un mouvement différents; il existe par lui-même en son essence, et sa manifestation dépend seulement de l'union intérieure avec le Divin. Vous avez parlé d'Amour divin; mais l'Amour divin, quand il touche le physique, n'éveille pas ces grossières tendances du vital inférieur; l'assouvissement ne peut que le repousser et faire qu'il se retire de nouveau vers les hauteurs, d'où il est déjà si difficile de le faire descendre dans la grossièreté de la création matérielle que lui seul peut transformer. Cherchez l'Amour divin par la seule porte qu'il consente à franchir — la porte de l'être psychique — et rejetez l'erreur du vital inférieur.

La transformation du centre sexuel et de son énergie est nécessaire à la siddhi physique, car ce centre est le support corporel de toutes les forces mentales, vitales et physiques de la nature. Il doit se changer en une masse et un mouvement de Lumière intime, de Pouvoir créateur, de pur Ânanda divin. Seule la descente de la Lumière, de la Puissance et de la Béatitude supramentales dans ce centre peut le changer. Quant à son fonctionnement plus tard, c'est la Vérité supramentale et la vision, la volonté créatrices de la Mère divine qui le détermineront. Mais ce sera un fonctionnement de la Vérité consciente et non de l'Obscurité et de l'Ignorance auxquelles la jouissance et le désir sexuels appartiennent; ce sera un pouvoir de conservation et une libre radiation sans désir des forces de vie, et non leur dissipation et leur gaspillage. Gardez-vous d'imaginer que la vie supramentale sera simplement un accroissement de la satisfaction des désirs du vital et du corps. Rien ne peut être un plus grand obstacle à la descente de la Vérité que cet espoir de glorification de l'animal dans la nature humaine. Le mental voudrait que l'état supramental soit une confirmation de ses propres idées chéries et de ses préjugés; le vital voudrait que ce soit une glorification de ses propres désirs; le physique, que ce soit une riche prolongation de son confort, de ses plaisirs et de ses habitudes. S'il devait en être ainsi, ce serait seulement le couronnement exagéré et hautement grossi de la nature animale humaine, non une transition de l'humain au Divin.

Il est dangereux de songer à abandonner "toute barrière de discernement et de défense contre ce qui essaye de descendre" en vous. Avez-vous réfléchi à ce que cela voudrait dire si ce qui descendait n'était pas en accord avec la Vérité divine, était peut-être même contraire à la Vérité divine? Le pouvoir adverse ne saurait demander meilleure condition pour prendre possession du chercheur. C'est seulement la force de la Mère et la Vérité divine que l'on doit admettre sans barrière. Et même alors, il faut garder le pouvoir de discernement afin de déceler toutes les faussetés qui viennent en travestissant la force de la Mère ou la Vérité divine; il faut aussi garder le pouvoir de rejet qui écartera tout mélange.

Gardez la foi en votre destinée spirituelle; retirez-vous de l'erreur et ouvrez davantage votre être psychique à la direction directe de la lumière et du pouvoir de la Mère. Si la volonté centrale est sincère, chaque aveu d'erreur peut devenir un échelon vers un mouvement plus vrai et un progrès supérieur.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3470

Il est vrai que le centre sexuel et ses réactions peuvent être transformés et que l'Ânanda d'en haut peut descendre pour remplacer la réaction sexuelle animale. L'impulsion sexuelle est une dégradation de cet Ânanda. Mais recevoir cet Ânanda avant que la conscience physique (y compris le vital physique) soit transformée peut être dangereux; car d'autres choses, plus basses, peuvent en profiter pour s'y mêler, ce qui bouleverserait l'être tout entier et pourrait l'engager sur une fausse route en lui donnant l'impression que ces choses inférieures font partie de la sâdhanâ et reçoivent l'approbation d'en haut, ou simplement parce que les éléments inférieurs l'emportent sur la véritable expérience. Dans ce dernier cas, l'Ânanda cesserait et le centre sexuel serait possédé par les réactions inférieures.

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3471

J'ai énoncé très brièvement dans ma lettre précédente ma position à l'égard de l'impulsion sexuelle dans le yoga. J'ajouterai ici que mes conclusions ne sont fondées sur aucune opinion mentale, aucune idée morale préconçue, mais sur des faits probants et sur l'observation et l'expérience. Je ne nie pas que tant que l'on admet une sorte de séparation entre l'expérience intérieure et la conscience extérieure, celle-ci étant laissée à elle-même comme une activité inférieure contrôlée mais non transformée, il est tout à fait possible d'avoir des expériences spirituelles et de faire des progrès sans une cessation totale de l'activité sexuelle. Le mental se sépare du vital extérieur (les instruments de la vie) et de la conscience physique et vit sa propre vie intérieure. Mais très peu de gens peuvent vraiment faire cela d'une manière complète; et dès l'instant où les expériences s'étendent aux plans vital et physique, on ne peut plus traiter le sexe de cette manière. A tout moment, il peut devenir une force qui dérange, bouleverse et déforme. J'ai observé que le sexe, au même degré que l'ego (l'orgueil, la vanité et l'ambition) et les convoitises et désirs radjasiques, est l'une des causes principales des accidents spirituels qui arrivent dans la sâdhanâ. Vouloir le traiter par le détachement, sans l'extirper totalement, échoue tout à fait; vouloir le "sublimer" comme le préconisent beaucoup de mystiques modernes en Europe, est une expérience tout à fait téméraire et périlleuse. Car c'est le mélange du sexe et de la spiritualité qui cause les plus grands ravages. Même vouloir le "sublimer" en le tournant vers le Divin comme dans le madhura bhāva vishnouïte comporte de sérieux dangers ainsi que le prouvent si souvent les mauvais résultats d'une fausse tournure ou d'un mauvais usage de cette méthode. En tout cas, dans notre yoga, qui ne recherche pas seulement l'expérience essentielle du Divin, mais la transformation de tout l'être et de toute la nature, j'ai trouvé que de viser à une complète maîtrise de la force sexuelle est une nécessité absolue de la sâdhanâ. Autrement, la conscience vitale reste un trouble mélange dont la turbidité affecte la pureté du mental spiritualisé et entrave sérieusement la poussée ascensionnelle des forces du corps. Ce yoga exige une ascension complète de toute la conscience inférieure ou ordinaire et sa jonction avec la conscience spirituelle au-dessus, et une descente complète de la conscience spirituelle (finalement, de la conscience supramentale) dans le mental, la vie et le corps afin de les transformer. L'ascension totale est impossible tant que le désir sexuel bloque le chemin; la descente est dangereuse tant que le désir sexuel a du pouvoir dans le vital. Car à tout moment, un désir sexuel non extirpé ou latent peut être la cause d'un mélange qui repousse la vraie descente et se sert à d'autres fins de l'énergie acquise, ou tourne toutes les actions de la conscience vers de fausses expériences, troubles et trompeuses. Par conséquent, il faut se débarrasser de cet obstacle sur le chemin, sinon il ne peut y avoir ni sécurité ni libre mouvement vers l'aboutissement décisif de la sâdhanâ.

L'opinion contraire dont vous parlez, vient peut-être de l'idée que le sexe est une partie naturelle de l'ensemble vital-physique humain, une nécessité comme la nourriture et le sommeil, et que sa totale inhibition peut mener à un déséquilibre et à de sérieux désordres. C'est un fait que le sexe, si l'on supprime son activité extérieure tout en s'y livrant d'autres manières, peut produire des désordres dans le système et des troubles cérébraux. Telle est la base de la théorie médicale qui déconseille l'abstinence sexuelle. Mais j'ai remarqué que ces désordres se produisent seulement quand une satisfaction secrète ou pervertie remplace l'activité sexuelle normale, ou quand on se laisse aller à cette activité d'une manière vitale subtile, par l'imagination ou par un échange vital invisible de genre occulte. Je ne pense pas qu'aucun mal se produise jamais quand il y a un véritable effort spirituel vers la maîtrise et l'abstinence. En Europe maintenant, bien des autorités médicales soutiennent que l'abstinence sexuelle, si elle est authentique, est bienfaisante; car l'élément du retas qui sert à l'acte sexuel est alors transformé en l'autre élément, ojas, qui nourrit les énergies du système — mentales, vitales et physiques; et c'est la justification de l'idée indienne du brahmacarya: la transformation de retas en ojas et l'ascension des énergies pour les changer en force spirituelle.

Quant à la méthode de maîtrise, on ne peut pas y parvenir par une simple abstinence physique; il faut un procédé combiné de détachement et de rejet. La conscience se détache de l'impulsion sexuelle, sent qu'elle n'est pas à elle, que c'est quelque chose d'étranger qui est jeté sur elle par la force de la Nature, et refuse de consentir ou de s'identifier; chaque mouvement de refus la rejette de plus en plus au-dehors. Le mental reste impassible; au bout de quelque temps, l'être vital, principal support de l'impulsion sexuelle, s'en retire de la même manière; enfin la conscience physique cesse de la soutenir. Ce processus continue jusqu'à ce que le subconscient lui-même ne puisse plus le faire surgir en rêve et qu'aucun autre mouvement ne vienne de la force de la Nature extérieure pour rallumer ce feu inférieur.

Tel est le processus quand les tendances sexuelles persistent avec obstination. Mais certains peuvent s'en débarrasser d'une façon définitive en les laissant tomber de la nature, promptement et radicalement, quoique ce soit plus rare. Il faut dire que l'élimination totale de l'impulsion sexuelle est l'une des choses les plus difficiles de la sâdhanâ, il faut s'attendre à ce que cela prenne du temps. Mais sa totale disparition est chose faisable et il est assez commun d'en être pratiquement libéré, à part quelques mouvements de rêve de temps à autre venant du subconscient.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3472

Le sexe (sur le plan occulte) se tient à peu près à égalité avec l'ambition, etc., du point de vue du danger pour la sâdhanâ, seulement son action est en général moins évidente; par exemple, les Pouvoirs hostiles ne le présentent pas aussi ouvertement comme un objectif à poursuivre dans la vie spirituelle.

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3473

Je n'ai pas dit que l'impulsion sexuelle n'avait pas été maîtrisée dans les autres yogas. J'ai dit qu'il était difficile de s'en libérer entièrement et qu'essayer de la sublimer, comme dans la sâdhanâ vishnouïte, présentait certains dangers. Tout ce que l'on sait de ce qui est arrivé souvent, et même généralement, chez les vishnouïtes le démontre. Transcender et transformer sont deux choses différentes. Notre sâdhanâ prévoit trois sortes de transformation, ou trois étapes dans la transformation: la transformation psychique, la transformation spirituelle et la transformation supramentale. Les deux premières ont été réalisées dans d'autres yogas, à leur manière; la dernière est une entreprise nouvelle. Les deux premières suffisent pour atteindre la réalisation spirituelle, mais la divinisation de la vie humaine n'est, à mon avis, possible que par la transformation supramentale.

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3474

Qu'est-ce que notre yoga a à voir avec le sexe et les contacts sexuels? Je vous ai dit et répété qu'il fallait se débarrasser du sexe et surmonter l'impulsion sexuelle avant que la siddhi de notre yoga soit possible.

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3475

Transmuer les formes actuelles de la nature humaine ordinaire est une chose, les accepter en est une autre. La raison invoquée pour s'adonner à l'acte sexuel n'a rien d'impératif. Seule une minorité est appelée à mener la stricte vie yoguique et il y aura toujours quantité de gens pour perpétuer l'espèce. Le yogi n'a certes ni mépris ni aversion pour la nature humaine; il la comprend et considère la place assignée à chacune de ses activités d'un regard calme et clair. Par ailleurs, il est préférable d'agir avec une pleine maîtrise de soi, sans désir, sous la direction d'une conscience supérieure; on peut parfois être amené, en suivant cette ligne de conduite, à accomplir la volonté divine par des actions qui, dans d'autres circonstances, ne sauraient être entreprises par un yogi, comme la guerre et la destruction qui l'accompagne. Mais une telle règle invoquée trop à la légère pourrait aisément se convertir en un prétexte pour s'abandonner à la nature humaine ordinaire.

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La Mère vous a déjà dit ce qu'il en était de cette idée. L'idée que l'appétit sexuel cessera et disparaîtra à jamais si on l'assouvit sans contrainte est un leurre que le vital présente au mental pour lui faire approuver ses désirs; elle n'a aucune autre raison d'être, aucune vérité, aucune justification. En satisfaisant de temps en temps le désir sexuel, on laisse le feu couver sous la cendre, tandis qu'en l'assouvissant complètement, on ne peut que s'enfoncer dans son bourbier. Cet appétit, comme tous les appétits, ne cesse pas par une satiété temporaire; il se renouvelle après un assoupissement temporaire et veut de nouveau se satisfaire. Le bon remède n'est ni la petite dose, ni la grande. Il ne peut disparaître que par un rejet psychique radical, ou par une ouverture spirituelle complète accompagnée de la descente progressive d'une conscience qui n'en veut pas et qui possède le véritable Ânanda.

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3477

Il ne s'agit pas de peur; il s'agit de choisir entre la Paix et l'Ânanda du Divin et le plaisir dégradé du sexe, entre le Divin et votre attrait pour les femmes. La nourriture est nécessaire à l'entretien du corps; mais la satisfaction sexuelle ne l'est pas. Même le rasa de la nourriture ne peut s'harmoniser avec l'état spirituel que si toute gourmandise et tout désir gustatif disparaît. Le plaisir intellectuel ou esthétique peut aussi être un obstacle à la perfection spirituelle si l'on y est attaché, bien qu'il soit beaucoup plus proche de la spiritualité qu'un appétit physique grossier et non transformé; en fait, pour faire partie de la conscience spirituelle, le plaisir intellectuel et esthétique doit aussi se transformer et devenir quelque chose de plus élevé. Mais on ne peut pas garder tout ce qui a un rasa. Il y a un rasa dans le fait de blesser et de tuer: c'est le plaisir sadique; il y a un rasa dans le fait de se torturer: c'est le plaisir masochiste; la psychologie moderne est pleine de ces deux plaisirs-là. Le simple fait que les choses aient un rasa n'est pas une raison suffisante pour les garder et en faire une partie de la vie spirituelle.

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3478

Il n'y a aucune "extase" dans l'acte sexuel, c'est forcément — et cela ne peut être — qu'une excitation et un plaisir fugitifs qui finissent par s'user avec l'usure du corps.

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3479

Oui,dans le monde moderne, l'atmosphère sexuelle a tout envahi, d'autant plus que l'humanité a cessé de croire aux anciennes contraintes morales que rien n'est venu remplacer.

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3480

L'idée des nouveaux mystiques européens comme D.H. Lawrence, Middieton Murry, etc. est que l'activité sexuelle est la voie toute désignée pour trouver le " Moi supérieur"'- ou le "Moi inférieur", car c'est de cela, semble-t-il, qu'il s'agit en réalité. X ne s'y laisse évidemment pas prendre. Mais si l'on veut seulement le "Moi supérieur" personnel, et non le Divin, on peut admettre le sexe et toutes sortes d'autres choses. Il suffit de réaliser que l'on n'est pas le corps, pas la vie, pas le mental, mais le Moi, et de faire tout ce que le Moi supérieur vous dit de faire.

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3481

Je parlais du "Moi supérieur" personnel, c'est-à-dire de la réalisation de quelque chose en nous (le Pourousha) qui n'est ni la Prakriti, ni les mouvements du mental, du vital et du physique, mais qui est le Penseur, etc. Ce Pourousha peut donner son consentement à n'importe quel mouvement de la nature ou le refuser; il peut aussi prescrire à la Prakriti ce qu'elle doit ou ne doit pas faire. Il peut lui permettre de s'adonner au sexe ou retirer son approbation. C'est en général le Pourousha mental (Manômaya Pourousha) que l'on réalise ainsi, mais il y a aussi un Prânamaya Pourousha ou Pourousha vital. Par ce terme "Overself"1 ils veulent sans doute désigner ce Pourousha; ils le considèrent comme une sorte d'Âtman personnel.

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3482

Dans ce cas l'unité avec tous reviendrait à satisfaire l'instinct sexuel avec tous, ce qui serait un siddhānta très surprenant, bien qu'une pratique de ce genre existe dans le Tantra "de la main gauche". Mais les tantriques de la main gauche sont plus logiques que vous: pourquoi l'unité, si elle doit justifier l'expression par le sexe, soutiendrait-elle seulement les formes les plus bénignes et non les formes les plus crues de l'expression amoureuse? Mais le sexe est-il vraiment fondé sur l'amour, ou est-ce l'amour sexuel qui se fonde sur l'instinct sexuel? Et l'instinct sexuel est-il une expression du sentiment spirituel de l'Un en tous? N'est-il pas en réalité fondé sur la dualité, sauf lorsqu'il recherche simplement la satisfaction et le plaisir, où il n'est nullement question d'amour? Sommes-nous attirés vers une femme par le sentiment qu'elle est nous-même, ou par le fait qu'elle est quelqu'un d'autre et nous attire par un charme ou une beauté dont nous voulons nous délecter, que nous voulons posséder, ou encore par le simple fait qu'elle est différente de nous, qu'elle est femelle et non mâle, de sorte que l'instinct sexuel peut trouver là l'occasion de se donner libre cours?

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3483

L'impulsion sexuelle est certes la plus grande force du plan vital; si elle peut être sublimée et orientée vers le haut, l'ojas qui se crée aide puissamment à atteindre la conscience supérieure. Mais la simple abstinence ne suffit pas.

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3484

L'énergie sexuelle utilisée par la Nature à des fins de reproduction est, dans sa véritable essence, une énergie fondamentale de Vie. Elle peut être utilisée non pour donner plus d'envolée à la vie vitale émotive, mais dans une certaine mesure pour l'intensifier; elle peut être maîtrisée et détournée de son objectif sexuel pour être utilisée dans la création et la production esthétiques, artistiques ou autres, ou conservée pour exalter les énergies, intellectuelles ou autres. Si elle est entièrement maîtrisée, elle peut aussi être transformée en une force d'énergie spirituelle. L'Inde antique connaissait bien ce phénomène qu'elle décrivait comme la conversion de retas en ojas par le une grande L'abus de l'énergie sexuelle conduit au désordre et à la désintégration de l'énergie de vie et de ses pouvoirs.

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L'impulsion sexuelle est évidemment tout à fait naturelle et se retrouve chez tous les êtres humains. La Nature l'a introduite dans son fonctionnement à des fins de procréation, pour que l'espèce se perpétue. Les animaux l'utilisent dans ce but, mais les hommes se sont éloignés de la Nature et s'en servent surtout pour y trouver le plaisir, de sorte qu'elle s'est emparée d'eux et les harcèle à tout moment.

On doit naturellement vaincre l'impulsion sexuelle, mais cela ne peut pas se faire entièrement d'un seul coup; il faut être persévérant, patient et fermement résolu à ne pas s'y abandonner, ni physiquement, ni mentalement. Même quand c'est fait et qu'il n'y a plus ni pensée ni désir, l'éjaculation peut continuer à se produire pendant le sommeil, mais si le mental reste détaché, cette réaction automatique finira par disparaître.

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Les sensations sexuelles ne "deviennent" pas un principe de la conscience physique, elles sont déjà là, dans la nature physique; partout où il y a une vie consciente, la force sexuelle est là. Elle est l'agent de reproduction de la Nature physique, et elle existe à cette fin.

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Sur terre, le mouvement sexuel est une forme de l'énergie physique fondamentale dont la Nature se sert à des fins de procréation. Le frisson dont parlent les poètes et qui s'accompagne d'une excitation très grossière est l'appât qu'elle offre au vital pour lui faire accepter ce procédé par ailleurs déplaisant; nombreux sont ceux qui, après l'acte, reculent avec dégoût et ressentent une répulsion pour le partenaire en raison de ce dégoût, bien qu'ils y reviennent par la suite, lorsque le dégoût a disparu, à cause de cet appât.

L'énergie sexuelle est elle-même un grand pouvoir qui, dans sa base physique, a deux composantes: l'une est destinée à la procréation et au processus qu'elle nécessite, l'autre alimente les énergies générales du corps, du mental et du vital, et aussi les énergies spirituelles du corps. Les anciens yogis appelaient ces deux composantes retas et ojas. Les hommes de science européens ont en général snobé cette idée, mais commencent maintenant à en constater eux-mêmes la vérité. Quant au frisson dont les poètes font si grand cas, c'est simplement une déformation, une dégradation très grossière de l'Ânanda physique qui peut, par le yoga, s'établir dans le corps, ce qui est impossible tant qu'il continue à être dévié par le sexe.

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C'est exact; si l'on empêche le liquide séminal de se répandre, il se transforme en tejas et ojas. C'est là-dessus que les yogis basent toute la théorie du brahmacarya. Si ce n'était pas le cas, le brahmacarya ne serait pas nécessaire pour produire le tejas et l'ojas.

Ce n'est pas une question de vigueur et d'énergie en soi, mais de support physique; dans le support physique, l''ojas produit par le brahmacarya compte énormément. La transformation du retas en ojas est la transformation d'une substance physique en une énergie physique (qui produit nécessairement aussi une énergie physico-vitale). L'énergie spirituelle elle-même peut seulement faire mouvoir le corps, comme le vital et le mental, mais en le faisant mouvoir elle l'épuiserait si elle n'avait pas un support physique. (Je parle évidemment de l'énergie spirituelle ordinaire et non de l'énergie supramentale future qui devra non seulement transmuer le retas en ojas, mais aussi l'ojas en quelque chose d'encore plus sublimé).

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3489

Les hommes de science (du moins à ce que j'ai lu) considèrent que la sécrétion des glandes sexuelles transporte et fournit une grande quantité d'énergies générales. Ils considèrent même que la force sexuelle joue un grand rôle dans la production de la poésie, de l'art, etc., et dans l'activité du génie en général. Enfin, c'est un médecin qui a découvert que le liquide séminal est fait de deux parties, l'une dont la finalité est sexuelle, l'autre qui est une base de l'énergie générale, et si l'on ne s'adonne pas à l'activité sexuelle, le premier élément tend à se convertir en le second (retas en ojas; les yogis l'avaient déjà découvert). Simples théories? Les déclarations ou les conclusions de la partie adverse en sont aussi; une théorie en vaut une autre. Quoi qu'il en soit, je ne crois pas qu'une atrophie des glandes sexuelles due à l'abstinence soit un fait d'expérience générale. Ce que soutient X est cependant logique, si nous prenons en considération non pas les effets individuels, mais le cours de l'évolution, et si nous postulons que cette évolution se déroulera comme la précédente; car les organes inutiles sont censés disparaître ou s'atrophier. Mais l'évolution supramentale suivra-t-elle le même cours que l'ancienne, ou se fabriquera-t-elle de nouvelles adaptations? Rien n'est certain à cet égard.

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3490

Vous n'avez pas compris. Je disais qu'il n'est pas vrai que les hommes de science n'attachent aucune valeur à la sécrétion des glandes sexuelles et croient qu'elle ne sert qu'à un but extérieur. De nombreux savants la considèrent au contraire comme la base d'une énergie productive; entre autres, elle joue un rôle dans la production artistique et poétique. Non que les artistes et les poètes soient des anachorètes et des brahmachâri, mais leurs glandes sexuelles ont une activité puissante dont une partie est dirigée vers la création, l'autre vers la procréation (fructueuse ou non). Selon la théorie récente, comme selon celle du yoga, la partie procréatrice serait le retas, la partie créatrice serait la base de l'ojas. Or si nous supposons que le poète ou l'artiste conserve son retas et le transforme en ojas, le résultat serait une augmentation du pouvoir de productivité créatrice.

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3491

Cette idée d'impuissance est pour le moins irrationnelle; l'impuissance vient de l'abus ou d'un mauvais usage (de certaines perversions); elle ne vient pas de la maîtrise de soi. La maîtrise de soi se traduit par un détournement de l'énergie vers d'autres pouvoirs, parce que le pouvoir sexuel, quand il est maîtrisé, devient une force pour les énergies de vie, les pouvoirs du mental et un fonctionnement de plus en plus puissant de la conscience spirituelle.

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3492

Chez la plupart des hommes l'impulsion sexuelle est la plus forte de toutes les impulsions de la Nature.

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3493

L'impulsion sexuelle trouve en elle-même sa propre raison d'être; elle agit pour sa propre satisfaction et n'a pas à se chercher de raisons, car elle est instinctive et irrationnelle.

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3494

[Pourquoi l'illusion du sexe subsiste-t-elle?] Elle a trop de racines dans le vital humain. Le sexe est terriblement tenace. Par ailleurs, la nature physique universelle en a tellement besoin que même lorsque l'être humain le repousse, elle le lui renvoie le plus longtemps possible.

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3495

Tous les mouvements sont, dans leur ensemble, des mouvements des forces cosmiques de la Nature, ce sont des mouvements de la Nature universelle. L'individu en reçoit quelque chose, une vague ou une pression de quelque force cosmique qui le pousse; il croit qu'elle vient de lui, qu'elle est engendrée en lui séparément, mais ce n'est pas le cas; cela fait partie d'un mouvement général qui agit exactement de la même façon chez les autres. Le sexe, par exemple, est un mouvement de la Nature générale qui cherche à se satisfaire et utilise indifféremment un individu ou un autre; un homme vitalement ou physiquement "amoureux" d'une femme, comme on dit, ne fait que répéter le mouvement universel du sexe et le satisfaire; si ce n'avait pas été cette femme-ci, c'aurait été une autre; il n'est qu'un instrument dans le mécanisme de la Nature, son mouvement n'est pas indépendant. Il en est de même de la colère et d'autres impulsions de la Nature.

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3496

Le mouvement sexuel est naturellement en lui-même une force impersonnelle et ne dépend d'aucun objet en particulier. Il ne s'attache à l'un ou à l'autre que pour se manifester et se donner une occasion de se satisfaire. Lorsqu'il ne peut pas s'exprimer dans l'échange vital, il tend à perdre son caractère vital et attaque par ses mouvements les plus physiques et les plus élémentaires. Il n'est vaincu que lorsqu'il a été rejeté du physique vital et du physique le plus matériel.

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3497

Le sexe existe pour sa propre satisfaction et telle ou telle personne n'est pour lui qu'un prétexte, une occasion d'agir ou un moyen d'éveiller son activité. C'est du dedans, par la paix et la pureté d'en haut descendant dans cette partie de l'être et la possédant, qu'il doit disparaître.

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3498

[Le désir d'attirer les autres par le charme physique:] C'est la vanité habituelle du vital inférieur; c'est très répandu. N'importe quel homme peut être attiré par n'importe quelle femme, et inversement, quand les forces sexuelles sont actives, mais cette attirance ne lui est pas personnelle, c'est la pulsion de la force sexuelle.

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3499

L'attirance sexuelle appartient à une force générale qui utilise l'individu à ses propres fins et profite de la proximité d'une autre personne [...]. C'est en soi-même qu'on trouve la sécurité, en se détachant aussitôt (en prenant du recul, en n'acceptant pas cette attirance comme quelque chose de personnel) et en la rejetant.

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3500

C'est évidemment la force sexuelle universelle qui agit, mais certains en ont plus que d'autres, ont du "sex-appeal", comme on dit maintenant en Europe. Ce sont surtout les femmes qui ont du "sex-appeal", même sans aucune intention consciente de l'exercer sur quelqu'un en particulier. Elles peuvent l'orienter consciemment vers une personne en particulier, mais il peut s'exercer aussi sur beaucoup d'autres qu'elles ne tiennent pas particulièrement à séduire. Toutes les femmes ne l'ont pas, mais une certaine force d'attirance sexuelle est présente chez la plupart d'entre elles. Les hommes exercent évidemment une attirance similaire sur les femmes.

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3501

Un sourire, un mouvement, un air, un geste de la femme peut être le point de départ de ces vibrations. Je ne pense pas que cela tienne au sourire lui-même, mais tous ces moyens ont toujours servi à stimuler le sexe chez l'homme (hāvabhāva) et la femme en use, souvent inconsciemment et par simple habitude, lorsqu'elle aborde un homme; qu'elle ait ou non l'intention de lui plaire ou de l'émouvoir, le mouvement vient instinctivement. X est le genre de femme qui a ce mouvement instinctif de plaire à l'homme. Mais même lorsque la femme sourit sans y penser, sans même le mouvement instinctif habituel, la vibration peut pourtant se produire chez l'homme, en raison de son habitude de réagir à l'attirance féminine. Ces mouvements commencent d'une manière presque automatique. Comme je vous l'ai déjà écrit, c'est la réponse automatique du mental physique ou vital (imagination, etc.) qui les prolonge et les rend efficaces. Sinon les vibrations se dissiperaient au bout de quelque temps.

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3502

Elle peut n'avoir aucun sentiment sexuel à votre égard, mais il y a une sorte de poussée vitale, un déploiement de tentacules — je ne sais pas exactement comment l'exprimer — dont le but secret est, dans la Nature, de séduire l'homme, d'attirer son attention et de la fixer sur la femme, de l'accrocher et en quelque sorte de le tirer à elle. Le mental de la femme peut n'avoir aucune intention consciente, c'est-à-dire que l'intention peut ne pas être claire ni même présente à son esprit, elle peut être simplement instinctive ou subconsciente. Aucune intention sexuelle physique n'est nécessaire, il suffit d'un mouvement spontané du vital. Toutes les femmes dont le tempérament est fortement vital (et c'est le cas de X) ont cette réaction; certaines plus, d'autres moins. Il peut n'y avoir là aucune impulsion sexuelle, et cependant cela suscitera l'idée de sexe chez l'homme. Naturellement X n'a aucune connaissance psychologique et ces choses sont trop subtiles pour qu'elle puisse les percevoir ou les comprendre. Elle peut fort bien croire qu'elle se comporte d'une manière parfaitement innocente et naturelle, et ignorer complètement cette poussée de la Nature qui agit en elle.

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3503

La parure a toujours été utilisée par la femme pour rehausser son "sex-appeal", comme on dit maintenant, et l'homme y a toujours été sensible; les femmes aussi trouvent dans le vêtement masculin un élément de séduction (par exemple, le prestige de l'uniforme). Il y a aussi une question de goût particulier en matière de costumes: il est tout à fait normal qu'un sari d'une certaine couleur soit séduisant. La séduction agit sur les sens et le vital, alors que c'est le mental qui a une aversion pour les défauts psychologiques et qui est refroidi lorsqu'ils sont mis au jour; mais cette répugnance du mental ne peut durer face à la séduction vitale qui est plus forte.

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3504

Cette association [du sens du toucher] avec le sexe est physico-vitale; autrement, il n'y a pas nécessairement une relation entre le sentiment sexuel et l'expression de l'affection par le contact physique. Sauf cas exceptionnels, quand une mère et son fils, une frère et sa sœur s'embrassent, ils n'ont aucun sentiment sexuel. C'est une sorte de conversion habituelle qui s'opère dans le passage de l'émotionnel au physique et comme ce n'est qu'une habitude, elle peut être transformée, même si elle est forte.

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3505

[Le toucher:] Il est physico-vital. Tout mouvement sexuel contient un élément vital, mais le simple mouvement vital n'est pas directement intéressé par le contact physique ou l'acte sexuel. Il s'intéresse plutôt au jeu des émotions, à la domination et à la sujétion, aux disputes, aux réconciliations, aux échanges de forces vitales, etc. C'est une conscience physico-vitale qui donne une telle importance au contact physique, aux baisers, à l'acte sexuel, etc.

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3506

Il vaut mieux éviter de se toucher tant que d'un côté ou de l'autre, il y a une réaction sexuelle. À un stade plus élevé, toucher ou non est indifférent. Ce qu'il en sera à l'apogée du supramental, laissons le supramental en décider.

Le contact physique peut être neutre, il peut aussi entraîner un échange de forces. Quand ce sont des forces spirituelles ou spiritualisées que l'on échange, le contact physique a un sens et c'est ce qui le justifiera dans la réalisation supramentale. Mais en attendant, mieux vaut être circonspect.

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3507

Dans la société ordinaire, les gens se touchent plus ou moins librement suivant les usages de cette société. C'est tout différent [de ce qui se passe ici], parce que l'impulsion sexuelle y est admise dans certaines limites plus ou moins larges ou étroites, et il est même fréquent de s'y adonner en secret, bien que les gens essaient d'éviter d'être découverts. Au Bengale, où le peurdha est de rigueur, on ne se touche, entre hommes et femmes, que dans le cercle de famille; en Europe cette restriction n'existe pas tant qu'il n'y a ni familiarité excessive ni indécence; mais en Europe la liberté sexuelle est maintenant presque totale. Ici tout abandon au sexe, dans la vie intérieure ou extérieure, est considéré comme un obstacle à la sâdhanâ — ce qu'il est, de toute évidence — et est par conséquent indésirable. Pour cette raison, tout contact exagérément familier entre hommes et femmes doit être évité, et aussi tout genre de caresse, car cela crée ou tend à créer une tendance sexuelle ou même une forte impulsion sexuelle. Les contacts fortuits doivent être évités aussi, s'ils donnent naissance à l'impulsion sexuelle. Ce sont des règles de bon sens, si l'on admet le principe que l'on doit s'abstenir de toute activité sexuelle.

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3508

La Nature, dans le monde matériel, a commencé par instituer l'attirance sexuelle à ses fins de procréation, puis a introduit l'amour sur la base de cette attirance sexuelle, de sorte que l'un a tendance à éveiller l'autre. C'est seulement par une forte discipline, une forte volonté ou une transformation de la conscience que l'on peut éliminer cette attirance.

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3509

Le problème n'est pas qu'il est impossible de préserver à l'amour sa pureté, mais les deux [l'amour et le désir sexuel] sont si proches l'un de l'autre et ont été si étroitement liés dans l'animalité de notre espèce à son origine qu'il n'est pas facile de les maintenir complètement séparés. Dans le pur amour psychique, il n'y a pas trace de désir sexuel, mais en général l'affection vitale s'associe très fortement au sentiment psychique qui devient alors impur, même s'il continue à exclure le sexe; l'affection vitale et l'émotion sexuelle physico-vitale sont cependant très proches l'une de l'autre, de sorte qu'à n'importe quel moment ou à la moindre occasion, l'une peut éveiller l'autre. Cette réaction devient très forte chez les individus dotés d'une grande force sexuelle, ce qui est le cas chez la plupart de ceux dont le vital est énergique. Accroître sans cesse la force du psychique, maîtriser l'impulsion sexuelle et la changer en ojas, orienter l'amour vers le Divin sont les vrais moyens de remédier à cette difficulté. La force séminale qui n'est pas dépensée par le sexe peut toujours être transformée en ojas.

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3510

Quand le psychique met son influence sur le vital, la première chose que vous devez éviter soigneusement est le moindre mélange d'un mouvement vital faux avec le mouvement psychique. La luxure est une perversion ou une dégradation qui empêche l'amour d'établir son règne. Ainsi, quand il y a un mouvement d'amour psychique dans le cœur, la première chose qu'il faut empêcher d'entrer est la concupiscence et le désir vital, de même que la première chose à écarter quand la force descend des hauteurs est l'ambition et la vanité personnelles, car le moindre mélange de perversion corromprait l'action psychique et spirituelle et empêcherait le véritable accomplissement.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3511

Qu'est-ce que c'est que cette idée? Le désir du cœur qui meurt d'envie d'aimer des femmes ne serait pas un désir sexuel? Ce désir, et le désir physique, sont tous deux des formes de désir sexuel.

Pourquoi le désir vital suscite-t-il la convoitise? Parce qu'il est une forme de sexe et qu'il éveille en général un désir plus physique.

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3512

L'impulsion sexuelle ne pousse pas seulement à accomplir l'acte, comme X semble le croire, mais cherche surtout à envelopper l'autre, l'envahir, le posséder et en être possédé. C'est particulièrement vrai pour les femmes, car très souvent l'acte sexuel les attire beaucoup moins que les hommes; mais évidement, si le physique vital arrive à un certain point, le mouvement sexuel physique a toujours tendance à suivre.

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3513

La sensation sexuelle peut commencer n'importe où. Comme l'amour vital, elle commence dans le centre vital, cœur ou nombril; bien des garçons sentimentaux l'éprouvent et c'est le début d'une idylle (souvent à l'âge de dix ans ou même huit ans) alors qu'ils ignorent encore tout des relations sexuelles. Chez d'autres, cette sensation s'éveille dans les nerfs, ou en eux et dans l'organe sexuel lui-même. D'autres ne ressentent rien de tel. Bien des jeunes filles passeraient leur vie entière sans en avoir l'expérience si elles n'y avaient pas été initiées et incitées par des hommes. Certaines même la détestent et ne la supportent que sous une sorte de contrainte sociale, ou pour avoir des enfants.

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3514

Un certain nombre de femmes peuvent aimer avec le mental, le psychique, le vital (le cœur), mais répugnent à ce qu'on touche leur corps et même quand cette répulsion cesse, l'acte physique continue à leur faire horreur. Elles cèdent parfois à des instances pressantes, mais ne sont pas pour autant réconciliées avec l'acte qui leur semble toujours animal et dégradant. Les femmes savent cela alors que les hommes semblent avoir du mal à le croire; mais c'est tout à fait vrai.

Anormal est un mot que l'on peut accoler à tout ce qui n'est pas ordinaire et tout à fait sans valeur. Ainsi le génie est anormal, la spiritualité est anormale, et aussi l'effort de vivre en se conformant à un idéal élevé. La tendance des femmes à la chasteté n'est pas anormale, elle est assez fréquente et se rencontre chez des femmes de type très supérieur.

Le mental est le siège de la pensée et de la perception, le cœur est le siège de l'amour, le vital celui du désir; mais en quoi cela empêcherait-il l'amour mental d'exister? Le mental peut être envahi par les sentiments de l'être émotif ou du vital; de même le cœur peut être dominé par le mental et mû par des forces mentales.

Il y a un amour vital, un amour physique. Le vital est capable de désirer une femme pour diverses raisons vitales, sans amour: pour satisfaire l'instinct de domination ou de possession, pour puiser dans les forces vitales d'une femme afin de nourrir ses propres forces, pour échanger des forces vitales, pour satisfaire sa vanité, son instinct de chasseur etc., etc. (cela, c'est le point de vue de l'homme, mais la femme aussi a ses mobiles vitaux). On appelle souvent cela l'amour, mais c'est seulement un désir vital, un genre de désir sexuel. Si, cependant, les émotions du cœur sont éveillées, cela devient un amour vital, où se mêlent tous ces mobiles vitaux ou certains d'entre eux: c'est un amour fort, mais néanmoins vital.

Il peut y avoir aussi un amour physique, une attirance pour la beauté, le sex-appeal physique ou toute autre chose de ce genre qui éveille l'émotion du cœur. Si cet éveil ne se produit pas, seul le besoin physique existe et cela, c'est le pur désir sexuel et rien de plus; mais l'amour physique peut exister.

De la même manière il peut exister un amour mental. Il naît de la tentative de trouver son idéal dans un autre, ou d'une forte passion mentale faite d'admiration et d'émerveillement, ou encore du mental qui cherche un compagnon, un complément qui parachève sa propre nature, un sahadharmī, un guide et un soutien, un chef et un maître; il peut aussi être motivé par toutes sortes d'autres raisons mentales. En soi ce sentiment n'est pas vraiment de l'amour, bien qu'il soit souvent si ardent qu'il s'en distingue à peine et puisse même pousser au sacrifice suprême, à un don de soi complet, etc., etc. Mais lorsqu'il éveille les émotions du cœur, il peut conduire à un amour très puissant qui est pourtant mental, par ses origines et son caractère dominant. D'ordinaire cependant, le mental et le vital s'associent; mais parallèlement à cette association, il peut y avoir une désaffection pour l'acte physique et ce qui l'accompagne, ou même une franche aversion. Si l'homme devient pressant, la femme cédera sans doute, mais à contre-cœur,2 comme on dit, contre ses sentiments et leurs instincts les plus profonds.

C'est une psychologie bien ignorante que celle qui réduit tout au mobile sexuel et à l'impulsion sexuelle.

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3515

Les médecins conseillent le mariage parce qu'ils croient que la satisfaction de l'instinct sexuel est nécessaire à la santé et que le refoulement est cause de désordres dans l'organisme. Ce n'est vrai que lorsqu'il n'y a pas de véritable cessation de l'activité sexuelle, mais seulement un changement dans la manière de s'y adonner. De nos jours, une nouvelle théorie a été élaborée qui confirme la théorie indienne du le front, à savoir que par la continence le retas peut se changer en ojas et la vigueur et la puissance de l'être s'en trouvent considérablement accrues.

Quant à ce que vous dites du stimulant né de l'échange vital, c'est vrai de la vie vitale. Les hommes sont sans cesse en train de dépenser l'énergie vitale et ont besoin de la renouveler; l'une des manières de le faire est de la puiser chez les autres au cours d'un échange vital. Ce n'est cependant pas nécessaire si l'on sait puiser dans la Nature universelle ou dans le Divin, c'est-à-dire au-dessus. En outre, lorsque le psychique est actif, il y a toujours plus à perdre qu'à gagner dans l'échange vital.

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3516

Le mot célibat signifie d'abord le fait de ne pas se marier; on peut lui donner le sens élargi de renoncement à toute relation sexuelle (physique), bien que ce ne soit pas sa vraie signification. Ce n'est pas la même chose que le le front Le la réalisation n'est pas obligatoire dans le Bhaktimârga ou le Karmayoga, mais il est nécessaire dans le Jnânayoga ascétique autant que dans le Râdjayoga et le Hathayoga. Il n'est pas non plus exigé des yogis gṛhastha. Dans notre yoga, le principe est que l'on doit surmonter le sexe, sinon la transformation de la nature vitale inférieure et de la nature physique ne peut se faire. Toute relation sexuelle physique doit cesser, sinon l'on s'expose à de graves dangers. L'impulsion sexuelle doit aussi être surmontée, mais il n'est pas exact qu'il ne puisse y avoir ni sâdhanâ ni expérience avant qu'elle ne le soit complètement; seulement sans cette victoire, on ne peut pas aller jusqu'au bout; il faut reconnaître clairement que cette impulsion est l'un des obstacles les plus sérieux et que s'y laisser aller entraîne un considérable désordre.

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3517

Le célibat est une chose, être libéré des impulsions sexuelles en est une autre. On doit les surmonter et les éliminer, mais si cet affranchissement devait déterminer l'aptitude à continuer le yoga, je me demande combien de sâdhak réussiraient à cet examen. On doit avoir la volonté de surmonter l'impulsion sexuelle, mais son élimination est l'une des choses les plus difficiles pour la nature humaine, et il est tout naturel que cela prenne du temps.

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3518

En ce qui concerne le mariage en général, nous ne considérons pas qu'il faut le conseiller à quelqu'un qui désire se consacrer à la vie spirituelle. Le mariage entraîne en général quantité d'ennuis, de lourdes charges, un asservissement à la vie du monde et de grandes difficultés à concentrer l'effort spirituel. Sa seule utilité naturelle serait de donner une satisfaction restreinte et mesurée à la tendance sexuelle, s'il était impossible de la vaincre. Je ne vois pas en quoi il pourrait vous aider à maîtriser votre mental et à le soumettre; un mental agité ne peut être calmé que de l'intérieur.

Si vous avez l'habitude de vous concentrer entre les sourcils et que cela vous réussit, vous pouvez continuer cette pratique, mais essayez de temps en temps de vous concentrer dans le centre du cœur (au milieu de la poitrine) et voyez si vous y réussissez.

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3519

Une fois que l'on s'est tourné vers le Divin, il n'est pas légitime de laisser le découragement, d'où qu'il vienne, s'emparer de vous. Quels que soient les difficultés et les ennuis, vous devez rester confiant que le Divin, si vous vous fiez à lui, vous fera franchir tous les obstacles. Maintenant je réponds aux questions que vous me posez dans votre lettre.

1. Si vous êtes résolu à suivre le chemin spirituel, le mariage et la vie de famille ne peuvent que s'y opposer. Le mariage ne serait opportun que si l'impulsion sexuelle était si forte qu'il n'y aurait aucun espoir de la surmonter, sinon en s'y adonnant pendant quelque temps d'une manière mesurée et rationnelle, pour l'amener peu à peu à obéir à la volonté. Mais vous dites que son emprise sur vous diminue; cela ne paraît donc pas indispensable.

2. Quant à tout quitter et à partir de chez vous, vous ne devez le faire que lorsque votre décision sera claire et ferme. Si vous cédiez à une impulsion, vous vous sentiriez attiré, après votre arrivée ici, par tout ce que vous auriez quitté, ce qui entraînerait un grand trouble et un conflit grave dans la sâdhanâ. Quand ces liens tomberont ou seront rompus, ce sera possible. Persévérez dans votre aspiration, faites pression sur votre vital pour qu'il ait la foi et soyez plus tranquille. Le moment viendra.

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3520

Vous avez raison de penser que la protection et la grâce sont toujours là et que tout a été pour le mieux. Dans l'état où était votre femme, mieux valait qu'elle quitte son corps, ce qu'elle a pu faire dans un état d'esprit qui la mettra dans les meilleures conditions, à la fois après sa mort et par la suite, pour reprendre le développement spirituel auquel elle a commencé à aspirer. Il est bon également que vous ayez été capable de conserver votre équilibre et votre liberté d'esprit en cette circonstance.

Vous avez eu aussi tout à fait raison de décider de ne pas vous remarier; ce serait en tout cas ouvrir la porte à des difficultés graves et sans doute insurmontables dans la poursuite de votre sâdhanâ, et comme dans notre sentier il est nécessaire d'écarter le désir sexuel, le mariage non seulement n'aurait aucun sens, mais serait de plus en contradiction complète avec votre vie spirituelle. Vous pouvez compter sur nous pour vous soutenir et vous protéger pleinement dans votre décision et si vous maintenez une volonté et une résolution sincères à cet égard, vous pouvez être certain que la Grâce divine ne vous fera pas défaut.

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3521

Si elle consentait à se marier, c'est ce qu'il y aurait de mieux. Toutes ces perturbations vitales viennent d'un instinct sexuel refoulé, refoulé mais non rejeté et surmonté.

Une acceptation mentale ou un enthousiasme mental pour la sâdhanâ n'est pas une garantie ou une raison suffisante pour encourager une personne — en particulier une personne jeune — à s'y engager. Par la suite, ces instincts vitaux surgissent et rien ne parvient à les contrebalancer ou à les contrecarrer; il ne reste que les idées mentales qui, tout en étant incapables de prévaloir contre les instincts, s'opposent aussi au moyen naturel, admis par la société, de les satisfaire. Si elle se marie maintenant et fait l'expérience de la vie vitale humaine, elle aura peut-être par la suite une chance de voir son aspiration mentale à la sâdhanâ se transformer en quelque chose d'authentique.

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3522

Je ne crois pas. La continence n'aurait pas par elle-même une efficacité permanente, parce que l'impulsion sexuelle serait toujours là en germe, à moins qu'elle n'ait été abolie par une transformation; mais la continence peut contribuer à cette transformation. En Europe, les médecins après avoir dit que la continence risquait d'engendrer des complications dans l'organisme — reconnaissent maintenant qu'au contraire, une partie de la force séminale est utilisée pour entretenir la santé, la vigueur, la jeunesse, etc. (est transformée en ojas, comme disent les yogis), alors qu'une autre sert à l'activité sexuelle; dans un individu parfaitement chaste, celle-ci se transforme de plus en plus en celle-là. Mais évidemment la continence extérieure ne contribue pas à cette transformation, si le mental se livre à des pensées sexuelles, ou le vital, ou le corps, au désir sexuel ou à la sensation sexuelle, sans les satisfaire. Si tout cela cesse, la continence est utile.

Quant au deuxième point, l'attitude juste consiste à ne pas se soucier à tout moment de sa propre faiblesse à l'égard des impulsions sexuelles et à ne pas se laisser obséder par son importance au point d'être constamment en état de lutte et de dépression, et d'autre part à ne pas la négliger au point de la laisser augmenter. C'est peut-être ce qu'il y a de plus difficile à éliminer entièrement; on doit reconnaître tranquillement son importance et la difficulté qu'elle représente et se mettre tranquillement et fermement à la maîtriser. Si quelques légères réactions subsistent, il n'y a pas lieu d'en être bouleversé; seulement on ne doit pas leur permettre d'augmenter au point de troubler la sâdhanâ ou de devenir si fortes que la volonté de l'être mental et vital supérieur ne pourrait plus les refréner.

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3523

Trop penser au sexe, même si c'est pour le réprimer, ne fait qu'empirer les choses. Vous devez vous ouvrir davantage à l'expérience positive. La méthode qui consiste à passer tout son temps à batailler contre le vital inférieur est très lente.

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3524

Quant à l'impulsion sexuelle, ne la considérez pas comme un péché horrible et attrayant mais comme une erreur et un faux mouvement de la nature inférieure. Rejetez-la entièrement, non pas en luttant contre elle, mais en vous retirant d'elle, en vous détachant et en refusant votre consentement; regardez-la comme quelque chose qui n'est pas à vous mais qui vous est imposé par une force de la Nature, extérieure à vous. Refusez tout consentement à cette sujétion. Si quoi que ce soit consent dans votre vital, faites pression sur cette partie pour qu'elle retire son consentement. Appelez la Force divine pour qu'elle vous aide dans votre retrait et votre refus. Si vous pouvez faire cela tranquillement, résolument et patiemment, à la fin votre volonté intérieure l'emportera sur l'habitude de la Nature extérieure.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3525

Les petites tendances vitales radjasiques que vous énumérez sont d'une importance mineure. Elles doivent être éliminées dans la mesure où l'attachement à ces choses doit être abandonné; la partie vitale de l'être doit être prête à accepter de s'en passer tranquillement et avec indifférence, en ne les acceptant que si elles sont données librement par le Divin, sans exigence, revendication ni attachement; mais autrement rien de tout cela n'est très grave.

La seule question sérieuse est la tendance sexuelle. Elle doit être surmontée. Mais vous la vaincrez plus facilement si, au lieu d'être bouleversé par sa présence, vous détachez d'elle l'être intérieur, vous vous élevez au-dessus d'elle et la considérez comme une faiblesse de la nature inférieure. Si vous pouvez vous en détacher avec une complète indifférence dans l'être intérieur, elle vous apparaîtra de plus en plus comme quelque chose d'étranger à vous-même qui vous est imposé par les forces extérieures de la Nature. Alors il sera plus facile de l'éliminer.

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3526

Les tourments de l'impulsion sexuelle disparaîtront sûrement si vous êtes sincère dans votre volonté de vous en débarrasser. La difficulté vient de ce que certaines parties de votre nature (spécialement le vital inférieur et le subconscient, qui sont actifs pendant le sommeil) gardent la mémoire de ces mouvements et y restent attachés, et vous n'ouvrez pas ces parties pour leur faire accepter la Lumière et la Force de la Mère qui les purifieraient. Si vous faisiez cela et si, au lieu de vous lamenter, de vous tourmenter et de vous accrocher à l'idée que vous ne pouvez pas vous libérer de ces mouvements, vous insistiez tranquillement sur leur disparition, avec une foi calme et une résolution patiente, en vous séparant d'eux, en refusant de les accepter ou de les considérer le moins du monde comme faisant partie de vous-même, au bout d'un certain temps ils perdraient de leur force et s'éteindraient.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3527

La difficulté que vous éprouvez à vous débarrasser du primitif en vous persistera tant que vous essaierez de changer votre vital uniquement ou principalement par la force de votre mental et de votre volonté mentale, en appelant tout au plus à votre aide quelque pouvoir divin indéfini et impersonnel. C'est une vieille difficulté, qui n'a jamais été radicalement résolue dans la vie elle-même parce qu'on ne l'a jamais affrontée de la vraie manière. Pour beaucoup de voies de yoga, cela n'a pas une suprême importance, parce que le but n'est pas de transformer la vie mais de s'en échapper. Quand on cherche ce but-là, il peut suffire de tenir le vital la tête basse par une contrainte mentale et morale ou de l'immobiliser et de l'aplatir dans une sorte de sommeil et de quiétude. Il y a même des gens qui lui permettent de courir afin qu'il s'épuise (s'il se peut) tandis que son possesseur professe de n'être ni touché ni intéressé; car, disent-ils, c'est simplement la vieille Nature qui poursuit son mouvement sous l'impulsion du passé et qui tombera d'elle-même avec la chute du corps. Quand aucune de ces solutions ne réussit, le sâdhak quelquefois mène simplement une double vie intérieure, divisé jusqu'au bout entre ses expériences spirituelles et ses faiblesses vitales, donnant le plus d'importance possible à la meilleure partie de lui-même et le moins possible à son être extérieur. Mais aucune de ces méthodes ne convient à notre but. Si vous voulez la vraie maîtrise et la transformation des mouvements du vital, cela ne peut se faire qu'à condition de laisser votre être psychique — l'âme en vous — s'éveiller pleinement, établir son règne, ouvrir tout votre être au contact permanent de la divine Shakti et imposer au mental, au cœur et à la nature vitale son attitude psychique de pure dévotion, d'aspiration ardente et d'élan total et sans compromis vers tout ce qui est divin. Il n'y a pas d'autre moyen, et il ne sert à rien de soupirer après un chemin plus confortable. Nānyaḥ panthā vidyate'yanāya.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3528

C'est pour cette raison que la difficulté sexuelle du vital est celle dont il est le plus difficile de se débarrasser; même ceux qui ont sincèrement abandonné le sexe sous sa forme la plus physique sont encore sujets à cette impulsion sous sa forme vitale. Mais elle est nuisible, parce qu'elle permet à certaines forces, qui font obstacle à la sâdhanâ, de s'infiltrer subtilement. On doit s'en débarrasser pour que le vital devienne complètement pur et capable de contenir l'amour divin et l'Ânanda.

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3529

Le vital physique continue à réagir à l'impulsion sexuelle longtemps après que le mental et le vital supérieur s'en sont détournés. Je l'ai constaté chez des individus qui étaient tout à fait sincères dans leur mental et leur émotivité. Quelques-uns n'ont aucun mal à s'en débarrasser, mais c'est une petite minorité. On ne doit la justifier par aucun argument du genre: "Quel mal y a-t-il..."; par là, le vital inférieur tente de s'assurer l'adhésion du mental et du vital supérieur. Le "mal" peut toujours se produire, tant que la réaction sexuelle n'est pas éliminée non seulement en vous, mais des deux côtés.

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3530

L'impulsion sexuelle essaie de s'emparer complètement de l'être de sorte qu'il n'est plus possible de l'inhiber ou de la maîtriser. Aucune passion, aucune impulsion de vie n'a autant qu'elle le pouvoir de posséder temporairement l'être, pas même la colère qui ne vient qu'en seconde position. C'est pourquoi il est si difficile de s'en débarrasser: même si le mental ou le vital supérieur refuse, le physique vital sent cette force de possession et tend obstinément à subir son impulsion d'une façon passive.

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3531

[L'intrusion de l'impulsion sexuelle:] Cela signifie qu'elle prend possession de vous, de sorte que vous êtes poussé à la satisfaire. Ce n'est pas la même chose qu'une pression venant de l'extérieur, même fortement ressentie.

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3532

La difficulté sexuelle n'est sérieuse qu'aussi longtemps qu'elle obtient le consentement du mental et de la volonté vitale. Si elle est chassée aussi du mental, c'est-à-dire si le mental refuse son consentement tandis que l'élément vital continue d'y répondre, elle vient comme une grande vague de désir vital qui essaie d'emporter de force le mental avec elle. Si elle est chassée aussi du vital supérieur, du cœur et de la force de vie dynamique et possessive, elle se réfugie dans le vital inférieur et vient sous forme de suggestions et d'incitations plus petites. Refoulée du niveau vital inférieur, elle descend dans le physique obscur et inerte où tout est répétition et elle s'exprime sous forme de sensations dans le centre sexuel et de réponses mécaniques aux suggestions. Chassée de là aussi, elle s'enferme dans le subconscient, d'où elle remonte sous forme de rêves et d'émissions nocturnes, même sans rêves. Où qu'elle se retire, elle essaie encore pendant un temps, de cette base ou de ce refuge, de jeter le trouble et de reconquérir l'assentiment des éléments supérieurs, jusqu'à ce que la victoire soit enfin complète et qu'elle soit chassée même de la conscience environnante ou "circumconscient" qui est l'extension de nous-même dans la Nature générale ou universelle.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3533

Voulez-vous dire que le corps n'accepte pas les pensées et les désirs sexuels? S'il en est ainsi, vous pouvez à juste titre rejeter le sexe comme quelque chose d'extérieur à vous, ou qui n'existe tout au plus que dans le subconscient. Car seul peut encore être considéré comme nôtre ce qui est accepté ou soutenu par une partie de nous-même, ce à quoi elle prend plaisir ou continue de réagir automatiquement. S'il n'en est rien, cette impulsion appartient à la Nature générale, pas à nous. Naturellement elle revient et tente de rentrer en possession du territoire perdu, mais alors elle apparaît comme une invasion étrangère. La règle, en ce qui concerne ces impulsions, est qu'elles doivent être rejetées hors de la conscience individuelle. Rejetées par le mental et le vital supérieur, elles essaient encore de s'accrocher au vital inférieur et au physique. Rejetées du vital inférieur, elles continuent à tenir le corps par un désir physique. Rejetées du corps, elles se retirent dans la conscience environnante (et aussi parfois dans le subconscient d'où elles surgissent sous forme de rêves); par conscience environnante j'entends une sorte d'atmosphère que nous transportons avec nous et par laquelle nous sommes en communication avec les forces universelles; de là, elles essaient de nous envahir. Rejetées de la conscience environnante, elles finissent par devenir tellement faibles qu'elles ne sont plus que des suggestions extérieures, jusqu'à ce que cela aussi se termine; alors elles cessent et n'existent plus.

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3534

L'impulsion sexuelle est pour vous le principal obstacle. Si elle persiste, c'est parce qu'une certaine partie de votre être continue à y être attachée; votre mental et votre volonté sont restés partagés et ont trouvé une sorte de demi-justification pour qu'elle se perpétue. Le mental et le vital supérieur doivent d'abord lui refuser tout consentement; cela fait, elle ne se manifestera plus que sous la forme d'un automatisme agissant de l'extérieur sur le physique et finira par ne plus être qu'un souvenir actif qui disparaîtra lorsqu'aucune partie de la nature ne l'accueillera plus.

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3535

On ne peut éviter des réactions sexuelles de ce genre que si la conscience tout entière est éveillée et perçoit ses mouvements cachés. Cela ne signifie pas que vous êtes pire que les autres, mais que chez tous les êtres humains l'élément sexuel est là, actif ou assoupi, accepté ou refoulé. Il ne peut être surmonté que par un éveil spirituel dans toutes les parties de la nature.

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3536

L'impulsion sexuelle est profondément enracinée dans le subconscient et il est difficile de s'en débarrasser. Cela ne peut se faire que par la transformation complète de la conscience physique, sauf chez quelques individus sur qui elle a peu d'emprise.

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3537

C'est évidemment le physique qui réagit immédiatement aux suggestions sexuelles de la manière la plus matérielle. Votre manière d'agir est la bonne. Puisque vous maîtrisez le sexe à l'état de veille, il se manifeste la nuit. Cela aussi doit être éliminé.

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3538

Continuez à vous concentrer dans le cœur et à rester imperturbable devant les obstacles. Il ne faut jamais accepter les suggestions, car lorsqu'on les accepte on leur donne le droit de revenir ou de continuer. S'il n'y a aucune réaction sexuelle dans le mental ou le vital, et que seule la sensation se manifeste dans le centre organique, sans recevoir aucun soutien dans l'être, alors elle peut être surmontée séparément. Il ne doit par conséquent y avoir aucun assentiment mental ni aucune réaction vitale — c'est le premier pas.

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3539

Le sexe est fortement lié au centre physique, mais aussi au vital inférieur; c'est pour une grande part au vital inférieur qu'il doit son caractère intense et passionné. Il peut être dissocié du vital inférieur; il devient alors un mouvement purement physique et automatique qui n'a guère de force, sauf pour ceux qui réagissent à des automatismes. Si le centre physique est libéré aussi, l'impulsion sexuelle cesse d'exister.

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3540

C'est évidemment le vital qui donne au sexe son intensité et son pouvoir de s'emparer de la conscience.

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3541

C'est le centre physique; le sexe n'est que l'un de ses mouvements. Naturellement, si le sexe est actif (au lieu de laisser la place à la Beauté et à l'Ânanda), et que les mouvements inférieurs sont actifs, la conscience supérieure ne peut pas s'établir. Mais s'il y a la moindre ouverture, la conscience supérieure peut descendre avant même que les mouvements inférieurs aient définitivement disparu; elle doit alors finir de les évincer.

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3542

Le prânâyâma et autres pratiques physiques comme les Âsana ne déracinent pas nécessairement le désir sexuel. Parfois, elles augmentent énormément la force vitale dans le corps, et elles peuvent aussi exagérer d'une façon surprenante la force de la tendance sexuelle, qui, étant à la base de la vie physique, est toujours difficile à conquérir.

La seule chose à faire est de se séparer de ces mouvements, de découvrir son moi intérieur et de vivre en lui; alors ces mouvements n'apparaîtront plus comme nous appartenant, mais comme étant imposés par la Prakriti extérieure au moi intérieur ou Pourousha. On peut alors plus facilement les éliminer ou les réduire à néant.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3543

Blesser la chair n'est pas un remède contre l'impulsion sexuelle, bien que cela puisse être une diversion temporaire. C'est le vital, et principalement le vital-physique, qui prend la perception des sens comme un plaisir ou comme son contraire.

La réduction du régime alimentaire n'a généralement pas un effet permanent. Elle peut donner un plus grand sens de pureté physique, ou vital-physique, alléger le système et réduire certaines sortes de tamas. Mais l'impulsion sexuelle peut très bien s'accommoder d'une alimentation réduite. Ce n'est pas par des moyens physiques, mais par un changement de conscience, que ces choses peuvent être surmontées.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3544

La meilleure chose à faire semble être d'achever le mouvement d'ascension; si, là-haut, vous pouvez sentir l'élargissement, la paix, le calme, le silence du Moi, s'ils peuvent descendre dans le corps en passant par tous les centres, et que, l'être physique ayant accédé à cet état, la Force peut agir en lui, on peut alors affronter la difficulté physico-vitale. Par un effort de tapasyâ personnelle, il est possible d'aller jusqu'à un certain point, d'expulser le sexe, etc., mais chez la plupart des individus, cet effort n'empêche pas les forces de revenir à l'assaut, à moins qu'elles n'aient été réduites à l'impuissance par une force de tapasyâ suffisamment intense et prolongée. Mais à mon avis, seule la descente de la conscience supérieure peut éliminer ces mouvements en apportant le calme et l'immensité absolus, la force supérieure et l'Ânanda qui envahissent tout jusqu'aux cellules du corps. Il est certain que ces trois choses, établies ensemble dans le corps, ne peuvent laisser aucune place au sexe; même si le sexe apparaissait, il serait aussitôt transmué au point de ne plus exister en tant que tel.

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3545

Si la paix et le silence sont établis partout, ils apportent la pureté, et la pureté met en fuite les suggestions sexuelles.

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3546

Il existe dans la substance même de l'être une force de pureté, une pureté qui n'est pas celle du moraliste, mais une pureté essentielle de l'esprit. Quand elle se manifeste, les ondes de sexe ne peuvent vous approcher, ou elles passent sans vous communiquer aucune impulsion, sans vous toucher nulle part.

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3547

Vous devez impérativement vous débarrasser de cette habitude perverse qui est l'une des causes principales de votre abattement, de votre faiblesse vitale, etc. Rien n'a autant le pouvoir de déranger l'organisme et de l'affaiblir. Si vous étiez résolu à l'abandonner, non seulement dans votre mental, mais aussi dans votre vital, elle aurait disparu depuis longtemps.

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3548

Il existe un moyen de vous débarrasser de cette habitude perverse: établir une puissante maîtrise mentale et ainsi, éliminer ce mouvement faux. Il n'est pas vrai qu'il soit invincible: au contraire, le fait que vous ayez été capable de l'interrompre pendant quelque temps prouve que vous pouvez le vaincre. Il est revenu parce qu'il participe de certaines forces de vie universelles qui, dès lors qu'on a pris l'habitude de les laisser réagir de cette manière dans l'organisme individuel, tendent à se perpétuer sous cette forme, et même si elles sont évincées, essaient toujours de revenir. Votre mental les a rejetées, mais quelque chose dans votre nature vitale — la partie qui réagit directement aux forces de vie universelles — continue à y trouver du plaisir et a conservé la capacité et le désir d'y réagir de façon erronée. Un effort de volonté persévérant et résolu peut finir par imposer aussi à cette partie de la nature le rejet du désir et même de tout automatisme habituel. Seulement les rechutes ne doivent pas vous décourager; votre volonté doit être plus persévérante que l'habitude et se poursuivre jusqu'à la victoire totale.

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3549

Ce qui est nécessaire, c'est un rejet intérieur complet des attirances sexuelles et vitales, un rejet par le vital inférieur lui-même dans sa totalité; le rejet extérieur ne peut être efficace que si ce rejet intérieur vient le renforcer. On tente en général le rejet extérieur parce qu'autrement (si l'on s'adonne à ces actes), le rejet intérieur ne se fera vraisemblablement pas, puisque l'action extérieure renforce sans cesse la tendance du vital; mais si l'acte extérieur est rejeté, le conflit se limite au désir intérieur et c'est là que la question se règle. Naturellement, un renoncement extérieur n'apporte pas à lui seul la libération.

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3550

On doit évidemment être capable de rencontrer des femmes sans avoir aucun sentiment ni aucune pensée de nature sexuelle; mais rechercher les contacts pour se mettre à l'épreuve n'est pas une bonne méthode; elle peut très aisément avoir l'effet contraire, si la maîtrise n'est pas complète. Le sentiment juste et la victoire doivent venir de l'intérieur; la méthode extérieure du Tantra n'est pas indiquée.

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3551

Tout cela arrive parce que le vital est dès l'abord conscient du sexe et adopte aussitôt l'attitude "masculine" vis-à-vis de la femme. Pour se débarrasser de cela, on doit être capable de considérer la femme comme un être humain et de ne rien ressentir de plus envers elle. C'est difficile, et cela nécessite un certain entraînement; car même si le mental est capable d'adopter cette attitude, on ne peut se fier au vital et on doit rester sur ses gardes pour qu'il ne s'immisce pas dans cette relation, subrepticement ou soudainement, en y introduisant sa prédilection pour les échanges sexuels.

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3552

Vous feriez mieux de vous débarrasser de cette influence. Si vous êtes incapable de regarder une femme ou l'image d'une femme sans avoir des sensations sexuelles, cela n'ira pas; vous devez vous débarrasser de cela.

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3553

Si l'on admirait sans désir tout ce qui est beau, et pas seulement les femmes, il n'y aurait aucun inconvénient. Mais si cela s'applique particulièrement aux femmes, c'est un reste d'attirance sexuelle.

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3554

Force et pureté dans le vital inférieur, sentiment d'élargissement dans le cœur, telles sont les meilleures conditions pour aborder les autres et particulièrement les femmes; si ces conditions pouvaient régner en permanence, le sexe ne pourrait guère s'immiscer.

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3555

C'est ce qui arrive en général: lorsqu'on cesse de satisfaire l'impulsion sexuelle du vital par des échanges extérieurs, par le toucher et les contacts, l'imagination continue à travailler. Mais si l'on peut surmonter cela, alors tout est surmonté. La satisfaction extérieure entretient au contraire l'activité. C'est pour cette raison que l'on évite ces contacts extérieurs. Si l'on peut se débarrasser de quelque chose sans qu'il soit nécessaire de l'éviter, tant mieux.

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3556

Il faut veiller à ce que l'imagination sexuelle ou érotique ne s'empare pas de la conscience en se présentant comme une vérité spirituelle.

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3557

Lorsqu'on abandonne le contact, le sexe peut se réduire à deux formes: le rêve et l'imagination. Le rêve n'a pas grande importance, à moins qu'il n'affecte le mental de veille, ce qui n'est nullement inévitable; par ailleurs on peut l'en dissuader: si rien ne l'entretient, il finit par s'estomper. On ne peut se débarrasser des imaginations que par une tapasyâ de la volonté qui ne les laisse pas se dérouler, mais y coupe court dès qu'elles commencent. Elles apparaissent très facilement lorsqu'on reste allongé après s'être éveillé d'un sommeil tamasique. Il faut les interrompre soit en secouant le tamas, soit en faisant le vide mental et en se rendormant. À d'autres moments, on devrait être capable de les arrêter en pensant à autre chose.

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3558

C'est le moment le plus dangereux pour ce qui a trait au sexe, lorsqu'on reste allongé aussitôt après le réveil: il faut soit se rendormir, si on en a le temps, soit concentrer le mental sur des pensées saines.

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3559

C'est un heureux changement. Rien n'est plus dangereux, pour stimuler l'imagination sexuelle, que de rester ainsi au lit dans un demi-sommeil ou dans un état inerte et détendu qui n'est meublé par aucune activité ou aucune expérience.

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3560

Une atmosphère d'inactivité facilite l'apparition du sexe.

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3561

C'est la difficulté. L'imagination traduit un consentement du physique ou du mental vital. Sinon la sensation sexuelle n'est souvent due qu'à des causes physiques et si elle n'était pas soutenue par ce consentement automatique d'une partie du mental, son habitude de revenir diminuerait bientôt.

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3562

Vous n'avez aucune raison d'être déprimé ou découragé. Les défauts de la nature dont vous parlez sont des habitudes du vital inférieur et de l'être extérieur; si vous les reconnaissez pleinement, avec franchise, que vous les détectez et les rejetez chaque fois qu'ils agissent ou essaient d'agir sur vous, en temps voulu ils disparaîtront. Les désirs sexuels montrent que le subconscient garde encore les impressions, les mouvements et les impulsions du passé; libérez complètement les parties conscientes de l'être, entretenez l'aspiration et la volonté que la conscience supérieure pénètre complètement le subconscient pour que même dans le sommeil et le rêve, quelque chose en vous soit conscient, sur ses gardes, et rejette ces choses lorsqu'elles essaient de prendre forme à ce moment-là.

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3563

Naturellement, si vos lectures portent sur ces questions, ces préoccupations entrent dans le mental et passent dans le subconscient où elles laissent leur empreinte. Si la conscience n'est pas libérée de l'impulsion sexuelle, cette empreinte peut surgir du subconscient et agir sur le mental.

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3564

Je vous ai déjà dit de ne pas être bouleversé par ces rêves et ces accidents qui surviennent pendant le sommeil. Ils vous viennent de l'extérieur et dans le subconscient, qui conserve longtemps tout ce que rejette l'être conscient, quelque chose y répond. Cette partie subconsciente ne peut être libérée et devenir consciente que dans les stades ultérieurs du yoga. C'est de la conscience de veille que vous devez éliminer les impulsions et les suggestions sexuelles. Si vous le faites, plus tard la partie subconsciente pourra facilement se libérer.

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3565

Les rêves traduisent des impressions sexuelles qui émergent involontairement du subconscient; la plupart des individus — même s'ils ne s'adonnent pas à l'acte sexuel — font ce genre de rêves de temps en temps, bien que leur fréquence varie d'une semaine, quinze jours ou un mois à trois ou quatre mois, ou même moins. Une fréquence plus grande indique soit qu'on se laisse aller à des imaginations qui stimulent le centre sexuel, soit que le système nerveux est faible dans cette partie de l'être parce qu'on s'est adonné au sexe dans le passé. Certains ont obtenu de bons résultats en imposant une volonté au corps le soir, avant de s'endormir, pour que ces rêves ne se produisent pas; bien que cette méthode ne réussisse pas toujours dès le début, elle produit ses effets dans la plupart des cas au bout d'un certain temps, en fixant sur le subconscient, d'où émergent ces rêves, une force inhibitrice. Quant aux enfants qui s'adonnent au sexe, ce n'est pas héréditaire, mais ils l'ont appris par de mauvaises fréquentations et ont parfois été pervertis de cette façon à un très jeune âge.

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3566

C'est une erreur d'accorder tant d'importance aux éjaculations; tout le monde en a. Le subconscient a son propre mouvement et on ne peut remédier à l'absence de maîtrise à cet endroit que lorsque la lumière y est descendue complètement. Tout au plus peut-on agir sur ce facteur particulier en plaçant une volonté inhibitrice dans le subconscient (dans le centre sexuel ou dans l'organe lui-même) afin que même dans le subconscient, quelque chose puisse réagir pendant le sommeil. Nombreux sont ceux qui ont pu, par ce moyen, diminuer la fréquence de ce phénomène et presque s'en débarrasser, mais d'autres ont moins bien réussi: il y a eu un cas où il se répétait tous les quinze jours et a persisté en dépit de la volonté [...] Quant à la difficulté qui apparaît à l'état de veille, n'y accordez pas trop d'importance. Continuez à avancer vers la réalisation, en insistant sur l'aspect positif de la sâdhanâ; ces difficultés s'estomperont et disparaîtront quand la conscience supérieure sera descendue dans le centre sexuel. En attendant, il faut d'abord maîtriser cela et s'en débarrasser le plus possible.

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3567

Il n'y a aucune raison d'être à ce point déprimé et de vous imaginer que vous avez échoué dans le yoga. Ce qui vous arrive n'est pas du tout le signe que vous êtes inapte au yoga. Cela veut dire simplement que l'impulsion sexuelle, rejetée par les parties conscientes, s'est réfugiée dans le subconscient, probablement quelque part dans le vital-physique inférieur et dans la conscience la plus physique où certaines régions ne sont pas encore ouvertes à l'aspiration et à la lumière. Que les choses rejetées de la conscience de veille persistent dans le sommeil est un phénomène tout à fait commun dans le cours de la sâdhanâ.

Le remède est celui-ci:

(1) faire descendre la conscience supérieure, sa lumière et l'action de son pouvoir dans les parties obscures de la nature;

(2) devenir progressivement plus conscient dans le sommeil en développant une conscience intérieure qui suit l'action de la sâdhanâ dans le rêve comme dans la veille;

(3) amener la volonté et l'aspiration de veille à faire pression sur le corps durant le sommeil.

L'une des façons de procéder par cette dernière méthode est de faire au corps une forte suggestion consciente avant de s'endormir afin que l'accident ne se produise pas. Plus la suggestion est concrète et physique, et dirigée directement sur le centre sexuel, mieux c'est. Au début, l'effet ne sera peut-être pas tout à fait immédiat ni invariable; mais généralement, si l'on sait le faire, ce genre de suggestion finit par réussir. Même quand elle n'empêche pas le rêve, elle éveille très souvent la conscience intérieure à temps pour empêcher les conséquences indésirables.

C'est une erreur de se laisser déprimer dans la sâdhanâ, même par des échecs répétés. On doit être calme, persévérant et plus obstiné que la résistance.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3568

Quand la conscience de veille a renoncé à céder aux désirs et aux impulsions sexuels, ceux-ci se réfugient dans le subconscient sous forme d'impressions, de souvenirs, de désirs refoulés, et apparaissent pendant le sommeil sous forme de rêves ou d'éjaculations involontaires. Si la conscience de veille elle-même n'est pas déblayée, c'est-à-dire si, bien qu'on ne cède pas au physique, il y a pourtant dans le mental des imaginations et dans le vital ou le corps des désirs, ces rêves et ces éjaculations peuvent être fréquents. Même si la conscience de veille est déblayée, ces résurgences du subconscient peuvent encore se produire pendant quelque temps, mais à la longue elles s'atténuent. Certains sont capables de s'en débarrasser en plaçant une volonté vigoureuse ou une force puissante d'inhibition sur le subconscient ou le centre sexuel avant de s'endormir, mais tout le monde n'y parvient pas. L'essentiel est de faire entrer de plus en plus la force du brahmacarya dans la conscience de veille, d'expulser complètement les pensées sexuelles, les paroles, les envies ou les impulsions physiques; les résidus du subconscient s'évanouiront ou seront déblayés plus tard, quand on sera capable d'y faire descendre la conscience supérieure.

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3569

Pour que les éjaculations pendant les rêves puissent diminuer ou cesser, il est d'abord nécessaire d'arriver au brahmacarya complet, kāyamanovākyena: il faut non seulement refuser au corps toute activité sexuelle, mais aussi bannir du vital et de la conscience corporelle les impulsions sexuelles, et du mental comme de la parole les pensées et les imaginations sexuelles; il faut aussi s'abstenir de parler du sexe. Les rêves émergent du subconscient où sont emmagasinés toutes les impressions et tous les instincts; or toute pensée ou impulsion stimule le subconscient et augmente la quantité d'éléments qui peuvent surgir dans les rêves. Si la conscience de veille est complètement purifiée, on peut, en plaçant une volonté ou une force sur le subconscient (surtout avant de s'endormir) éliminer au bout d'un certain temps les rêves sexuels et les éjaculations.

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3570

À part le rejet total des pensées, des imaginations et des actes sexuels qui finit par agir aussi sur le subconscient, je ne connais aucun remède contre les rêves sexuels si ce n'est l'usage d'une force aussi concrète que possible que l'on place sur le centre et l'organe sexuels pour inhiber cette impulsion et sa conséquence, lorsqu'on est sur le point de s'endormir, et que l'on renouvelle chaque fois que l'on se réveille pour se rendormir. Mais cette méthode n'est pas accessible à tous, car ils utilisent une volonté mentale et non une force concrète (la volonté mentale peut aussi être efficace, mais elle ne l'est pas toujours). Par ailleurs, elle n'agit que temporairement, elle inhibe, mais la guérison n'est que rarement définitive; elle ne débarrasse pas le subconscient des impressions sexuelles, et elle ramène évidemment la pensée vers le sexe, même si ce n'est que d'une façon négative.

J'ai entendu dire que ces rêves reviennent, même à des yogis très avancés, au moins tous les six mois; je ne sais pas dans quelle mesure c'est vrai, ni ce qu'en disent les yogis eux-mêmes. Mais on peut se débarrasser des impressions sexuelles dans le cœur bien avant d'atteindre la fin de la vie et même leur persistance en germe dans le subconscient — qui se révèle par les rêves — si tenace soit-elle, n'est pas aussi impossible à éliminer qu'on le dit.

Quoi qu'il en soit, il n'y a pas lieu de se préoccuper tellement de ce genre de réactions en rêve à moins qu'elles ne soient fréquentes; c'est l'état de veille qu'il faut rigoureusement nettoyer. Si c'est fait, il arrive parfois que l'habitude de rejet s'étende au subconscient, de sorte que lorsque le rêve apparaît il s'arrête par une inhibition automatique. Soumise à un tel régime, la pression sexuelle deviendrait, je crois, sinon inexistante, du moins en permanence inactive, à l'état de germe et donc pratiquement nulle.

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3571

Dans ce genre d'affaires, il est de toute première nécessité de rester parfaitement calme et de refuser de se laisser bouleverser par ces difficultés. Si elles surgissent, on doit admettre que c'est pour être résolues. Si rien, dans la conscience de veille, n'est là pour faire naître la difficulté sexuelle, ces rêves ou ces éjaculations sans rêve ne peuvent être qu'une manifestation d'impressions anciennes assoupies dans le subconscient. Ces impressions émergent souvent lorsque la Force agit dans le subconscient pour le déblayer. Il est possible aussi que les éjaculations — en particulier lorsqu'elles ne s'accompagnent pas de rêves — soient dues à des causes purement matérielles, par exemple la pression de l'urine ou de matières fécales dans la région de la vessie. Mais l'essentiel, en tout cas, est de ne pas être troublé et de placer une force ou une volonté sur le centre sexuel ou l'organe sexuel pour que cela cesse. On peut le faire juste avant de s'endormir. Si on le fait régulièrement, on obtient en général un résultat au bout de quelque temps. Il faut exercer sur le subconscient physique une pression générale et tranquille, à l'aide de la volonté ou de la force. Le subconscient fait souvent preuve d'une obstination tenace, mais il est capable de s'adapter à la volonté de l'être conscient et y parvient plus ou moins rapidement.

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3572

Vos rêves se déroulaient principalement sur le plan physico-vital. Là, si un contact physique quelconque, de nature sexuelle ou autre, agit fortement sur le centre sexuel ou sur un point sensible, il peut, même sans susciter aucun désir, provoquer une éjaculation par une action mécanique, aveugle et inconsciente, de nature purement physique et pas même physico-vitale. C'est seulement lorsque le centre sexuel sera devenu fort que cela deviendra impossible.

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3573

Si ces éjaculations étaient normales, pourquoi l'organisme serait-il aussi déprimé et affaibli par elles? Les gens se plaignent sans cesse de cet affaiblissement et si cela se produit souvent, ils deviennent tout à fait déprimés et tamasiques. Cette conséquence n'est évidemment pas inévitable, car si l'on réagit, on peut empêcher la dépression ou l'affaiblissement de se produire, mais la plupart le ressentent. Il est évidemment normal que cela arrive lorsqu'on a cessé toute activité sexuelle sans s'être libéré de l'imagination ou de l'impulsion sexuelle; ou même plus tard, lorsqu'on n'est plus importuné par le sexe, ces désagréments peuvent persister pendant quelque temps, parce que les impressions n'ont pas été extirpées du subconscient. Cela peut parfois soulager d'un excès de sécrétion, mais l'affaiblissement qui en résulte semble plus souvent indiquer la perte de quelque chose de nécessaire, qui est source de vigueur. La bonne manière de traiter cet excès est de le transformer en pure substance d'énergie, de changer le retas en ojas.

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3574

C'est évidemment une attaque qui s'abat sur votre système nerveux par l'intermédiaire du subconscient. Elle survient quand vous dormez parce que dans la conscience de veille, vous êtes davantage sur vos gardes et capable de réagir contre les attaques. En général, les rêves de ce genre, accompagnés d'éjaculations, viennent quand la conscience physique est dans un état tamasique en raison d'une fatigue, d'une tension ou de toute autre cause, dans un sommeil lourd ou sous l'emprise de l'inertie.

La première chose à faire est de rejeter les conséquences, ce que vous avez fait cette fois-ci, puisqu'à ce que vous dites, vous n'avez ressenti aucune faiblesse; c'était au contraire comme si rien ne s'était passé. Il n'est pas du tout inévitable de se sentir faible après un rêve de ce genre et une éjaculation; ces forces ne suscitent des réactions de faiblesse nerveuse que par une association d'idées habituelle dans le mental physique.

On peut empêcher l'éjaculation en devenant plus conscient durant le sommeil. Vous étiez conscient de tout ce qui se passait, mais vous devez en plus développer un pouvoir de volonté consciente qui voit ce qui va arriver et intervient pour l'empêcher, soit en vous éveillant à temps, soit en arrêtant le rêve ou en inhibant l'éjaculation. Tout cela est parfaitement faisable, c'est une question d'habitude et d'un peu de persévérance.

Il est souvent aussi très efficace de placer une volonté ou une force sur la conscience corporelle avant de s'endormir pour que cela ne se produise pas; il faut le faire surtout si l'on se sent prédisposé par un état de lourdeur et d'inertie. Cette volonté n'est pas toujours immédiatement efficace, mais au bout d'un certain temps le subconscient prend l'habitude d'obéir à la volonté ou à la force qui lui est ainsi imposée; la perturbation s'atténue peu à peu et finit par disparaître complètement.

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3575

Ce genre d'attaque sexuelle pendant le sommeil ne dépend pas beaucoup de la nourriture ni de choses extérieures; c'est une habitude mécanique dans le subconscient. Quand l'impulsion sexuelle est rejetée ou exclue des pensées et des sentiments de veille, elle vient sous cette forme dans le sommeil, car à ce moment-là, seul le subconscient est actif et vous n'avez pas de contrôle conscient. C'est le signe que le désir sexuel, supprimé dans le mental et dans le vital de veille, n'est pas éliminé de la substance de la nature physique.

Pour l'éliminer, il faut d'abord avoir soin de n'entretenir aucune imagination, aucun sentiment sexuels à l'état de veille; ensuite, il faut mettre une forte volonté sur le corps, spécialement sur le centre sexuel, afin que rien de ce genre ne se produise pendant le sommeil. Il se peut que cela ne réussisse pas tout de suite, mais si l'on persévère longtemps, on obtient en général un résultat: le subconscient commence à obéir.

Les Bases du Yoga, chapitre IV. Traduction de la Mère.

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3576

Cette pression venant des reins ou des intestins, qui produit un rêve ou une imagination est la dernière forme que prend la difficulté sexuelle, et la plus physique; elle persiste souvent alors que les autres ont disparu. L'occasion lui est donnée d'apparaître lorsque le corps est apathique et le mental à moitié endormi. Mais si cela ne dure que quelques minutes et n'engendre aucun effet, cette tendance devrait disparaître au bout de quelque temps.

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3577

Les attaques [de la force sexuelle] peuvent venir en plein jour comme de nuit; elles peuvent donc venir aussi à. la lumière électrique. Seule la lumière intérieure détourne les attaques, bien qu'elle ne puisse pas les arrêter complètement à moins que la Force ne soit là aussi.

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3578

Oui, bien sûr, les maladies de peau sont souvent liées aux désirs sexuels; pas toujours, évidemment, mais souvent.

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3579

Je suppose que l'acné provient souvent d'une sexualité refoulée; refoulée en acte, mais toujours active à l'intérieur. Cela n'agit pas de la même manière chez tout le monde; chez certains cela peut agir sur le sang, chez d'autres non, ou pas de la même façon. De plus je ne crois pas que le sexe soit la seule cause de l'acné; d'autres choses aussi peuvent la provoquer.

IX

3580

La maîtrise de la parole est très nécessaire à la transformation physique.

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3581

Le mauna est rarement très utile. Quand il cesse, on recommence à parler comme avant. C'est en parlant qu'il faut transformer la parole.

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3582

Ce n'est pas comme cela qu'il faut faire. Le silence absolu et le bavardage immodéré sont deux extrêmes; aucun n'est bon. J'ai vu beaucoup de gens pratiquer le maunavrata, mais ensuite ils étaient tout aussi bavards qu'avant. C'est la maîtrise de soi qu'il faut acquérir.

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3583

Dans l'ensemble, vous avez raison. Il vaut mieux éviter les conversations inutiles qui rabaissent la conscience et ressuscitent en partie une conscience passée. Les discussions qui portent sur la sâdhanâ entrent aussi dans cette catégorie, quand elles sont purement mentales et superficielles.

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3584

C'est quelque chose de très extérieur qui prend plaisir à bavarder et c'est seulement quand la tranquillité, et avec elle une certaine maîtrise de soi spontanée, s'est établie dans la nature vitale inférieure, que cette tendance peut être entièrement surmontée par ceux qui en sont affectés, c'est-à-dire presque tout le monde.

Tout cela se fera en temps opportun. Le plus important est de faire descendre la tranquillité dans l'être tout entier, et avec elle la vraie force porteuse d'énergie que vous décrivez ci-dessus.

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3585

Lorsqu'on parle, on a tendance à descendre dans une conscience inférieure et plus extérieure, parce que la parole vient du mental extérieur. Mais il est impossible d'éviter cela complètement. Il faut apprendre à revenir aussitôt après à la conscience intérieure, et cela tant que l'on n'est pas capable de faire en sorte que ce soit toujours l'être intérieur qui parle, ou du moins de toujours s'exprimer avec le soutien de l'être intérieur.

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3586

La parole est plus extérieure que l'écriture, elle dépend davantage du physique et de son état. Dans la plupart des cas, il est par conséquent plus difficile de la soustraire à l'emprise de mental extérieur.

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3587

La parole — le bavardage — peut en effet très aisément disperser l'état intérieur ou l'abaisser, parce qu'elle ne vient généralement que du vital inférieur et du mental physique et exprime cette partie de la conscience; elle a tendance à extérioriser l'être. C'est évidemment pour cette raison que tant de yogis se réfugient dans le silence.

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3588

Chez certains individus la parole coule naturellement et ceux qui ont une nature très vitale ne peuvent s'en passer. Mais ce dernier cas (où l'on est incapable de s'en passer) est visiblement une infirmité du point de vue spirituel. En outre, à certains stades de la sâdhanâ, on doit s'intérioriser et le silence devient alors très nécessaire, tandis que le bavardage inutile disperse les énergies ou extériorise la conscience. C'est, en particulier, cette tendance à bavarder pour bavarder qui doit être surmontée.

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3589

Bavarder ainsi entraîne en effet une grande fatigue, pour peu que l'on soit porté par le courant d'une expérience authentique, parce que cela dissipe inutilement l'énergie et que le mouvement mental devient un ensemble de pièces et de morceaux sans valeur, au lieu de se recueillir dans son équilibre intérieur pour recevoir.

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3590

Il y a toujours un risque qu'un élément superficiel, facteur de déséquilibre, s'introduise lorsqu'on se laisse aller à la légèreté pour elle-même. La conscience se sent un peu ébranlée dans ses assises, sinon tirée vers l'extérieur. Une fois que la conscience est bien installée au-dedans, le mouvement extérieur trouve sa source à l'intérieur et cet inconvénient disparaît.

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3591

Oui. La parole doit venir du dedans et être maîtrisée du dedans.

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3592

La difficulté que vous éprouvez vient du fait que la parole, dans le passé, a fonctionné beaucoup plus comme une expression de la volonté vitale que de la volonté mentale dans l'homme. La parole jaillit comme une expression du vital et de ses habitudes, sans se soucier d'attendre le contrôle du mental; on a dit que la langue était l'organe indomptable. Dans votre cas, la difficulté s'est accrue du fait de votre habitude de parler des autres, de cancaner, chose à laquelle votre vital était très attaché, à telle enseigne qu'encore maintenant, il ne peut renoncer au plaisir qu'il y trouve. C'est par conséquent cette tendance qui doit disparaître dans le vital même. Ne pas être asservi à l'impulsion de la parole, être capable de s'en passer et ne plus la considérer comme un besoin, parler seulement lorsqu'on voit que c'est ce qu'il faut faire, et dans ce cas, ne dire que ce que l'on doit dire, est une partie très nécessaire de la maîtrise de soi yoguique.

C'est seulement par la persévérance, la vigilance et une forte résolution que cette maîtrise peut être obtenue, mais avec une pareille résolution, cela peut se faire en peu de temps à l'aide de la Force qui est derrière.

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3593

Il est évident que les habitudes invétérées ne peuvent s'en aller d'un seul coup. En particulier, la parole est, chez la plupart des gens, dans une large mesure automatique et échappe à leur maîtrise. C'est la vigilance qui établit la maîtrise; on doit donc se garder du danger dont vous parlez et ne pas relâcher sa vigilance. Seulement plus cette vigilance pourra être tranquille et pure, et moins elle sera anxieuse, mieux cela vaudra.

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3594

Les habitudes de la nature physique ou physico-vitale sont toujours les plus difficiles à changer, parce que leur action est automatique et n'est pas gouvernée par la volonté mentale; la volonté mentale a par conséquent du mal à les maîtriser ou à les transformer. Vous devez persévérer et prendre l'habitude de cette maîtrise. Si vous réussissez plus souvent à maîtriser la parole — ce qui exige une vigilance constante — vous finirez par vous apercevoir que la maîtrise laisse son empreinte et peut, à la longue, intervenir constamment. Il faut continuer tant que ce mouvement n'est pas complètement ouvert à la Lumière et à la Force de la Mère, car si l'ouverture est complète, la maîtrise peut venir plus vite et même parfois très rapidement. Le psychique aussi peut intervenir; si l'être psychique est assez éveillé et actif pour intervenir et dire "non" chaque fois que vous êtes sur le point de parler inconsidérément, le changement devient plus facile.

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3595

Le mal de tête et la fatigue indiquent toujours que la conscience ne veut plus de cette extériorisation par la pensée et la parole et même qu'elles entraînent pour elle une tension physique. Mais c'est l'habitude subconsciente qui veut continuer. La plupart du temps, la parole et la pensée, dans la nature humaine, suivent certains automatismes qui se répètent sans cesse et ne sont pas vraiment maîtrisés ou dictés par le mental. C'est pourquoi cette habitude peut se poursuivre pendant quelque temps, même lorsque le mental conscient lui a retiré son soutien et son consentement et est résolu à agir autrement. Mais si l'on persévère, cette habitude automatique et subconsciente s'épuise, comme tous les mécanismes qui ne peuvent continuer leur course lorsqu'ils ne sont pas remontés. On peut alors imprimer au subconscient l'habitude contraire de ne consentir à rien que l'être intérieur n'ait accepté de penser ou de dire.

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3596

C'est très fréquent. Le bavardage inutile fatigue l'être intérieur parce que la parole vient de la nature extérieure, alors que la nature intérieure doit fournir l'énergie qu'elle sent se dilapider.

Même ceux qui ont une vie intérieure fortement développée mettent beaucoup de temps à la rattacher à la parole et à l'action extérieures. La parole extérieure appartient au mental extériorisant; c'est pourquoi il est si difficile de la rattacher à la vie intérieure.

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3597

Oui, bien sûr, la véracité complète de la parole est très importante pour le sâdhak et contribue beaucoup à introduire la Vérité dans la conscience. Il est cependant très difficile d'acquérir la maîtrise de la parole; car on a l'habitude de dire ce qui vous vient à l'esprit, sans surveiller ni contrôler ce que l'on dit. Il y a dans la parole un élément mécanique qu'il n'est jamais facile d'amener au niveau de la partie la plus élevée de la conscience. C'est l'une des raisons pour lesquelles il est utile d'être avare de paroles. Cela facilite l'acquisition d'une maîtrise plus délibérée et empêche la langue de parler toute seule en échappant a tout contrôle.

Prendre du recul signifie devenir le témoin de son mental et de sa parole, les voir comme des choses distinctes de soi-même et ne pas s'identifier à elles. En les regardant comme un témoin, en s'en détachant, on en vient à les connaître pour ce qu'elles sont, à savoir comment elles agissent et ensuite à les surveiller, à rejeter ce que l'on n'approuve pas, à ne rien penser ni dire que ce que l'on sent être vrai. C'est évidemment impossible à faire du premier coup. Il faut du temps pour établir cette attitude de séparation, et plus encore pour établir la maîtrise. Mais c'est possible, par la pratique et la persévérance.

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3598

On ne peut maîtriser la parole que si l'on se sépare de la partie qui parle et que l'on est capable de l'observer. C'est le mental extérieur qui parle; on doit le surveiller en prenant la position du témoin dans le mental intérieur et en exerçant sur lui un contrôle.

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3599

C'est en réalité un silence intérieur qui est nécessaire: il y a au-dedans quelque chose de silencieux qui regarde la parole et l'action extérieures, mais les ressent comme des choses superficielles, autres que lui, auxquelles il est complètement indifférent et insensible. Ce quelque chose de silencieux peut faire intervenir des forces pour soutenir la parole et l'action; il peut aussi interrompre celles-ci en s'en retirant, ou les laisser se poursuivre en les observant sans y être engagé ni s'en émouvoir.

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3600

C'est évidemment parce que la conscience se projette à l'extérieur [dans les discussions et les rires]; on sort de l'équilibre intérieur et on a du mal à y revenir, surtout parce qu'il se produit une sorte de dissipation de l'énergie vitale. Si l'on parvient à un état où l'on peut participer seulement en surface, en restant à l'intérieur et en observant ce qui se fait à la surface de la conscience, mais sans s'y oublier, alors l'équilibre n'est pas perdu. Mais il est un peu difficile d'arriver à se dédoubler ainsi; on y parvient, cependant, avec le temps, surtout si la paix et le calme intérieurs deviennent très intenses et durables.

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3601

Si la paix intérieure est très forte, la parole ne l'obscurcit pas, parce que cette paix n'est pas mentale ou vitale, même si le mental et le vital en sont imprégnés; ou alors c'est un nuage qui passe rapidement sans atteindre les profondeurs. En général, cependant, la discussion disperse la conscience et on peut y perdre beaucoup. Le seul inconvénient à ne pas parler est que l'on s'isole trop, si le silence est absolu, mais on n'a rien à perdre en s'abstenant de ce genre de discussion [sur l'actualité, etc.].

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3602

[Penser à ce qui s'est dit:] C'est une habitude du mental physique qui doit s'épuiser à la longue. Le mental doit être libre de couper court dès que la conversation est terminée.

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3603

La précipitation, en paroles et en actes (si elle est excessive, car elle existe chez tout le monde, à un degré plus ou moins grand) est une question de tempérament. Je ne crois pas que vous en soyez plus particulièrement affecté que bien d'autres ici. Évidemment il faut s'en débarrasser, mais c'est l'une des imperfections mineures sur lesquelles la Force yoguique doit agir, et non une imperfection majeure. Le mental extériorisant doit être discipliné pour qu'il ne se hâte pas trop de conclure ou ne saute pas précipitamment de la pensée à la parole et à l'action.

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3604

Ces discussions sont parfaitement inutiles, elles ne font que dévier le mental et ouvrir la porte aux mensonges.

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3605

La maîtrise psychique désirable, dans un pareil entourage et au cœur de la discussion, consisterait, entre autres choses:

1. À ne pas trop se laisser emporter par l'impulsion à parler, à ne rien dire sans avoir réfléchi, mais à toujours exercer une maîtrise consciente sur la parole, et à ne rien dire que ce qui est nécessaire et utile.

2. À éviter tout débat, toute controverse ou toute discussion trop animée, à dire simplement ce qui doit être dit et à s'en tenir là. On ne doit pas non plus s'entêter à prouver que l'on a raison et que les autres ont tort, mais ne dire que ce que l'on a à dire pour contribuer à l'examen de la vérité de la question.

3. À conserver dans ses paroles un ton et une expression très tranquilles, calmes et sans insistance;

4. À ne pas s'émouvoir si les autres s'échauffent et se disputent, mais à rester soi-même calme et imperturbable, et à ne dire que ce qui peut contribuer à ramener le calme.

5. À ne pas se mêler des ragots et des critiques acerbes (particulièrement au sujet des sâdhak), s'il y en a, car cela n'est d'aucune utilité et a seulement pour effet de faire descendre la conscience de son niveau supérieur.

6. À éviter tout ce qui pourrait blesser ou peiner les autres.

Nouvelles Lumières sur le Yoga, chapitre III.

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3606

Les harangues et les exhortations ne touchent que la surface du mental. Si le mental est d'accord, il est content et stimulé, mais c'est tout. S'il n'est pas d'accord, il critique ou s'impatiente et pense à autre chose. Si la harangue est très énergique, elle peut parfois toucher le vital et produire un effet momentané.

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3607

Ce n'est pas de l'hypocrisie [prêcher aux autres ce que l'on n'est pas soi-même], mais un conflit entre deux parties de la nature. L'hypocrisie n'intervient que si l'on prêche une chose en laquelle on ne croit pas, ou si l'on feint délibérément d'être ou de vouloir être ce que l'on n'est pas et que l'on n'a nullement l'intention de devenir.

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3608

La dépression est entrée en vous par le subconscient, parce que vous aviez discuté avec X. Quand on discute ainsi avec les gens, on introduit quelque chose en eux, mais quelque chose d'eux entre aussi en vous. Ainsi, comme l'état de X laissait à désirer, même s'il n'était en rien comparable à ses états dépressifs d'autrefois, vous en avez tout naturellement attrapé quelque chose et dès que le subconscient a pu trouver un de ses prétextes habituels, il l'a transmis au mental. Vous devez toujours vous garder de ces échanges automatiques. Il suffit de faire un peu attention, et aussi d'éviter les discussions inutiles.

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3609

En parlant, on devrait toujours avoir une sorte de défense instinctive, sauf avec ceux qui n'ont pas les impulsions vitales ordinaires.

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3610

C'est l'enveloppe nerveuse qui est faible; c'est cela que vous avez vu. Le fait que vous vous sentez faible quand vous parlez avec les gens montre que l'origine du problème est une force nerveuse amoindrie. C'est elle que vous devez fortifier. Vous devez éviter de parler beaucoup avec les autres; vous pouvez aussi vous reposer, quand vous ressentez fortement ces symptômes. Mais la foi, la tranquillité et l'ouverture à la force supérieure sont le remède fondamental.

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3611

Oui, évidemment, le pouvoir de dire "non" est indispensable dans la vie et plus encore dans la sâdhanâ. C'est le pouvoir de rejet exprimé en parole.

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3612

En toutes choses une maîtrise doit s'exercer sur la pensée et aussi sur la parole. Mais si la violence radjasique est exclue, une sévérité énergique et calme dans la pensée et la parole, là où la sévérité s'impose, est parfois indispensable.

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3613

L'habitude de critiquer — la plupart du temps, il s'agit d'une critique ignorante des autres — mêlée à toutes sortes d'imaginations, de déductions, d'exagérations, d'interprétations fausses, et même d'inventions grossières, est l'une des grandes maladies universelles. C'est une maladie du vital étayée par le mental physique qui se fait l'instrument du plaisir que l'on prend à cette activité stérile et pernicieuse du vital. Il est très nécessaire de maîtriser la parole, de refuser de se laisser contaminer par cette maladie et par cette démangeaison du vital, pour que l'expérience intérieure ait un effet véritablement transformateur sur la vie extérieure.

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3614

Mieux vaut aussi veiller plus strictement à ne pas parler des autres et à ne pas les critiquer en restant dans une conscience ordinaire. C'est nécessaire pour cultiver une conscience et une vision plus profondes qui, dans le silence, comprennent les mouvements de la Nature, en soi-même et dans les autres, et ne sont ni émues, ni perturbées, ni intéressées superficiellement par un mouvement extérieur au point de s'y laisser absorber.

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3615

Les sâdhak de cet Ashram ne sont pas parfaits; ils sont pleins de faiblesses et de mouvements faux. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir; seulement il ne faut pas pour autant adopter une attitude critique ou réprobatrice à l'égard des personnes; il faut considérer cette situation comme un jeu de forces qui doit être surmonté.

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3616

Cette maîtrise intérieure que vous sentez vous illuminer et vous guider, et la résolution qu'elle vous a inspirée de dire la vérité, montrent très clairement que l'être psychique est éveillé en vous.

Le défaut de caractère dont vous parlez est fréquent et presque universel dans la nature humaine. L'impulsion à dire quelque chose de faux, ou du moins à exagérer, minimiser ou déformer la vérité pour flatter sa propre vanité, ses préférences ou ses désirs, pour en tirer quelque avantage ou s'assurer de l'objet d'un désir est très générale. Mais on doit apprendre à ne dire que la vérité si l'on veut vraiment réussir à transformer la nature.

Le premier pas, si l'on veut transformer la nature, est de devenir conscient de ce qui doit être transformé. Mais on doit observer tout cela sans se décourager, sans penser: "C'est sans espoir", ou "Je ne peux pas changer". Vous avez raison d'avoir confiance que le changement se fera. Car dans la nature, rien n'est impossible si l'être psychique est éveillé et vous guide avec, à l'arrière-plan, la conscience de la Mère et sa force à l'œuvre en vous. C'est ce qui se passe en ce moment. Ayez la certitude que tout sera fait.

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3617

Inutile ou non, le mensonge doit être évité.

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3618

Si vous demandez à X de vous montrer l'original,3 vous verrez que la Mère, en écrivant cette phrase, s'est placée du point de vue le plus élevé. Si vous voulez être un instrument de la Vérité, vous devez toujours dire la vérité et non mentir. Mais cela ne signifie pas que vous devez tout dire à tout le monde. Il est admissible de dissimuler la vérité par le silence ou par le refus de parler, lorsque la vérité risque d'être mal comprise ou mal utilisée par ceux qui ne sont pas prêts à la recevoir ou qui s'y opposent; elle risque même d'être à l'origine d'une déformation ou d'un pur mensonge. Mais mentir, c'est une autre affaire. Même par plaisanterie on doit éviter le mensonge, car il tend à abaisser la conscience. Quant à votre dernière remarque, elle exprime aussi le point de vue le plus élevé: la vérité telle qu'on la connaît dans le mental ne suffit pas, car l'idée du mental peut être erronée ou incomplète; il est nécessaire d'avoir la vraie connaissance dans la vraie conscience.

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3619

Pourquoi serait-ce un mensonge? On n'est pas obligé de tout dire à tout le monde: cela risquerait souvent de faire plus de mal que de bien. On ne doit dire que ce qui est nécessaire. Évidemment, ce que l'on dit doit être vrai et non faux, et il ne doit jamais y avoir aucune intention de tromper.

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3620

La formule "comme on veut" ne mène jamais à la vérité, elle revient à mettre le vital et ses désirs au sommet de l'échelle des valeurs ou à suivre les préférences du mental, ce qui, même dans le cas d'une discipline mentale, est considéré comme contraire au principe même de la recherche de la Vérité.

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3621

En premier lieu, il y a une grande différence entre énoncer comme une vérité ce que l'on croit ou sait être faux, et énoncer comme une vérité ce que l'on croit, en toute conscience, être vrai, mais qui en fait ne l'est pas. Dans le premier cas, on va de toute évidence à rencontre de l'esprit de vérité; dans le second on lui rend hommage. Le premier énoncé est un mensonge délibéré, le second n'est, au pire, qu'une erreur ou une ignorance.

Cela, c'est le point de vue pratique de renonciation de la vérité. Du point de vue de la Vérité supérieure, on ne doit pas oublier que chaque plan a sa propre norme: ce qui est vérité pour le mental peut n'être que vérité partielle pour une conscience plus élevée, mais c'est par la vérité partielle que le mental doit passer pour atteindre, au-delà d'elle, la vérité plus parfaite et plus vaste. Il suffit pour cela que le mental soit ouvert et plastique, qu'il soit prêt à reconnaître la vérité supérieure quand elle vient, à ne pas s'accrocher à la vérité inférieure parce que c'est la sienne, à ne pas laisser les désirs et les passions du vital le rendre aveugle à la Lumière, déformer les choses et les pervertir. Dès que la conscience supérieure commence à agir, la difficulté s'atténue et l'on progresse clairement de vérité en vérité supérieure.

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3622

Il n'est pas exact que si quelqu'un dit la vérité (c'est-à-dire ne ment pas), tout ce qu'il dit doit arriver. Pour que ce soit possible, il doit connaître la Vérité, être en contact avec la vérité des choses, et pas seulement dire la vérité telle que son mental la connaît.

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3623

Il y a deux sortes de timidité: la première est égoïste et consiste à avoir honte d'exprimer la Vérité ou de montrer qu'on y est fidèle d'une manière qui serait incompréhensible pour les autres, la seconde est une certaine réserve, une répugnance à exposer ses sentiments profonds au regard des autres, un désir de préserver le caractère sacré et secret de ses relations d'amour avec le Divin; c'est un sentiment psychique.

X

3624

Je ne crois pas que le fait que X soit tombée malade ait un rapport quelconque avec sa transe; jamais à ma connaissance, l'habitude d'entrer dans ce genre de transe n'a de telles conséquences; seule l'interruption brutale d'une transe peut avoir un effet néfaste, sans toutefois forcément aboutir à une catastrophe. Mais si l'être conscient sort du corps dans une transe absolument complète, il est possible que le fil qui le relie au corps se brise ou soit rompu par une force adverse; dans ce cas, il ne pourrait plus réintégrer le corps. Sans parler d'une éventualité aussi désastreuse, un choc pourrait se produire et entraîner un désordre temporaire ou même une sorte de lésion; en règle générale, cependant, la seule conséquence serait un état de choc. Quant à généraliser, c'est une autre affaire. Selon une sorte de croyance traditionnelle très répandue, la pratique du yoga serait défavorable à la santé du corps, tendrait à avoir un effet néfaste d'un genre ou d'un autre et finirait même par entraîner un abandon prématuré ou rapide du corps. Il semble que Râmakrishna ait partagé ce point de vue, si nous pouvons en juger d'après ses remarques concernant le lien entre le progrès dans la spiritualité accompli par Keshav Sen et la maladie qui le minait, l'une étant, selon Râmakrishna, l'effet désirable de l'autre, une libération qui le délivrait de la vie en ce monde: la mukti. Peut-être est-ce vrai, peut-être pas; mais j'ai peine à croire que la maladie et la détérioration du corps soient l'effet naturel et général de la pratique du yoga, ou que cette pratique entraîne inévitablement la perte de la santé ou une maladie qui se termine par l'abandon du corps. Sur quelles bases devons nous supposer, comment peut-il être prouvé que si les non-yogis tombent malades et meurent en raison des désordres de la Nature, les yogis meurent de leur yoga? À moins de pouvoir établir une corrélation directe entre leur mort et leur pratique du yoga — et la preuve ne pourrait être apportée de façon indubitable que dans certains cas particuliers, et même alors la certitude ne serait pas absolue — il n'y a aucune raison de croire à une telle différence. Il est plus rationnel de conclure que la maladie et la mort, chez les yogis comme chez les non-yogis, ont des causes naturelles et sont soumises au même décret de la Nature; puisque la Shakti du yoga est à leur disposition s'ils choisissent d'en faire usage, on pourrait même soutenir que le yogi tombe malade et meurt non à cause de son yoga, mais en dépit de son yoga. Quoi qu'il en soit, je ne crois pas que Râmakrishna (ou n'importe quel autre yogi) soit tombé malade à cause de ses transes; rien ne prouve qu'il ait jamais souffert ainsi après une transe. Je crois qu'il a été dit quelque part — ou qu'il a dit lui-même — que le cancer de la gorge dont il est mort était dû au fait qu'il avalait les péchés de ses disciples et de ceux qui venaient à lui: là aussi, peut-être est-ce vrai, peut-être non; mais il s'agit là d'un cas bien particulier. Il est, sans aucun doute, possible de prendre sur soi les maladies des autres et même de le faire volontairement: le cas du roi grec Antigonos et de son fils Demetrios n'est un exemple historique célèbre; les yogis aussi le font quelquefois; ou ce sont des forces adverses qui projettent des maladies sur le yogi, en utilisant ceux qui l'entourent comme une porte ou un passage, ou en se servant des pensées mal intentionnées de certaines personnes comme d'une force déterminante. Mais toutes ces circonstances sont particulières et bien qu'elles soient en effet reliées au fait que Râmakrishna pratiquait le yoga, elles ne permettent pas d'ériger l'hypothèse générale en une règle absolue. Une tendance comme celle de X à désirer la mort, à lui faire bon accueil ou à l'accepter comme une délivrance pourrait, à cause de sa conscience spirituelle avancée, être douée d'une force qu'elle n'aurait pas chez des individus ordinaires. Mais on peut se servir de la conscience yoguique pour obtenir un résultat opposé: on peut expulser la maladie de son propre corps ou la guérir, on peut même guérir ou chasser des maladies chroniques ou enracinées et des anomalies de constitution constatées de longue date, et même retarder longtemps une mort prédestinée. Du temps où mon nom n'était pas encore connu en politique, un astrologue de Calcutta, Narayan Jyotishi, avant de savoir qui j'étais, avait prédit ma lutte contre des ennemis mlechchha et ensuite les trois procès intentés contre moi et mes trois acquittements; il avait aussi prédit que bien que ma mort soit fixée par avance dans mon horoscope à l'âge de soixante-trois ans, je prolongerais ma vie par le pouvoir yoguique pendant une très longue période et parviendrais à un âge avancé. En fait je me suis débarrassé, par la pression du yoga, d'un certain nombre de maladies chroniques qui s'étaient établies dans mon corps. Mais aucun de ces exemples, qu'ils confirment ou infirment la théorie, ne peut être érigé en règle; la tendance qu'a la raison humaine de faire un absolu de ce qu'ils ont de relatif ne se justifie nullement. Je puis dire en conclusion des transes de X qu'elles sont du genre savikalpa ordinaire qui ouvre à toutes sortes d'expériences, mais les grandes réalisations permanentes du yoga ne viennent généralement pas en transe, mais par une sâdhanâ persévérante dans l'état de veille. On peut en dire autant de l'élimination des attachements: on peut en éliminer certains par une expérience en état de transe, mais on doit plus souvent le faire par un effort persévérant de sâdhanâ dans l'état de veille.

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3625

Avant tout, cessez d'entretenir cette idée que votre corps est inapte: toutes les suggestions de ce genre sont des attaques subtiles dirigées contre votre volonté d'atteindre la siddhi, et elles sont particulièrement dangereuses lorsqu'elles s'appliquent au domaine physique. Cette idée a surgi chez plusieurs personnes qui font le yoga et la première chose à faire est de l'expulser avec armes et bagages. Elle peut être étayée par les faits et les apparences, mais justement pour devenir un yogi — ou d'ailleurs pour accomplir quoi que ce soit de grand ou d'inhabituel — la première condition est d'être supérieur aux faits et de refuser de croire aux apparences. Ayez la volonté de vous libérer de la maladie, si formidables, si multiformes ou si constantes que soient ses attaques, et repoussez toutes les suggestions contraires.

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3626

Il est évident que toutes les maladies ont pour origine l'imperfection du corps et de la nature physique. Le corps ne peut être immunisé que s'il est ouvert à la conscience supérieure, pour que celle-ci puisse descendre en lui. En attendant, ce qu'écrit X est le remède; la force, s'il peut aussi l'appeler pour qu'elle pénètre en lui et expulse la maladie, est l'aide la plus puissante qui soit.

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3627

Le corps humain a toujours eu l'habitude d'accueillir toutes les forces qui choisissent de s'emparer de lui, et la maladie est le prix qu'il paie pour son inertie et son ignorance. Il doit apprendre à ne réagir qu'à la seule Force unique, mais il ne lui est pas facile d'apprendre à le faire.

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3628

Les attaques de maladies sont des attaques de la nature inférieure ou des forces adverses qui profitent d'une faiblesse, d'une ouverture ou d'une réponse dans la nature; comme tout le reste, elles viennent du dehors et doivent être rejetées. Si on peut les sentir quand elles s'approchent et si on a la force et l'habitude de les rejeter avant qu'elles puissent entrer dans le corps, on peut rester exempt de toute maladie. Même si l'attaque semble venir du dedans, cela veut dire seulement qu'elle n'a pas été perçue avant son entrée dans le subconscient; une fois qu'elle est dans le subconscient, la force qui l'a amenée la pousse tôt ou tard, et elle envahit l'organisme. Si vous la sentez juste après son entrée, c'est parce que, bien qu'elle soit venue directement et non à travers le subconscient, vous n'avez pas pu la détecter pendant qu'elle était encore dehors. Très souvent elle vient ainsi, de face (ou plus souvent de côté, tangentiellement) et force son passage à travers l'enveloppe vitale subtile qui est notre principale armure de défense; mais on peut l'arrêter dans l'enveloppe même, avant qu'elle ne pénètre le corps matériel. Alors on peut éprouver quelque effet, par exemple un état fiévreux ou une tendance au rhume, mais il n'y a pas un envahissement complet de la maladie. Si on peut l'arrêter plus tôt, ou si l'enveloppe vitale résiste d'elle-même et reste forte, vigoureuse et intacte, alors il n'y a pas de maladie; l'attaque ne produit pas d'effet physique et ne laisse aucune trace.

Les Bases du Yoga, chapitre V. Traduction de la Mère.

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3629

Toutes les maladies passent par l'enveloppe nerveuse (ou vitale-physique) du corps subtil avant d'entrer dans le physique. Si l'on est conscient du corps subtil ou si on a la conscience subtile, on peut arrêter une maladie en cours de route et l'empêcher d'entrer dans le corps physique. Mais elle peut venir inaperçue, ou pendant le sommeil, ou à travers le subconscient, ou par une brusque poussée quand on n'est pas sur ses gardes; dans ce cas, il n'y a rien d'autre à faire qu'à lutter pour la déloger du terrain déjà gagné dans le corps. L'auto-défense par ces moyens intérieurs peut devenir si puissante que le corps acquiert pratiquement l'immunité, comme l'ont beaucoup de yogis. Cependant, ce "pratiquement" ne veut pas dire absolument. L'immunité absolue ne peut venir qu'avec la transformation supramentale. Car au-dessous du supramental, l'immunité est le résultat de l'action d'une Force parmi beaucoup d'autres forces, et elle peut être dérangée par une rupture de l'équilibre établi; dans le supramental, l'immunité est une loi de la nature: dans un corps supramentalisé, l'immunité contre la maladie sera automatique, inhérente à sa nouvelle nature.

Il y a une différence entre la Force yoguique sur les plans inférieurs (mental et autres) et la Nature supramentale. Ce qui, dans la conscience mentale et corporelle, doit être acquis et gardé par la Force du yoga, est inhérent au supramental et y existe, non par acquisition mais par nature, absolument et indépendamment.

Les Bases du Yoga, chapitre V. Traduction de la Mère.

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3630

C'est ainsi que les maladies essaient de se propager d'une personne à une autre; elles attaquent l'être nerveux par une suggestion comme celle-ci, ou d'une autre manière, pour essayer d'y pénétrer. C'est souvent le cas, même si la maladie n'est pas contagieuse, mais cela se produit plus facilement lorsqu'elle l'est. La suggestion ou le contact doit être rejeté aussitôt.

Il y a, autour du corps, une sorte de protection que nous appelons l'enveloppe nerveuse; si elle conserve sa résistance et refuse de laisser entrer la force de maladie, on peut rester en bonne santé même au milieu d'une épidémie, peste ou autre; si l'enveloppe est percée ou faible, la maladie peut pénétrer.

L'attaque que vous avez sentie n'était pas en réalité dirigée contre le corps physique, mais contre cette enveloppe nerveuse et contre le corps nerveux (prāṇakoṣa) dont elle est une extension ou un revêtement.

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3631

Les forces subtiles de maladie commencent par affaiblir l'enveloppe nerveuse — l'aura — ou la transpercer. Si elle résiste et reste intacte, mille millions de microbes ne pourront rien contre vous. L'enveloppe une fois percée, elles attaquent le mental subconscient dans le corps, parfois aussi le mental vital ou le mental proprement dit; elles préparent la maladie par la peur ou la pensée de la maladie. Les médecins eux-mêmes disent qu'en Extrême-Orient, quatre-vingt dix pour cent des gens atteints de grippe ou de choléra tombent malades sous l'effet de la peur. Rien ne sape la résistance autant que la peur. Mais c'est pourtant le subconscient qui joue le rôle essentiel.

Si la Force qui s'oppose à la maladie est vigoureuse dans le corps, on peut se promener au milieu d'une épidémie de peste ou de choléra sans être jamais contaminé.

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3632

Les souffrances physiques sont dues aux attaques des forces de l'Ignorance. Mais si l'on sait s'y prendre, on peut en faire un moyen de purification. Il y a cependant d'autres moyens de purification plus efficaces et moins pénibles.

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3633

Votre théorie de la maladie est une croyance plutôt périlleuse, car la maladie est une chose à éliminer, non à accepter ni à goûter. Il y a quelque chose dans l'être qui jouit de la maladie; il est même possible de transformer les douleurs de la maladie, comme toute autre douleur, en une forme de plaisir; car la douleur et le plaisir sont l'un et l'autre des dégradations d'un Ânanda originel et peuvent se réduire l'un à l'autre, ou se sublimer en leur principe originel d'Ânanda. Il est vrai aussi que l'on doit être capable de supporter la maladie avec calme, équanimité, endurance, et même, puisqu'elle est venue, de reconnaître que cela fait partie des expériences à traverser. Mais l'accepter et en jouir, c'est l'aider à durer, et il ne le faut pas; car la maladie est une déformation de la nature physique, de même que la luxure, la colère, la jalousie, etc., sont des déformations de la nature vitale, et l'erreur, les préjugés, l'habitude du mensonge, sont des déformations de la nature mentale. Toutes ces choses doivent être éliminées, et le refus est la première condition de leur disparition, tandis que l'acceptation a un effet totalement contraire.

Les Bases du Yoga, chapitre V. Traduction de la Mère.

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3634

C'était le mental qui n'en voulait pas; ce vital [le vital physique], lorsqu'il est livré à lui-même, souhaite souvent la maladie: il la trouve dramatique, pense qu'elle le rend intéressant pour son entourage, aime à s'abandonner au tamas, etc., etc.

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3635

Cette faiblesse constante du corps est aussi du tamas. Si vous rejetiez l'idée de faiblesse, la vigueur reviendrait. Mais. il y a toujours dans le vital physique quelque chose qui se complaît à devenir de plus en plus faible et de plus en plus malade, afin de sentir le tragique de son cas et de s'en plaindre.

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3636

En parlant de volonté d'être malade, je voulais dire qu'il y a dans le corps quelque chose qui accepte la maladie et réagit de telle façon que cette acceptation produit son effet; il doit donc y avoir sans cesse, dans les parties conscientes de l'être, une volonté contraire de se débarrasser de cette acceptation très physique.

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3637

Ce que je voulais dire, c'est que la conscience corporelle, par une habitude ancienne, accepte la force de maladie et subit les phénomènes qui l'accompagnent (par exemple, congestion des poumons par les mucosités, sensation d'étouffement, difficulté à respirer, etc.). Pour s'en débarrasser, on doit éveiller dans le corps lui-même une volonté et une conscience qui refusent de laisser ces symptômes s'imposer à lui. Mais il est difficile d'y parvenir et plus encore d'y parvenir complètement. On peut commencer par établir une séparation entre la conscience intérieure et le corps, par sentir que l'on n'est pas soi-même malade, mais que quelque chose se passe dans le corps qui affecte la conscience. Il devient alors possible d'observer séparément cette conscience corporelle, ce qu'elle sent, comment elle réagit aux symptômes, comment elle fonctionne. On peut ensuite agir sur elle pour transformer la conscience et les réactions du corps.

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3638

A mesure que la conscience corporelle s'ouvrira davantage à la Force (c'est toujours elle qui s'ouvre en dernier et qu'il est le plus difficile d'ouvrir complètement), ces accès fréquents de la maladie iront en diminuant et finiront par disparaître.

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3639

Tout malaise physique vient d'une inertie, d'une faiblesse, d'une résistance ou d'un mouvement à l'endroit qu'il affecte, mais tantôt il est plutôt physique que psychologique et tantôt c'est l'inverse. Les médicaments peuvent contrecarrer les effets physiques.

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3640

La maladie est le signe d'une imperfection ou d'une faiblesse, ou bien d'une ouverture à des contacts adverses dans la nature physique, et souvent aussi elle est liée à quelque obscurité ou quelque manque d'harmonie dans le vital inférieur, le mental physique ou ailleurs.

C'est très bien si l'on peut se débarrasser de la maladie uniquement par la foi et le pouvoir du yoga, ou par l'influx de la Force divine. Mais très souvent, ce n'est pas tout à fait possible parce que la nature n'est pas entièrement ouverte ou capable de répondre à la Force. Le mental peut avoir la foi et répondre, mais il se peut que le vital inférieur et le corps ne suivent pas; ou bien, même si le mental et le vital sont prêts, il se peut que le corps ne réponde pas ou réponde seulement partiellement parce qu'il a l'habitude d'obéir aux forces qui produisent un certain genre de maladie, et l'habitude est une puissance très obstinée dans la partie matérielle de la nature. Dans ce cas, on peut avoir recours à des moyens physiques, non comme moyen principal mais comme une aide et un support matériel pour l'action de la Force. Pas de remèdes forts ni violents mais ceux qui font du bien sans déranger le corps.

Les Bases du Yoga, chapitre V. Traduction de la Mère.

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3641

Oui, si l'on a la foi et l'ouverture, les médicaments ne sont pas indispensables.

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3642

Le conseil de la Mère à X était plutôt une directive concernant son séjour à l'Ashram qu'une règle absolue pour l'avenir. Si un sâdhak peut faire descendre la Force pour qu'elle le guérisse sans qu'un traitement médical soit nécessaire, c'est toujours préférable, mais ce n'est pas toujours possible tant que la conscience tout entière, mentale, vitale, physique, jusqu'au subconscient le plus profond, n'est pas ouverte et éveillée. Il n'y a aucun mal à ce qu'un médecin qui est en même temps un sâdhak exerce son métier et utilise ses connaissances médicales; mais il doit le faire en se reposant sur la Grâce divine et la Volonté divine; s'il peut recevoir la véritable inspiration pour étayer son savoir, tant mieux. Aucun médecin ne peut guérir tous les malades. Vous devez faire de votre mieux pour obtenir les meilleurs résultats possibles.

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3643

Certainement, on peut agir du dedans sur une maladie et la guérir. Seulement ce n'est pas toujours facile car la Matière oppose une grande résistance: la résistance de l'inertie. Une persistance infatigable est nécessaire; au début, on peut échouer complètement, ou les symptômes peuvent s'aggraver, mais graduellement la maîtrise du corps ou d'une maladie particulière devient plus forte. Aussi, il est relativement facile de guérir une attaque fortuite de maladie par des moyens intérieurs; mais immuniser le corps contre toute attaque future est plus difficile. Une maladie chronique est plus difficile à manier, plus récalcitrante à disparaître qu'un désordre accidentel du corps. Tant que la maîtrise du corps est imparfaite, toutes ces imperfections et ces difficultés, et bien d'autres, entravent l'usage de la force intérieure.

Si par l'action intérieure vous réussissez à empêcher une aggravation, c'est déjà quelque chose; vous devez alors, par abhyāsa, fortifier ce pouvoir jusqu'à ce qu'il devienne capable de guérir. Notez que tant que le pouvoir n'est pas entièrement là, il n'est pas nécessaire de rejeter complètement l'aide des moyens physiques.

Les Bases du Yoga, chapitre V. Traduction de la Mère.

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3644

Vous devez vous séparer de la maladie et faire appel à la Force de la Mère pour qu'elle la guérisse, ou bien utiliser la force de votre volonté en ayant foi en son pouvoir de guérison, avec le soutien de la Force de la Mère derrière vous. Si vous ne pouvez utiliser ni l'une ni l'autre de ces méthodes, vous devez vous en remettre à l'action des médicaments.

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3645

Quand la maladie devient aiguë et chronique dans le corps, il est souvent nécessaire de recourir à un traitement physique qui est alors utilisé pour soutenir la Force. Le Dr X, lorsqu'il soigne un malade, ne se fie pas seulement aux médicaments, mais les utilise comme des instruments au service de la Force de la Mère.

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3646

Les médecines sont un pis-aller dont on doit se servir quand quelque chose dans la conscience ne répond pas ou ne répond que superficiellement à la Force. Très souvent, c'est une partie de la conscience matérielle qui n'est pas réceptive; d'autres fois, c'est le subconscient qui barre le chemin, même quand tout le mental, le vital et le physique éveillés acceptent l'influence libératrice. Si le subconscient aussi répond, alors même un léger contact de la Force peut non seulement guérir une maladie particulière, mais aussi rendre cette forme ou ce genre de maladie pratiquement impossible à l'avenir.

Les Bases du Yoga, chapitre V. Traduction de la Mère.

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3647

Pas nécessairement, mais si une forte résistance se tient derrière la maladie, ou si quelque chose se cache derrière elle, cela peut sortir sous sa pression. Cette règle n'est cependant pas invariable. Souvent l'effet de la Force est immédiat et sans réaction, ou il y a une oscillation, mais pas d'aggravation, pas d'augmentation.

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3648

Les suggestions qui créent la maladie ou la mauvaise santé dans l'être physique sont en général transmises par le subconscient, car la plus grande partie de l'être physique — sa partie la plus matérielle — est subconsciente, c'est-à-dire que cet être physique a une conscience obscure qui lui est propre, mais elle est si obscure et si repliée sur elle-même que le mental ignore ses mouvements et ce qui se passe en elle. Mais c'est tout de même une conscience et elle peut, tout comme le mental et le vital, recevoir des suggestions émanant des Forces de l'extérieur. Si ce n'était pas le cas, il serait impossible de l'ouvrir à la Force et la Force ne pourrait pas non plus la guérir; car sans cette conscience en lui, l'être physique serait incapable de réagir. Beaucoup de gens en Europe et en Amérique reconnaissent ce fait et soignent leurs maladies en faisant au corps des suggestions mentales conscientes qui contrecarrent les suggestions obscures et secrètes de maladie dans le subconscient. En France, un médecin célèbre a guéri des milliers de malades en les faisant placer sur le corps, avec persévérance, des contre-suggestions de ce genre. Cela prouve que les causes de la maladie ne sont pas purement matérielles, mais que celle-ci est due à une désorganisation de cette conscience corporelle secrète.

Supporter le chagrin tranquillement et en silence aide en effet à se libérer de cette réaction, si l'on tranquillise le vital; mais il faut en même temps offrir le chagrin à la Mère. Il ne suffit pas que la Mère sache par le contact intérieur; il faut aussi placer le chagrin devant elle et le lui abandonner pour que la réaction disparaisse.

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3649

La morphine insensibilise localement ou autrement la conscience et l'empêche de réagir à la pression du subconscient; elle interrompt ainsi la douleur ou l'endort. Et même cela, elle ne le fait pas toujours; X a reçu des piqûres de morphine cinq fois de suite sans que cela soulage ses douleurs du foie. Qu'est devenu, dans son cas, le pouvoir du médicament sur son subconscient? La résistance était trop forte, comme la résistance du subconscient de Y à la Force.

L'action des médicaments est très analogue au système de suggestion par lequel Coué a guéri la plupart de ses malades, mais le moyen est physique au lieu d'être mental. La conscience corporelle réagit à la suggestion du médicament et l'on est temporairement guéri, ou elle ne réagit pas et il n'y a pas de guérison. Comment se fait-il que le même médicament, employé contre la même maladie, réussisse sur un malade et non sur un autre, ou réussisse sur un certain malade à un certain moment et ensuite échoue complètement? Pour guérir parfaitement d'une maladie au point qu'elle ne puisse plus revenir, il faut que le mental, le vital et la conscience corporelle soient débarrassés de la réaction psychologique à la Force qui apporte la maladie. Parfois cela se fait par une sorte d'ordre d'en haut (quand la conscience est prête, mais cela ne peut pas toujours se faire de cette façon). L'immunité complète à l'égard de toutes les maladies, à laquelle notre yoga s'efforce de parvenir, ne pourra venir que d'en haut, par une illumination totale et permanente de l'être inférieur, dont l'effet sera d'extirper les racines psychologiques de la mauvaise santé; cela ne peut pas se faire autrement.

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3650

Pourquoi les gens font-il de tels pronostics? On ne devrait jamais émettre des idées de ce genre, pas même mentalement; elles peuvent agir comme des suggestions et faire plus de mal que les médicaments ne peuvent faire de bien.

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3651

Il ne faut pas faire de pronostics de ce genre à la légère, que ce soit en pensée ou en paroles, surtout lorsqu'il s'agit de la Mère; dans d'autres cas, même s'il y a une possibilité ou une probabilité, celles-ci ne doivent pas être portées à la connaissance de la personne concernée, à moins qu'il ne soit nécessaire de l'en informer. La raison en est le rôle important joué par l'état de conscience et la suggestion dans la maladie.

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3652

L'impression d'être malade n'est d'abord qu'une suggestion: elle devient une réalité parce que votre conscience physique l'accepte. C'est comme une suggestion fausse dans le mental: si le mental l'accepte, il se voile, s'embrouille et doit lutter pour retrouver l'harmonie et la clarté. De même pour la conscience corporelle et la maladie. Vous ne devez pas accepter la suggestion, mais la rejeter avec votre mental physique et aider ainsi la conscience corporelle à la rejeter. Au besoin, faites une suggestion contraire: "Non, je me porterai bien, tout va bien et tout ira bien." Et dans tous les cas, faites appel à la Force de la Mère pour rejeter la suggestion et la maladie qu'elle apporte.

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3653

Par suggestion je n'entends pas simplement des pensées ou des mots. Quand l'hypnotiseur dit: "Dormez", c'est une suggestion; mais s'il ne dit rien et ne fait qu'imposer sa volonté silencieuse pour vous endormir ou agite ses mains devant votre visage, c'est aussi une suggestion.

Quand une force ou une vibration de maladie se projette sur vous, elle apporte au corps cette suggestion. Une onde contenant une certaine vibration entre dans le corps qui se rappelle: "Ah, c'est un rhume", ou sent les vibrations d'un rhume et se met à tousser, à éternuer ou à sentir des frissons; la suggestion vient au mental sous la forme: "Je suis faible, je ne me sens pas bien, je suis en train de m'enrhumer."

Hostile, ici, signifie hostile au yoga. Une maladie qui survient de la manière ordinaire, sous l'effet de causes physiques — même si les forces adverses universelles en sont la cause première — est une maladie ordinaire. Une maladie apportée par les forces hostiles au yoga pour déséquilibrer l'organisme et empêcher ou troubler le progrès — sans aucune raison physique suffisante — est une attaque hostile. Elle peut revêtir l'apparence d'un rhume ou de n'importe quelle autre maladie, mais pour le regard qui voit l'action des forces et pas seulement les symptômes ou les résultats extérieurs, la différence est claire.

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3654

C'est la partie subconsciente de la conscience corporelle qui reçoit la suggestion de faiblesse; le plus souvent, par conséquent, le mental n'en est pas conscient. Si le corps lui-même était vraiment conscient, les suggestions pourraient être détectées à temps et rejetées avant de produire leurs effets. Le rejet par la conscience centrale serait soutenu en outre par un rejet conscient dans le corps et agirait plus rapidement.

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3655

Une suggestion n'est pas une pensée ou un sentiment qui vous est propre, c'est une pensée ou un sentiment qui vient du dehors, des autres, de l'atmosphère générale ou de la Nature extérieure; si on l'accepte, elle s'incruste et agit sur l'être, et on la prend pour sa propre pensée ou son propre sentiment. Si on la reconnaît pour ce qu'elle est, il est plus facile de s'en débarrasser. Ce sentiment de doute, ce manque de confiance en soi, cette impression que tout est perdu se promène dans l'atmosphère, essaie d'entrer dans les sâdhak et de se faire admettre; je veux que vous le rejetiez, car sa présence non seulement vous dérange et vous fait souffrir, mais vous empêche aussi de recouvrer la santé et de revenir à l'activité intérieure de la sâdhanâ.

Quant au traitement médical, c'est parfois une nécessité. Si l'on peut se guérir par la Force, comme vous l'avez souvent fait, c'est ce qu'il y a de mieux; mais si, pour une raison quelconque, le corps n'est pas capable de répondre à la Force (par exemple par doute, lassitude ou découragement, ou par une incapacité à réagir contre la maladie), il faut alors se faire aider par un traitement médical. Non que la Force cesse d'agir et laisse tout faire aux médicaments: elle continuera à agir par l'intermédiaire de la conscience, mais prendra appui sur le traitement pour agir directement sur la résistance du corps qui, dans sa conscience ordinaire, répond plus volontiers aux moyens physiques.

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3656

C'est la force hostile qui vient par vagues pour essayer de toucher quelqu'un. Quand vous vous sentez ainsi attaqué, vous devez comprendre que l'attaque vous vient du dehors et touche en vous un point faible, et vous devez rester aussi tranquille que possible, la rejeter et vous ouvrir. À en juger d'après ce que vous m'avez écrit, l'attaque a perturbé la conscience physique et physico-vitale et l'a incitée à la révolte, sans s'emparer de la totalité de la conscience. Si vous pouvez limiter ainsi son action quand elle intervient, garder un mental et un cœur tranquilles et la rejeter, il vous sera plus facile de l'expulser. Il faut appeler la paix et la force pour qu'elles descendent dans cette partie physico-vitale (nerveuse) et dans tout le corps, jusqu'à ce que vous sentiez l'atmosphère et la force vous imprégner et demeurer en vous, dans tout le corps et pas seulement au-dessus et autour de vous. Si une difficulté subsiste, c'est que l'être nerveux garde l'habitude de réagir et qu'il y a en lui une certaine faiblesse; mais persévérez, ne consentez pas à vous laisser envahir par les forces du passé. L'habitude se relâchera et disparaîtra, et la vraie Force emplira le corps et chassera la faiblesse.

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3657

C'est le physique vital non régénéré qui revient ainsi vers vous et ces résurgences sont certainement la cause de toutes ces impressions de maladie, de faiblesse et de tamas que vous ressentez. Il est indispensable, pour votre sâdhanâ, que cette partie de l'être soit purifiée par une descente de la conscience supérieure.

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3658

Le physico-vital non régénéré peut se retirer en deux endroits: dans le vital subconscient en bas, ou dans la conscience environnante autour de vous. Quand il revient, dans le premier cas il surgit d'en bas, dans le deuxième il s'approche de vous et vous envahit du dehors.

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3659

Il n'y a aucun mystère. Ces forces ont longtemps été violentes et obstinées en vous et vous vous y abandonniez; par là elles ont acquis un grand pouvoir de revenir, même après que vous avez commencé à les rejeter, d'abord parce que vous y êtes habitué, ensuite parce qu'elles croient avoir acquis un droit sur vous, et en troisième lieu parce que votre habitude de les accepter, d'y réagir passivement ou de les tolérer reste gravée dans la conscience physique. Cette conscience physique n'est pas encore libérée, elle n'a pas commencé à réagir aussi positivement que le vital à la conscience supérieure et ne peut par conséquent résister à leur invasion. Ces forces, lorsqu'elles sont rejetées, se retirent donc dans la conscience environnante, y restent cachées et profitent de la moindre occasion pour s'attaquer aux centres qui ont l'habitude de les recevoir (le centre mental extérieur et le centre émotif extérieur) et les pénètrent. C'est ce qui arrive à la plupart des sâdhak. Deux choses sont nécessaires: (1) ouvrir complètement le physique aux forces supérieures; (2) arriver à un point où même si les forces attaquent, elles ne peuvent tout envahir, l'être intérieur demeurant calme et libre. Alors même si une difficulté subsiste en surface, ces attaques ne seront plus irrésistibles.

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3660

Toutes ces suggestions qui vous sont venues faisaient évidemment partie de l'attaque lancée contre la conscience physique; l'attaque contre le corps fait naître ces idées, et ces idées font qu'il est plus difficile au corps de guérir. À un certain stade, les attaques s'abattent lourdement sur le corps parce que les forces contraires ont plus de mal qu'auparavant à déséquilibrer directement le mental et le vital; elles attaquent donc le physique dans l'espoir qu'ainsi le tour sera joué, le physique étant plus vulnérable. Mais le fait que le corps soit sensible aux attaques ne prouve pas son incapacité — pas plus que la sensibilité plus subtile du mental et du vital aux attaques n'impliquait une incapacité — celle-ci peut, à la longue, être surmontée. Quant aux sentiments concernant la Mère et à l'idée qu'elle ne donne son amour qu'en échange d'un travail ou à ceux qui font bien la sâdhanâ, c'est l'idée habituelle du mental physico-vital; elle est absurde et ne vaut rien.

Il n'y a aucun mal à prendre soin de la santé du corps et quand le foie est déréglé, l'instinct qui porte à refuser les aliments trop sucrés, trop gras ou trop lourds est un instinct juste. La Mère n'a pas d'objection à ce que vous restiez à la diète tant que durera la maladie; elle n'a pas non plus insisté pour que vous mangiez du dal. Elle s'élevait simplement contre l'attitude de beaucoup de gens qui se font des idées sur cet aliment-ci ou celui-là et s'en abstiennent, même en l'absence d'une maladie aiguë. Durant une crise de foie, la diète est souvent nécessaire. Seulement il ne faut pas qu'une idée fausse suscite une incapacité nerveuse de l'estomac ou une dyspepsie nerveuse chronique. La Mère ne voulait rien dire de plus.

J'espère que vous serez bientôt rétabli. Si le corps ne se remet pas de lui-même, tenez-moi au courant.

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3661

Il semble que la difficulté physique qui pèse sur vous comporte deux éléments. Le premier est la maladie de foie qui vous affaiblit; elle vous affaiblira plus encore si elle vous pousse à réduire votre ration alimentaire en deçà de la quantité dont le corps a besoin pour avoir la force de réagir. Cette réduction pourrait aussi engendrer une tendance nerveuse à l'insomnie, avec toutes ses conséquences. Le deuxième élément est une inertie de la conscience physique et vitale inférieure qui l'empêche de rejeter la lassitude, de réagir contre les attaques et de s'ouvrir progressivement à la Force qui les éliminerait. Tout cela est dû à une rupture de l'équilibre que vous avez si longtemps conservé, au trouble vital qui a engendré cette rupture et à la réaction du vital inférieur devant votre insistance à rejeter les causes de ce trouble. Il semble que le vital inférieur, constatant qu'il perdait les choses auxquelles il tenait encore, ait réagi par l'agitation; une réaction de ce genre entraîne toujours l'inertie de la conscience physique, alors que la réaction juste, dans le vital inférieur, apporte au contraire un sentiment de paix, de libération, de tranquillité qui ouvre définitivement les parties physiques inférieures à la conscience et à la force supérieures. Si vous pouvez surmonter cette crise et retrouver l'équilibre antérieur, tout cela pourra être amené à disparaître.

Il faut certes prendre soin du corps, c'est-à-dire veiller à ce qui est nécessaire pour le maintenir en forme: repos, sommeil, nourriture convenable, exercice en quantité suffisante; ce qui est mauvais, c'est de trop s'en préoccuper: anxiété, découragement lorsqu'on est malade, etc., car cela tend seulement à prolonger la mauvaise santé ou la faiblesse. Pour les crises de foie, etc., on peut toujours suivre un traitement si c'est nécessaire.

Mais les vrais moyens de guérison sont toujours le juste équilibre intérieur, la tranquillité intérieure et extérieure, la foi, l'ouverture de la conscience corporelle à la Mère et à sa Force; les autres moyens ne peuvent être que des soutiens accessoires.

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3662

La cause de tous les ennuis de X est la volonté d'affirmer son ego, les idées, les revendications, les désirs, les intentions de son ego, et son agressivité à les exprimer qui le conduit à se disputer avec tout le monde. Cette manie l'ouvre à toutes sortes de forces du plan vital et à leurs attaques. C'est pour cela aussi que son foie et ses organes digestifs se sont détériorés, car l'agressivité et la colère finissent toujours par abîmer le foie et par répercussion l'estomac et les intestins. Comme son agressivité est colossale, la détérioration de son foie et de sa digestion est, elle aussi, considérable. Il doit se débarrasser de son égoïsme, de sa hargne et des mauvais sentiments qu'il nourrit à l'égard des autres s'il veut recouvrer la santé et sa sâdhanâ.

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3663

Si vous ne vous sentez plus déprimé quand le corps subit une attaque, c'est un grand progrès.

Il ressort évidemment de votre description que la douleur est d'origine nerveuse et si vous vous ouvrez sur les plans les plus physiques de l'être, l'action de la Force pourra toujours l'éliminer, ou bien vous deviendrez capable d'utiliser vous-même la Force pour la repousser” Il s'agit de donner à la conscience corporelle l'habitude de s'ouvrir.

La conscience ou l'inconscience — vous l'avez vu à l'occasion de votre étude du français — dépend de votre état. Vous n'êtes pas inconscient, mais l'être physique a tendance à entrer dans un état tamasique (un état d'inertie); il devient alors soit inactif, soit obscur, stupide et inconscient; quand le tamas s'éloigne, son état s'éclaircit et ce qui était auparavant difficile devient naturel et facile. Toute la question est de faire perdre au physique cette habitude de retomber dans le tamas ou inertie, et vous pouvez le faire en l'ouvrant et en l'accoutumant à l'action de la Force. Quand l'action de la Force deviendra constante, le tamas disparaîtra.

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3664

C'est une dépression du vital (ou d'une partie du vital, pas du vital tout entier) et non quelque chose de physique, qui empêche le corps de retrouver sa souplesse. Une certaine partie du vital résistait à une transformation radicale et essayait même, à l'insu de votre mental, de se perpétuer sous couvert du changement qui s'opérait dans le reste de l'être. L'incident récent a porté un coup à cette partie du vital qui est tombée dans la dépression, et quand le vital est ainsi déprimé, le corps en subit les conséquences. Vous dites, à juste titre, que cela fait partie d'une transformation ou d'un tournant qui est en train de se produire. Mais l'inertie et la faiblesse qui en découlent ne devraient pas se prolonger; dès que la partie vitale consentira de bon cœur à ce tournant ou à cette transformation, la souplesse et l'énergie reviendront.

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3665

Les douleurs dans le corps ont la même origine que l'agitation dans la nature vitale; les unes comme l'autre proviennent des attaques de la même force extérieure qui veut vous égarer ou, quand elle ne peut y réussir, vous agiter et vous troubler. Lorsque vous serez capable de vous débarrasser de cette invasion vitale et de l'empêcher de revenir, il vous sera plus facile de vous débarrasser aussi des ennuis de santé d'origine nerveuse (physico-vitale); bien que les symptômes semblent dénoter une maladie physique, la douleur provient généralement d'une attaque sur la partie nerveuse qu'elle affaiblit temporairement.

Restez toujours calme et persistez à vous ouvrir. La Force qui vous délivre de cette agitation vitale peut éliminer aussi la perturbation dans la partie nerveuse et le corps physique.

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3666

C'est ce que font les douleurs, en premier lieu; quand on les chasse d'un endroit, elles se réfugient ailleurs. Cela vaut mieux que si elles se fixaient quelque part.

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3667

Ces maladies ne sont contenues ni dans le vital, ni dans le corps: elles sont créées par une force venant de l'extérieur, et l'être nerveux (vital physique) et le corps les accueillent par habitude ou par incapacité à les rejeter. Il vaut toujours mieux s'abstenir de dire: "Je ne serai plus malade"; cela attire l'attention de ces pouvoirs malveillants et ils veulent aussitôt prouver qu'ils sont encore capables de déranger le corps. Quand ils viennent, contentez-vous de les rejeter.

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3668

C'est en attaquant votre conscience physique que les anciennes forces vous font retomber dans cet état indésirable. Vous aviez autrefois le pouvoir de vous retirer du mouvement vital et de le circonscrire, alors que le reste de votre conscience observait sans être réduit à l'impuissance; vous devez de même apprendre à vous détacher de la douleur ou du malaise physique et à le circonscrire. Si vous y arrivez, et si vous le faites complètement, l'élimination de la douleur ou du malaise sera plus facile et plus tranquille, et vous ne serez pas ainsi accablé par cette sensation de faiblesse. Vous pouvez constater que la Force a le pouvoir de faire disparaître les douleurs; mais vos nerfs se laissent dominer et il lui est par conséquent difficile d'avoir une efficacité constante. Ce qui avait été fait à cette époque dans le vital doit être fait aussi dans le physique. C'est la seule façon de se libérer de ces attaques.

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3669

Vous devez arriver à séparer complètement votre conscience des sensations du corps et de son acceptation de la maladie, et agir sur le corps en vous tenant dans cette conscience séparée. C'est le seul moyen de vous débarrasser de ces sensations ou du moins de les neutraliser.

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3670

Si la conscience est séparée, elle ne devrait pas souffrir de ces douleurs. Même si le corps souffre, la conscience ne doit pas sentir la douleur, ni se laisser dominer par elle.

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3671

La cause de la douleur est que la conscience physique dans l'Ignorance est trop limitée pour supporter les contacts qu'elle subit. Sinon, pour la conscience cosmique dans son état de complète connaissance et de pleine expérience, tous les contacts sont ressentis comme Ânanda.

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3672

pour supporter la chaleur et le froid extrêmes, il faut d'abord avoir la paix dans les cellules, et ensuite une force consolidée. La douleur et l'inconfort viennent d'une conscience physique qui n'est pas assez énergique pour déterminer ses propres réactions.

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3673

C'est le corps, naturellement [qui ressent la douleur physique], mais il la transmet au vital et au mental. Dans la conscience ordinaire, le vital se trouble, se désole et voit ses forces diminuer, le mental s'identifie à la douleur et en est bouleversé. Le mental doit rester impassible, le vital ne doit pas être affecté, et le corps doit apprendre à supporter la douleur dans l'égalité pour que la Force supérieure puisse agir.

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3674

Le Moi n'est jamais affecté par la souffrance, quelle qu'elle soit. Le psychique l'accepte avec calme et l'offre au Divin pour qu'il fasse le nécessaire.

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3675

C'est en se détachant de la douleur jusque dans le mental physique que l'on peut continuer à agir comme st de rien n'était, mais ce détachement du mental physique n'est pas si facile à acquérir.

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3676

Votre principale difficulté, semble-t-il, est que vous laissez trop facilement vos nerfs prendre le dessus; c'est seulement en apportant la tranquillité et le calme dans l'être tout entier que vous serez assuré d'un progrès régulier dans la sâdhanâ.

La première chose à faire, pour vous rétablir, est de cesser de céder à vos nerfs; plus vous y cédez, plus vous vous identifiez à ces idées et à ces sentiments et plus ils augmentent. Vous devez prendre du recul et retrouver en vous-même quelque chose qui n'est pas affecté par les douleurs et les dépressions; de là, vous pourrez vous débarrasser des douleurs et des dépressions.

Si vous écoutez ce que disent les autres et que vous agissez conformément à leurs idées, comment pourrez-vous garder l'attitude juste qui seule peut vous soutenir dans votre travail? C'est pour la Mère que vous devez travailler, pour la trouver en vous-même par le travail, et non pour vous protéger des critiques des autres.

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3677

Je suis heureux de savoir que cette perturbation a été expulsée hier soir; maintenant il faut veiller à ce que le corps reste réceptif, pour qu'elle ne puisse plus revenir ou soit aussitôt expulsée si elle tente de le faire. Vous devez essayer de conserver sans cesse la tranquillité, de ne pas laisser des pensées ou des sentiments dépressifs ou troublants pénétrer en vous ou s'emparer de votre mental ou de vos paroles; lorsqu'on a acquis la tranquillité et l'élargissement intérieurs, il n'y a pas de raison de les perdre et de laisser entrer ces éléments perturbateurs. Et si le mental reste tranquille et réceptif aux seules forces supérieures, il n'a aucun mal à communiquer cette quiétude et cette réceptivité à la conscience corporelle et même aux cellules matérielles du corps.

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3678

La maladie, quelle qu'elle soit, ne doit pas avoir le pouvoir d'arrêter la sâdhanâ. La conscience yoguique et ses activités doivent demeurer, que l'on soit malade ou en bonne santé.

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3679

Cesser le travail pour cause de rhumatisme est inutile (sauf si ce rhumatisme est de nature à vous rendre inapte au travail); cela ne fait qu'empirer les choses.

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3680

C'est parce que vous aviez ouvert votre conscience que la douleur a disparu. Si elle est revenue pendant que vous dormiez, c'est sans doute parce que vous avez perdu le contact et que vous êtes retombé dans la conscience ordinaire. Cela arrive souvent.

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3681

Oui. Si l'on ne dort pas assez, l'organisme physique s'ouvre davantage à ces attaques [de la maladie]. S'il est maintenu en bonne forme, en général il les repousse automatiquement et on ne s'aperçoit même pas qu'il y a eu une attaque.

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3682

J'ai dit que si le corps est en forme, il repousse automatiquement toute attaque d'une maladie qui est dans l'air, sans que le mental ait même besoin de s'apercevoir qu'une attaque a eu lieu. Si l'attaque est repoussée automatiquement, à quoi bon s'en occuper?

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3683

C'est une pression hostile qui crée une habitude dans le corps, ce qui provoque des crises à heure fixe. Cette habitude tend fortement à faire durer la maladie, car la conscience corporelle s'attend à la crise, et cette attente favorise son retour.

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3684

C'est surtout cette attente dans le mental qui contribue à maintenir le rythme de l'attaque. Si vous pouviez vous en débarrasser, le rythme aussi pourrait être rompu.

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3685

Je ne crois pas que le bégaiement soit lié à une insuffisance respiratoire; il n'a pas non plus pour cause une malformation des organes vocaux; il est le plus souvent d'origine nerveuse (physico-nerveuse) et peut parfaitement se guérir. Je ne connais pas vraiment de méthode particulière; on a utilisé différentes méthodes pour le vaincre, mais toutes exigeaient d'être soutenues par la volonté et de patients exercices d'élocution.

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3686

Vous devez surveiller votre vue. Il n'est pas bon de lire trop longtemps le soir. Cet homme qui soigne par la lumière solaire donne deux conseils que j'ai trouvé assez fondés. D'abord il faut cligner des yeux souvent en regardant ou en lisant et éviter de regarder fixement. Ensuite il indique un exercice très utile pour reposer les yeux, qui consiste à faire l'obscurité en croisant les doigts et en maintenant les paumes des mains sur les yeux fermés (sans appuyer).

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3687

Ce que vous décrivez arrive très souvent quand on a un rhume de cerveau, puisqu'on général la pensée mentale se transmet par les cellules du cerveau. Quand le mental est moins dépendant des cellules cérébrales, l'obscurcissement causé par le rhume n'empêche pas la vision et la pensée d'être claires et on ne retombe pas dans le mental mécanique.

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3688

I a fièvre est évidemment, le plus souvent, une lutte du corps pour éliminer les impuretés qui y ont pénétré, mais parfois le remède est aussi mauvais, sinon pire, que le mal. Il en est de même des difficultés: une maladie a souvent pour effet de rejeter certaines impuretés, mais elle peut aussi faire plus de mal que de bien.

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3689

[Après une grippe:] La première chose à faire est de conserver en tout temps une égalité parfaite et de ne laisser entrer en vous aucune pensée agitée qui vous inquiète ou vous déprime. Après une forte grippe de ce genre, il est tout naturel que vous vous sentiez faible et que votre convalescence ait des hauts et des bas. Vous devez rester calme et confiant et ne pas vous inquiéter ni vous agiter; soyez parfaitement tranquille et prêt à vous reposer aussi longtemps que ce sera nécessaire. Vous n'avez aucune raison de vous inquiéter; reposez-vous, la santé et la force reviendront.

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3690

La sciatique n'est pas seulement nerveuse, elle agit aussi sur les mouvements musculaires par l'intermédiaire des nerfs. Il est cependant possible de s'en débarrasser immédiatement, si l'on peut diriger la Force sur le point douloureux.

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3691

Il n'y a pas de remède extérieur. La sciatique ne cède qu'à une force intérieure concentrée, ou bien elle s'en va d'elle-même et revient d'elle-même. Les remèdes extérieurs n'apportent au mieux qu'un soulagement passager.

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3692

L inertie vient de ce que votre être extérieur a toujours été en proie à une grande force de tamas, et c'est d'elle que se sert la résistance. De plus, la volonté du mental extérieur a toujours manqué de fermeté, ce qui fait que la Force a plus de mal à descendre que la Connaissance. Quand vous êtes entièrement ouvert, la Force peut agir sur la sciatique qui diminue ou disparaît, mais quand la conscience est bloquée par l'inertie, ces difficultés s'y opposent.

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3693

Nous avons toujours remarqué que la sciatique ne peut résister à la force appliquée tranquillement et avec persistance. D'autres maladies peuvent résister, mais pas la sciatique, car elle est entièrement tamasique. Vous n'arrivez sans doute pas encore à appliquer la force, c'est pourquoi vous avez l'impression d'une lutte et non d'une domination tranquille; d'où l'agitation, etc.

Si vous ne pouvez pas vous débarrasser de la sciatique par des moyens intérieurs, le remède médical (non pour la guérir, mais pour espacer le plus possible les crises) est de ne pas vous fatiguer. La sciatique vient périodiquement et peut parfois durer des semaines, puis tout à coup s'en va. Si vous restez tranquille physiquement et que vous n'êtes pas trop actif, il se peut qu'elle vous épargne pendant de longues périodes. Mais évidemment, cela signifie que vous devrez mener une vie inactive, que vous serez incapable de rien faire physiquement. C'est ce que je voulais dire par éterniser la sciatique... et aussi l'inertie.

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3694

La tuberculose résulte d'une forte dépression vitale et psychique. Le sexe ne peut en être une cause directe, bien qu'il puisse y contribuer en provoquant un effondrement des forces vitales et un retrait des forces psychiques qui soutiennent l'être, et engendrer ainsi la tuberculose. Le manque de vitalité que favorise la civilisation moderne est par conséquent un facteur secondaire très puissant. L'homme moderne n'a pas le solide système nerveux de ses ancêtres, ni leur joie de vivre naturelle (qui chez lui est devenue artificielle et morbide). En ce qui concerne les soldats, je ne sais pas; l'horrible guerre des tranchées et les circonstances effroyables dans lesquelles elle s'est déroulée ont été, j'imagine, bien plus difficiles à supporter que les marches et les batailles au grand air de l'époque napoléonienne.

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3695

D'après tous les rapports, les décès prématurés sont beaucoup moins nombreux en Europe et la vie y est en général plus longue. Mais certaines maladies ont beaucoup augmenté malgré les progrès de l'hygiène: grippe, tuberculose et maladies vénériennes. On voit aussi apparaître de nouvelles maladies qui n'existaient guère autrefois. Il semble évident que ce soit l'œuvre des Êtres hostiles.

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3696

On peut, bien sûr, guérir du cancer par le yoga, à condition d'avoir la foi, ou l'ouverture, ou les deux. Même une suggestion mentale peut guérir le cancer, avec de la chance, bien sûr; c'est ce qui a été démontré dans le cas de cette femme qui avait été opérée sans succès d'un cancer; les médecins lui avaient menti et lui avaient dit que l'opération avait réussi. Résultat: les symptômes du cancer ont tous disparu et elle est morte de longues années plus tard d'une tout autre maladie.

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3697

La médecine n'est pas précisément une science. C'est un mélange de théorie, de tâtonnement expérimental et de chance.

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3698

(La médecine allopathique] est, en théorie, imposante, mais quand on passe à l'application, elle comporte trop de tâtonnements et de conjectures pour que l'on puisse la ranger parmi les sciences exactes. Bien des hommes de science (et d'autres) grognent quand ils entendent dire que la médecine est une science. L'anatomie et la physiologie sont, bien entendu, des sciences.

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3699

Les piqûres sont très à la mode; à tout propos c'est "piquez, piquez, piquez encore". La médecine a connu trois étapes dans les temps modernes: d'abord (au début, du temps de Molière), c'était: "saignées et lavements", puis: "médicaments et régimes", et maintenant: "sérum et piqûres". Le Ciel soit loué! non pour les maladies, mais pour les médecins. Chacune de ces formules cache cependant une vérité partielle, avec ses avantages et ses inconvénients. De même que toutes les religions et toutes les philosophies sont tournées vers le Suprême, mais chacune dans une direction différente, de même toutes les vogues médicales sont autant de chemins vers la santé, bien qu'elles ne l'atteignent pas toujours.

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3700

Vous pouvez dire ce que vous voulez sur les théories homéopathiques, j'ai vu X les appliquer point par point à des cas où il avait toute sa liberté d'action, la confiance de ses patients, et leur stricte obéissance; j'ai vu les résultats correspondre exactement à ce qu'il disait, et ses prédictions — basées sur ces théories — se réaliser non seulement à la lettre, mais exactement dans le temps prévu, et cela non pas selon ses propres rapports, mais selon les longs rapports détaillés et précis du médecin allopathe qui l'assistait. Après cela, je refuse de croire, même si tous les allopathes se mettent à brailler en chœur, que la théorie homéopathique ou l'interprétation et l'application qu'en fait X ne sont que sottises et absurdités. Quant aux erreurs, tous les médecins en font, et même de graves erreurs, et ils tuent autant qu'ils guérissent... Une théorie, qu'elle soit bonne ou mauvaise, en vaut une autre, selon l'application qui en est faite dans chaque cas particulier. Mais c'est quelque chose à l'arrière-plan qui décide du résultat.

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3701

J'ai jeté ces quelques commentaires sur le papier pour éteindre l'incendie allumé par votre ardeur allopathique. Mais toutes ces furieuses disputes me semblent maintenant de peu d'utilité. J'ai vu les deux systèmes [allopathie et homéopathie] à l'œuvre, et d'autres aussi, et je ne puis croire qu'aucun d'entre eux détienne à lui seul la vérité. Ceux qui sont en totale contradiction avec l'opinion orthodoxe, et sont à ses yeux les plus condamnables, ont leur vérité et leur part de réussite; il arrive aussi que les deux systèmes — orthodoxe et hétérodoxe — mènent à l'échec. Une théorie n'est que la transcription schématique d'une série de processus que suit ou peut suivre la Nature, processus imparfaitement observés par l'homme; une autre théorie transcrit un schéma différent, représentant d'autres processus que la Nature suit ou peut suivre également. Allopathie, homéopathie, naturopathie, ostéopathie, Kavirâjî, Hakîmî, toutes se sont emparées de la Nature et l'ont soumise à certaines méthodes; chacune remporte des succès et subit des échecs. Que chacune fasse son travail à sa manière. Je ne vois pas pourquoi elles devraient se battre et s'accuser mutuellement. Pour moi, toutes ces méthodes ne sont que des moyens extérieurs et ce sont en réalité des forces invisibles qui œuvrent derrière elles; le moyen extérieur marche ou ne marche pas selon qu'elles agissent ou non; si l'on peut faire du procédé un bon moyen de canaliser la force appropriée, alors il prend tout son dynamisme, voilà tout.

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3702

Il ne suffit pas qu'un médicament soit spécifique. Certains médicaments ont ou peuvent avoir des effets secondaires que le médecin peut négliger s'il ne cherche qu'à guérir une certaine maladie, mais qui ne peuvent être ignorés dans une vue d'ensemble de l'organisme et de ses réactions. L'opinion médicale elle-même admet qu'il existe des réactions indésirables à la quinine et en Europe, les médecins lui cherchent depuis longtemps un produit de remplacement.

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3703

Le traitement des tumeurs, de la syphilis, etc. est une spécialité, mais au cours de mon expérience psycho-physique je me suis aperçu que la plupart des désordres physiques ont un lien entre eux, comme s'ils constituaient des familles, mais il y a aussi un lien entre les familles. Si l'on peut les attaquer à leur racine psycho-physique, on peut les guérir même sans connaître la situation pathologique dans son ensemble, en se servant des symptômes comme d'une indication possible. Certains médicaments inventés par des demi-mystiques ont ce pouvoir. Je me demande maintenant si l'homéopathie a une base psycho-physique. Son fondateur était-il un demi-mystique? Sinon, certaines particularités dans la manière d'agir des médicaments de X seraient pour moi incompréhensibles.

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3704

Vous retardez considérablement. Ne savez-vous pas que de nombreux médecins admettent maintenant, par écrit et en public, que les médicaments ne sont qu'un élément de guérison et que le facteur psychologique compte tout autant et même plus? J'ai souvent entendu des médecins le dire, et je l'ai lu sous des signatures médicales de grand renom. Et parmi les facteurs psychologiques, l'un des plus importants, disent-ils, est l'optimisme du médecin et sa confiance en lui-même (sa foi, n'est-ce pas? ce n'est qu'un autre terme pour désigner la même chose) et la confiance, l'espoir, l'atmosphère mentale salutaire qu'il peut inspirer au patient ou à son entourage. J'ai entendu affirmer catégoriquement que le médecin qui peut inspirer cette confiance est beaucoup plus efficace que celui qui ne le peut pas, même s'il connaît mieux la médecine [...] Je ne voulais pas dire que la guérison ne pouvait pas être obtenue sans médicaments, mais si elle doit l'être avec leur aide, le bon médicament y contribuera tandis que le mauvais risque évidemment d'être dangereux.... Comment cette connaissance empêcherait-elle l'intuition de s'exercer? Même un médecin allopathe doit souvent se fier à son intuition pour déterminer quel médicament ou quelle préparation pharmaceutique il doit administrer à son patient, et ceux dont l'intuition est la plus sûre réussissent le mieux. Dans tout cela rien ne se fait selon une règle unique, un livre ou une méthode empirique uniques, même dans la Science orthodoxe.

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3705

Quelle absurdité! La confiance en soi est innée; elle ne repose pas sur la connaissance et l'expérience... Qui a dit cela? Jamais je n'ai entendu dire que Napoléon ait échoué à Waterloo par manque de confiance en lui-même. D'après tout ce que j'ai lu, il a échoué parce qu'en raison de sa récente maladie, il n'avait plus la même rapidité et la même sûreté de décision, et ses ressources mentales n'étaient plus aussi déliées qu'auparavant. Je vous prie de ne pas récrire l'histoire, à moins de pouvoir étayer votre nouvelle version par des faits.

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3706

Vous n'avez qu'à admettre que le mental et le vital peuvent influencer le corps; alors plus aucune difficulté ne subsiste. Dans cette action du mental et du vital sur le corps, la foi et l'espoir ont une immense importance. Je ne veux nullement dire qu'ils sont omnipotents ou d'une efficacité infaillible; ce n'est pas le cas. Mais ils soutiennent l'action de toute force que l'on peut appliquer, même s'il s'agit en apparence d'une force purement matérielle; quand il s'agit d'objets matériels, l'action peut être purement matérielle. En revanche, quand on a affaire à la vie, ou au mental, ou aux deux, on ne peut isoler ainsi l'aspect matériel de l'action. D'autres forces entrent toujours en jeu, au moins chez celui qui reçoit la force, et, aussi et surtout, chez celui qui l'émet et la dirige.

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3707

Les miracles sont possibles, mais il n'y a pas de raison qu'ils soient tous instantanés, qu'ils viennent des Dieux ou des médecins.

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3708

Ces faits ont été démontrés et les preuves de succès de Coué sont surabondantes. Nombre de grands guérisseurs4 dans le monde entier ont aussi obtenu des succès dûment constatés. Les guérisons par la foi et la psychothérapie sont aussi des faits.

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3709

Ces auto-suggestions — il s'agit, en réalité, d'une forme mentale de la foi — agissent en même temps sur le subliminal et le subconscient. Dans le subliminal, elles déclenchent les pouvoirs de l'être intérieur, son pouvoir occulte, pour rendre efficace l'action de la pensée, de la volonté ou simplement de la force consciente sur le corps; dans le subconscient elles réduisent au silence ou à l'immobilité les suggestions de mort ou de maladie (exprimées ou non) qui empêchent le retour de la santé. Elles aident aussi à combattre les gestions adverses dans la conscience mentale, vitale et corporelle. Lorsque tout cela est fait complètement ou presque, les effets peuvent être très remarquables.

 

1 En anglais: overself.

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2 En français dans le texte.

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3 "Si nous permettons à un mensonge, si petit soit-il, de s'exprimer par notre bouche ou notre plume, comment pouvons-nous espérer devenir les parfaits messagers de la Vérité? Le parfait serviteur de la Vérité doit s'abstenir même de la plus petite inexactitude, exagération ou déformation." (La Mère, Quelques Paroles, Quelques Prières, 1939, p. 50)

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4 En français dans le texte.

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À l'anglais

in German